Roadtrip « West Coast »
Jour 2 • 318km

C’est reparti, Riri a bien dormi, nous aussi, et ici le soleil se lève tôt, du coup nous aussi. Mais cela nous va bien, ça nous permet de faire les visites tôt le matin et de s’octroyer un bain de non-chaleur pendant nos visites, car quand on parle de canicule en France, ici ils doivent bien rire. Et la première du jour sera réservée au Pinnacles (se prononce « pine-è-keulesse » Papa Mamax), autant dire un must-do quand tu viens de ce côté de l’Australie. Qu’est ce que les Pinnacles ? Eh bien ce sont des rochers de toutes tailles, mais toujours assez longilignes, émergeants d’un désert bien jaune sur une surface de beaucoup km2 !

Vu qu’on prévoit de visiter pas mal de lieux payants pendant notre roadtrip, on est content d’apprendre qu’il existe un pass pour rentrer dans tous les parcs nationaux de la côte ouest australienne, ça nous rend Joie (pour vous donner une idée, on est aussi content d’acheter ce pass qu’un pass de trois ans à Disney (on ne sait pas si ce pass Disney existe, mais bon, vous avez compris)) ! On prend notre pass, on part pour la visite, et c’est ici que nous allons découvrir que Riri n’est pas le bienvenue partout. La visite, c’est comme un MacDo, ça peut se faire à pied ou avec son véhicule (on a nos comparaisons de bouboule, faut vous y faire maintenant). On n’est pas feignants, mais un peu, et on veut faire kiffer un peu Riri, du coup on part sur la visite en véhicule (c’est le même prix au cas où vous vous demanderiez). Sauf que voilà, les routes, ben ce sont des chemins de pierre et de sable, et Riri il n’aime pas trop ça, et il nous le fait savoir en nous secouant comme un prunier et en faisant valser tout ce qui traîne dans le van. Du coup, pas de MacDrive pour nous, ce sera à pied, et c’est tout aussi bien finalement ! Le petit sentier balisé est bien indiqué, on fait la balade en 1 heure sous un soleil de plomb et presque seuls au monde, il nous manque un dromadaire chacun et on se prendrait pour des vrais touaregs australiens.

On quitte donc la zone ravis, on raconte tout ce qu’on a vu à Riri et on repart, cheveux au vent de la clim en direction de Kangourou Point. Ceux qui sont déjà venus visiter cette partie là de l’Australie doivent alors se demander : mais c’est quoi Kangourou Point ? Eh bien nous même ne savons pas, on a vu ce truc là sur notre GPS, et on est tellement prêts à tout pour voir nos premiers kangourous sauvages australiens que lorsqu’on a vu ce nom, on a foncé. Evidemment, il n’y a (presque) rien à voir, encore moins de kangourous.

C’est donc après ce point de vue pas extraordinaire sur la baie que nous repartons pour une aprem à chouchouter Riri sur les routes.

Australie pour les nuls : Le van, c’est un Sims

Eh bien Jamy, aujourd’hui on va t’expliquer comment fonctionne Riri, notre van. Riri, on le compare à un Sims. Si tu n’as jamais jouer aux Sims, en gros, un Sims est un personnage de jeu vidéo que tu dois satisfaire dans plusieurs besoins (le faire bouffer, le doucher, le faire pisser, voir des potes, travailler…), sinon, il meurt. Eh ben Riri, c’est pareil, mais dans la vraie vie. Bon on ne le fait pas aller pisser, mais il a quand même besoin de tellement choses quotidiennement, du coup il nous use quotidiennement, mais on l’aime quand même notre Sims. En plus de l’essence et des niveaux d’huile classiquse dans tout véhicule, Riri demande aussi à ce qu’on fasse gaffe de vérifier le réservoir d’eau, le gaz, la batterie interne du van (pour le frigo et les lampes à bord), la sociabilité (car ouais, Riri demande pas mal de câlins toute la journée sinon il boude). Bref, il faut penser à tout, tout le temps, c’est épuisant et parfois stressant, mais quand on aime on ne compte pas !

On reprend donc la route en se cherchant un coin pour bouffer, si possible près de la mer tant qu’à faire Robert. On le trouve, et on se rend compte qu’on a mal refermé le bouchon du liquide vaisselle, il y en a partout dans le placard (erreur du débutant, après on laissera toujours le liquide vaisselle dans l’évier !). Et comme on l’a déjà dit, on n’a pas de bac pour vidanger et récupérer les eaux usées, c’est donc sous le regard des nombreux gens aux alentours qu’on organise une soirée mousse improvisée sur le parking où l’on déjeune. On pense que Riri n’a pas eu assez de câlins et nous le fait payer… Il nous le fait doublement payer parce qu’en plus de ça, il a laissé les fourmis rentrer dans notre mini garde-manger. On a un peu l’impression que Riri ne nous aime pas, mais bon, on répare ses conneries, on déjeune et on repart.

Du coup, après notre aprem à bouffer du bitume (ça fait gros routard cette expression, on aime bien) et à faire plaisir à notre Sims (on aurait aimer que ce ne soit que des câlins, mais Riri a demandé pas mal d’essence aussi…), on découvre notre « camping »(entre guillemets parce qu’il y a une toilette, une table et c’est tout) pour la nuit, à côté de Ellenda Pool. Pour les non-anglais, Ellenda Pool c’est une piscine naturelle (et pas une poule qui s’appellerait Ellenda Papa Mamax) qui tombe à point nommé, parce qu’il fait extrêmement chaud par ici, et que ça remplacera la douche qu’on n’a pas dans notre « camping ». Sauf que voilà, des énormes écriteaux avec une écriture en rouge et des « CAUTION » (« Attention danger » en anglais Papa Mamax) expliquent que cette piscine est dangereuse, car il y a un gros risque de choper une méningite. Le panneau indique qu’à partir de 24° pour la température de l’eau, il y a un gros risque que si tu plonges la tête sous l’eau, tu chopes un ver par les trous de nez qui remontent direct au cerveau et qui provoquent une méningite (inchallah c’est ce qu’on a compris en tout cas). Le décor est planté, soit l’eau est trop froide pour nous, soit on risque la mort. Il semble pourtant que d’autres caravaniers sur place soit ne lisent pas l’anglais, soit s’en moquent, soit ce sont eux qui ont mis les panneaux (comme ça ils ont la piscine pour eux tous seuls les saligauds), mais nous en bonnes petites chattes, et après plusieurs conciliabules, on ne s’y mouillera pas. On est déçus.

Mais pas grave, car ce soir, on va faire un autre première rencontre australienne, une qu’on ne s’attendait pas aussi tôt, mais fallait bien qu’elle arrive : celle des mouches !! Alors comme ça, ça a l’air con, mais croyez-nous, les mouches c’est très très très relou, et vous allez en entendre parler et reparler jusqu’à la fin de notre roadtrip. Elles sont nombreuses et cherchent par tous les moyens à faire comme les ver de la méningite, mais sans passer sous l’eau, c’est à dire qu’elles veulent rentrer dans le nez, mais aussi dans les oreilles, la bouche, les yeux, bref elles nous épuisent et à moins d’aller dans l’eau (on est Tristesse du coup), on n’a plus qu’à se calfeutrer dans notre van en attendant que la nuit tombe, car à la nuit tombée, elles nous laissent tranquille, pour faire place à leurs copains les moustiques…

La nuit tombe donc gentiment, les caravaniers qui se baignaient replient les gaules (mais ne virent pas les panneaux, ça ne devait donc pas être eux qui les ont posé), les mouches aussi, et nous nous retrouvons presque seuls (il reste avec nous une famille dans une caravane au bout du camping). On se sent (presque) seuls au monde, on n’a pas pu se baigner et les mouches nous ont bien fait chier mais cette soirée est quand même très cool, avec un vrai sentiment de liberté.