Nous sommes donc à Kalaw, et LE truc à faire à Kalaw, c’est un trek pour aller jusqu’au lac Inle (le deuxième endroit touristique de la Birmanie avec Bagan). Ce trek peut se faire en 1, 2 ou 3 jours. Maintenant qu’on est des marcheurs aguerris, on choisit l’option 3 jours (enfin surtout tout le monde prend cette option, et on ne veut pas passer pour des petites natures à dire qu’on a fait que 1 ou 2 jours) ! (En vrai on Natnat a bien checké partout le dénivelé de la randonnée, si c’est vraiment fatiguant, si des pauses gouters sont prévues en demandant à tous les gens qu’on a croisé qu’ils l’avaient fait. Bon on a un peu tout entendu, mais normalement ça devrait le faire !).

Après un petit dej à l’hôtel, on fait nos adieux déchirant avec Mr je-tiens-un-hotel-mais-j’aime-pas-les-gens et on part à pied pour l’agence de trek, Uncle Sam, une institution dans la ville. On arrive les premiers #stressed-people. On dépose nos gros sacs avec l’adresse de notre hôtel à Inle en espérant les revoir sains et sauf dans 3 jours (on est sûr qu’ils doivent se dire la même chose : « on espère que nos maitres vont revenir sains et saufs ») !

Plein plein de gens arrivent ensuite, dont pas mal de Français. Des groupes de 4 à 8 personnes partent au fur et à mesure, notre groupe part le dernier. On fait alors la connaissance de nos CDJ (Copains Du Jour, parce que CD3JDT (Copains Des 3 Jours De Trek c’est trop long) :

  • Olivier, un Français qui vient  de Chamonix (ou ChamoniXE comme dit Mamax), aka le photographe du groupe (vous pouvez voir ses très belles photos ici) aka le mec qui fait des ascensions alpines tous les jours aka le mec qui pourrait faire à cloche pied ce trek.
  • Romina, une Chilienne, ex PVTiste Australienne, et en plein tour d’Asie, aka la DJ du groupe aka la meuf qui a l’habitude de bien vadrouiller aussi.
  • Yaer, un Israélien qui a fini son service militaire de 3 ans récemment et qui voyage en Asie, aka le baroudeur du groupe aka « The Professionnal » (il a une paille qui est relié directement au sac pour boire et il a un chapeau comme Indiana Jones !) aka le mec qui a fait des treks de 10 jours au Népal et à qui rien ne fait peur.

Autant vous dire que niveau physique et sportifs, on est en peu les bonnets d’âne de la classe. On est accompagnés de Nwelé, notre guide, 22 ans, 1m45, qui rigole tout le temps.

On a le droit à un speech de l’Oncle Sam en personne, OUI MESSIEURS ! Ca nous a fait un peu marrer, genre la mascotte de l’agence qui vient faire sa petite apparition pour faire plaisir aux fans. Fini le papotage, on démarre ! On avance d’un bon pas, et naturellement on parle pas mal avec Olivier, ça fait plaisir de parler français avec un mec de notre âge, après ces 2 mois un peu isolés !

Bon on ne va pas tout raconter à la minute l’avancement de la randonnée, mais on marche, c’est joli, on passe pas mal de temps dans une forêt, avec une belle montée qui fait un peu regretter à Natnat d’être venue ! Mais heureusement ça ne dure pas longtemps, la vue est très belle et on déjeune juste après. Un délicieux repas indien et c’est reparti. On redescend la montagne, on passe des champs, des rizières, on voit des gens travailler, le soleil se couche et offre une magnifique lumière sur les champs. On marche aussi pas mal de temps sur une voie ferrée, au début c’est marrant mais au bout d’un moment c’est moins rigolo, on est obligé de regarder ses pieds pour ne pas rater une planche et on a de plus en plus peur qu’un train surgisse.

Il fait presque tout noir (ta gueule) quand on arrive dans le village où on passe la nuit ! On se croit dans « Rendez-vous en terre inconnue ». On fait le tour du proprio : le bac d’eau entouré de tôles c’est la douche, et les deux cabanons au fond du jardin, ce sont les toilettes ! On se douche comme on peut (en remerciant l’inventeur des lingettes pour bébé), on boit une bonne bière et on mange un délicieux repas ! Bon, notre accent anglais est vraiment horrible, mais on arrive à suivre la conversation et à se faire comprendre, c’est déjà ça.

A 20h30, on est couchés, ça fatigue de marcher 21km ! On dort sur des mini matelas, tous les un à côté des autres, il ne fait pas très chaud.

A 6h15 le lendemain, le papy de la maison décide qu’on a assez dormi. Il ouvre grand la porte, met la radio à fond et attend qu’on se lève. On se prépare, Mamax joue au tennis ballon local avec les enfants du coin, on mange (du riz sauté et un oeuf sur le plat, miam miam), et on remet la machine en marche ! Le début est un peu difficile, la nuit quasi à même le sol se fait sentir. On passe dans plusieurs villages, à la rencontre d’ethnies différentes. Et même si chaque ethnie a son costume qui lui est propre, le costume qui est raccord dans toutes les ethnies et que l’on croise sans doute plus que les costumes traditionnels, c’est le maillot de foot (made in Myanmar bien sur). Ils sont fanas de foot dans ce pays, il n’est donc par rare de voir des petits Messi un peu partout, et on peut le dire, le PSG semble bien s’exporter par ici !

On monte ENCORE une montagne (grrr Natnat pas aimer ça), on voit plein de champs, c’est très beau. Le plus dur aujourd’hui, ce n’est pas vraiment la marche, ni la fatigue, mais ce soleil qui tape vraiment fort toute la journée. Pause repas le midi et on vit un moment assez gênant, alors qu’on commence à manger : on est dans une sorte de pièce avec une grille sur un côté, et une dame birmane nous observe manger en agrippant ses mains au grillage et en commentant. On a l’impression d’être au zoo, mais à la place des animaux.

Après une petite sieste, on finit la rando du jour en passant par… des champs, oui encore ! Ha on en a vu des champs : de maïs, d’oranges, de piments, de sésame, de thé, de moutarde, de riz… On croise beaucoup de paysans en plein effort tout au long de notre parcours. On rencontre même un convoi de paysans passantavec leurs carrioles tirées par des boeufs sur un chemin boueux. Le premier de la file casse une des roues, mais ça a l’air de les faire rigoler plus qu’autre chose même si cela va causer un embouteillage local de sans doute quelques heures…

Il ne fait pas encore nuit quand on arrive, ce qui nous permet de voir les ENORMES toiles d’araignées, avec les araignées tout aussi GIGANTESQUES qui sont dedans, tout autour de notre maison pour la nuit. Gloups, mais bon pas le choix, pour ce trek on met notre côté princesse en pause (enfin surtout Natnat). Sinon la maison c’est à peu près la même qu’hier, sauf qu’il n’y a plus de tôle autour de la douche, et que les toilettes sont carrément en dehors du jardin. Au moins, on peut se brosser les dents et se doucher en regardant les étoiles, c’est complètement fou et super beau, on les voit tellement bien !

Une bière bien méritée, un bon repas dans le ventre, une discussion très sympa et 25km dans les pattes qui auront raison de nous à 20h45. Pour dormir, même topo que la veille, sauf que là dans la pièce d’à côté, il y a le mari de la famille qui nous accueille qui est malade, et qui tousse et crache tout le temps #chinese-style.

On se lève à 6h40, avec un bon mal de jambes, à moitié à cause du sol, à moitié à cause de la marche. On a un petit dej royal : crêpes banane/miel, gâteaux au sésame et fruits ! Ca change des oeufs et du riz le matin, ça fait plaisir !

Pour cette dernière matinée, on marche 15km. Natnat est souvent la dernière depuis le début du trek (pour changer), elle se partage ou s’échange régulièrement la place avec Romina. Mamax essaye de suivre les garçons sportifs devant. On passe une descente un peu compliquée de chemin très boueux jonché de pierre glissantes, et c’est à peu près le seul temps fort de la matinée. Le reste du temps, c’est de la route ou des champs, on passe juste 2 fois devant des arbres immenses qui ressemblent à Grand-Mère Feuillage dans Pocahontas (on vous fait vraiment profiter de toute notre super culture !).

A 12h30 on est arrivés à notre destination ! On mange, entre autres, notre dernière salade d’avocats (qui est juste une tuerie, on en a eu tous les midis sur le trek et c’était une régalade à chaque fois), on dit au revoir à Nwelé et on embarque sur la pirogue qui nous emmènera à la ville où sont nos hôtels, de l’autre côté du lac !

Une fois arrivés, on dit au revoir à nos compagnons de route, on va à notre hôtel et on a l’impression d’être les mecs dans The Island quand ils se découvrent dans le miroir au dernier épisode après des jours sans s’être vus : C’EST QUOI CES COUPS DE SOLEIL ? Mamax a fait classique : traces des chaussettes, du short, du tee-shirt, on est sur du vanille/fraise, c’est bien rouge mais homogène. Natnat a fait beaucoup plus artistique : pour le bas c’est comme Mamax, mais au niveau du haut, il y a la trace du débardeur, du sac à dos, du soutif et la lainière de l’appareil photo autour du cou. Ca donne un étonnant zébrage, dans les tons marrons/rouges, c’est absolument magnifique ! On ne sait même pas s’ils vont nous accepter dans les temples maintenant tellement ce bronzage nous fait comme des chaussettes blanches (car pour entrer dans les temples, faut se déchausser et déchaussetter) (c’est notre article alors on a le droit d’inventer des mots !).

On en a plein les pattes, 61km en 3 jours, ce n’est pas rien ! Notre groupe et notre guide étaient très sympa, après 2 mois de voyage ça fait plaisir de côtoyer des nouveaux gens pendant plusieurs jours ! Mamax n’a pas été conquis plus que ça par les paysages pendant ces 3 jours mais plus par la rencontre avec la vie locale et reculée birmane. Pour Natnat, c’est plus un sentiment de fierté d’avoir réussi à finir, d’avoir survécu au confort sommaire chez l’habitant, et les paysages vus étaient quand même très sympa !

Mais bon, on verra si on re-tentera l’expérience, seul Bouddha sait ça !