Notre bronzage n’est pas tout a fait optimal, mais c’est quand même dans cet état que nous nous dirigeons vers notre dernière étape du Cambodge : Kep ! On ne s’attendait franchement pas à grand chose de cette ville avant notre arrivée dans le pays, et encore moins après nos différents différends que l’on a eu avec le Cambodge. Et à notre grand étonnement, on a adoré ! Bon pour y aller, il a fallu prendre un bus jusqu’à Kampot depuis Sihanoukville, puis un mini van collé-serré-comme-dans-le-RER-à-8h-du-mat, puis un tuktuk avant d’arriver à l’heure du dej à notre hôtel. On a plein de chose à dire sur cet hôtel, mais on y reviendra plus tard…

Kep, c’est situé au sud-est du Cambodge, c’est tout petit, il y a une plage et la principale attraction ici, c’est le crabe (non pas aux pinces d’or, mais aux pinces bleues !). On le trouve encore vivant dans les paniers du petit marché local après que les pêcheurs le ramènent de leur pêche, dans nos assiettes au resto accompagné du célèbre poivre de Kampot, statufié sur une estrade en pleine mer, et sous forme de pinces dans les poches de Naatnat et Mamax qui ont trouvé que la vie ici, plus qu’ailleurs au Cambodge, est très chère !!

Bon, on vous fait la présentation de notre hôtel, on voit bien que vous vous impatientez. Il s’agit d’un petit havre de paix constitué d’une cour entourée de 5 bungalows individuels (avec chacun sa petite terrasse à l’abri) et d’un coin bar (qui fait aussi réception du coup). Les bungalows sont assez propres, assez grands : on y est carrément bien ! L’hôtel est situé à l’écart des routes : on est au calme. Et autre point positif : le réceptionniste est français. Le paradis pour nous donc ! Oui mais voilà, ce bonheur a un horaire : de 9h à 19h, parce qu’à partir de 19h, le gérant, un américain (et non plus l’adorable petite famille comme il y avait décrit dans les commentaires de Mr Booking et qui nous avait donné envie de choisir cet hôtel) se met à… nan on y reviendra plus tard… (on devient les maîtres du suspense).

Il est donc midi passé, on a la dalle et l’hôtel ne fait pas resto. Il est assez loin des premiers restaurants abordables, on décide de prendre les vélos prêtés gratuitement par l’hôtel (Mr Booking qui nous avait dit ça aussi) pour nous y rendre. Mauvaise idée, ils datent d’au moins 2 siècles, les pneus sont crevés (et du coup se dégonflent au bout de 3 minutes) et sont SUPER durs à pédaler. On rebrousse chemin et on décide de louer un scoot. On passe dans la cour des grands puisqu’on n’est plus sur un scoot électrique là, mais un scooter à essence (automatique quand même, on est encore loin de la moto) ! Mais chose bien à Kep, c’est que les routes sont EXTRA larges, bien entretenues (ce qui veut dire « sans trous » ici), et il n’y a franchement pas grand monde à circuler (en point de comparaison sur la circulation, c’est comme le centre ville de Laval un dimanche à 22h). Cette route large, sans trous et sans personne nous fait penser à une piste de formule 1, ce qui permettra à Maxime Schumacher de faire ses armes plus facilement au guidon du bolide (qui en soit est plus simple à conduire que les scoot électriques).

On arrive en 5 minutes au « centre ville » de Kep. Bon il n’y a pas grand chose, on trouve un resto tenu par une française où on prendra un mauvais fried rice, le reste des plats étant trop chers pour nous *bruit des pinces de crabes*. On ré-enfourche notre bolide pour aller jusqu’au parc national, dans l’idée de faire une balade balisée. Cette mini rando dure 2h30, ça fait le tour de la montagne, il n’y a pas trop de montées, on croise quelques singes et chèvres, c’est à l’ombre, bref un moment très agréable ! On espérait voir le coucher de soleil de là, mais ce n’est pas du bon côté #fail.

Qu’importe, on fonce jusqu’aux bars en front de mer, et on savoure une petite binouse en regardant le soleil se coucher. Comme d’hab, ce n’est pas dégueu (autant la bière que la vue) !

On a ensuite pour idée d’aller se chercher un autre coin pour bouffer que le « centre ville » de Kep, histoire de trouver des restos moins onéreux (on met des guillemets à chaque fois qu’on cite « centre ville », parce qu’on ne sait pas si 6 restos, 2 agences de voyage, 1 plage, 1 mini market et 5 tuktuks peuvent permettre de définir qu’on est sur un « centre ville »). On roule donc à l’aveugle sur le littoral pendant 15 minutes, et rien, quedal, nada, nuit noire partout, un désert sans oasis… C’est donc peine perdue, on retourne au « centre ville » dans une sorte de boulangerie (histoire de changer des fried noddles/fried rice), bref clairement pas l’éclate !

On rentre à l’hôtel où le bar semble avoir gagné pas mal d’admirateurs au vu du nombre de motos garées dans la cour de l’hôtel. Pas mal de mecs accoudés au comptoir, de la musique en fond mais ça reste bon enfant et assez calme. On rentre donc dans notre petit bungalow juste en face du bar, on se cale sous la moustiquaire, on fait genre de ne pas entendre les bruits de grattements sur le toit en paille de notre bungalow (on ne sait pas trop si ce sont des rats, cafards, oiseaux, vautours) et c’est parti pour le dodo. Mais à 4h du mat, Naatnat est réveillée par un doux son de métal hard rock/hard core, tellement fort que même les crabes dans la mer peuvent faire de l’air-guitare en rythme. Ca dure jusqu’à 6h30, où Natnat ne tient plus et porte ses cojones pour aller demander de baisser (en pyjama donc, avec une tête d’une personne qui n’a pas vraiment dormi ces dernières heures et les cheveux d’une personne qui vient de se lever #laclasseadallas). Il reste le patron tout seul, au milieu d’une trentaine de cadavres de canettes de bières, en train d’en descendre une. Naatnat doit littéralement crier pour qu’il la remarque, et quand elle demande s’il peut baisser la musique, il dit texto « Who are you ?? ». Heu mec, une cliente de ton hôtel (qui ne peut accueillir que 5 clients au demeurant), on s’est parlé cet aprem ?!? Il sort alors un « Shit we have tourists ». Heu ouais, c’est un peu le principe de tenir un hôtel non ? Bref il baisse UN PEU, Natnat revient se coucher très énervée, et c’est une bonne journée qui commence !

Nouvelle journée à Kep-sur-mer, qui n’a donc pas débutée de la meilleure des manières, mais qui va s’améliorer au cours de la journée. On commence notre journée en nous rendant au fameux marché aux crabes de Kep. On voit quelques pêcheurs, des boutiques de souvenirs, des crabes qui tentent de s’enfuir de leur paniers, des boutiques de souvenirs, des stands de poissons, des boutiques de souvenirs, des locaux qui crient, des boutiques de souvenirs et des enfants qui jouent avec les carcasses des poissons.

C’est sympathique, mais pas transcendant non plus. On se prend un ananas en guise de petit dej et on continue notre journée. On fonce au « centre ville » pour aller chercher nos billets de bus pour le Vietnam (on vous a dit que notre journée allait s’améliorer, mais ça va venir crescendo, ne vous en faites pas), puis on va à la poste (toujours pas le gros kiffe, mais patience, ça ne va pas tarder). On avait fait les malins en achetant 10 cartes postales, genre on avait fait une affaire de ouf en payant ça 1$, mais on n’avait pas pensé au prix des timbres #boulets ! La rentabilité de l’histoire est donc de 0, mais on espère que le plaisir des gens qui recevront les cartes sera maximal, et ça, ça n’a pas de prix #jean-michel-poète-de-pub-mastercard.

On part après pour se chercher un dej (ou plutôt un brunch vu l’heure matinale) dans un café fort sympatoche conseillé par plusieurs blogs, où on se prendra des délicieux sandwichs et gâteaux qu’on mangera au bord de la plage de Kep (on vous avez dit que cette journée allait s’améliorer) ! Place à la partie visite maintenant. On décide en premier d’aller se voir une plantation de poivre. Le poivre de la région (appelé poivre de Kampot) est mondialement connu. Le trajet pour s’y rendre est moitié bitume, moitié terreux. On retrouve quand même pour commencer notre piste de formule 1, à rouler à fond à 60km/h avec quasi personne pour défier Maxime Prost. Sur les chemins, on retrouve l’ambiance de Bagan, tous seuls dans la campagne et c’est assez kiffant ! Le scoot est plus puissant que ceux électriques qu’on avait pu conduire, donc les chemins de sable, pfff quel sable, trop facile !

On arrive (enfin) à la plantation de poivre. Il y a plein de volontaires, la plupart français, qui s’occupent des visites. On tombe sur une gentille jeune fille française (cocorico !) qui nous fait faire le tour de la propriété, et c’est appréciable d’avoir des infos en français ! On y apprend tout qu’il y a savoir sur le poivre : la différence entre le vert, le rouge, le noir et le blanc, les étapes de production, les temps que ça prend, les prix, l’exportation… Bref, on devient incollables. Après les plantations, on visite une mini serre où sèche le poivre, puis l’endroit où ils trient le poivre à la pince à épiler, pour ne choisir que les meilleurs grains (bon on n’a pas vu ça en action). On ne plaisante pas avec la réputation du poivre de Kampot !

Après un petit tour dans les jardins de l’exploitation (on sait enfin à quoi ressemble un manguier !), on se fait un plateau dégustation des 4 sortes de poivre. C’est fort sa mère ! On peut pas dire que ça soit bon, parce que bouffer des grains de poivres comme ça, c’est pas bon, mais on est sûrs qu’en accompagnement de plat, ça doit être une tuerie (petit crabe, si tu nous entends, on a trouvé tes copains qui t’accompagneront dans l’assiette ce soir) ! On a aussi une pensée émue pour notre bavette sauce au poivre qu’on mangeait les mercredi soirs devant Top Chef, et qui serait très très bonne avec ce poivre noir… #snifsnif #rip-la-bavette

On boit un petit verre pour se remettre la gorge d’aplomb, et on ré-enfourche notre bolide pour partir à l’assaut des caves de la région. Le chemin pour y accéder est tout cahoteux (ou « merdique » pour les gens plus familiers), mais en même temps la campagne qui l’entoure est super belle, on se croirait de retour en Birmanie ! Les gens travaillent dans les champs, les enfants nous font coucou, le soleil tape, on est libres sur notre scooter, Myanmar style baby !

Bon la comparaison ne dure pas longtemps, puisque quand on arrive devant la cave, un mec nous demande de payer le « parking » pour le scooter, puis le « droit d’entrée » de la cave. On payera aussi notre petit guide du jour : un jeune garçon d’une dizaine d’années très marrant qui va nous faire faire le tour ponctuant ses interventions par des phrases en français, du genre « c’est parti mon kiki !» ou « ça va ma couille ? » (il a été à la bonne école des touristes français en soit) et nous faire passer un agréable moment en nous faisant ramper dans des étroits tunnels. Il s’est même un peu foutu de notre gueule en nous demandant si on aimait bien tout prendre en photo, mais on l’aime bien quand même. Pour résumer, une bonne visite !

Allez on repart, direction une autre grotte pas très loin à vol d’oiseau, mais faut se taper encore du chemin vraiment tout pourri. T.O.U.T P.O.U.R.R.I !! On a l’impression d’être assis sur un marteau-piqueur pendant 30 minutes… A l’entrée de la grotte, même rituel : un petit peu d’argent pour le Mr du parking, un petit peu pour le Mr à l’entrée, mais on dit direct non à tous les gamins qui nous suivent ! L’accès à la grotte se fait d’abord en montant des marches #logique. On descend donc des marches pour y apercevoir un mini temple dans la grotte. Elle est bien moins sympa que la première, mais la vue de la campagne avoisinante qu’on a en haut des escaliers a sauvé la visite !

On redescend, et on décide de rentrer tranquillement, parce que le scooter c’est trop cool mais ça fait super mal aux jambes de Natnat (oui, paradoxalement, rester assis ça fait mal, ça doit être la hauteur du truc où on peut caler les pieds ou jsépakoi, mais ça fout les cuisses en compote) ! On profite qu’il n’y ait pas de bruit pour se reposer à l’hôtel et faire une petite sieste bien méritée. Sonne alors l’heure de l’apéro ! Hop le scooter, hop le bar en front de mer, hop la bière et le soleil qui se couche, et cerise sur le gâteau, les cacahuètes !

Et là, en sortant du bar, on fait la rencontre de … JEAN-PIERRE PAPIN !! Il bouffait son petit crabe OKLM ! Nan s’pas vrai, mais on fait quand même une rencontre incroyable (pour nous), on tombe sur le patron de l’hôtel, qui mangeait là avec sa copine. Il nous reconnait (un exploit en soit) et s’excuse pour hier soir. Il nous raconte que son frère est mort il y a 10 ans jour pour jour et que c’est pour ça qu’il mettait la musique à fond la nuit dernière, mais que ce soir, promis il n’y aura rien. Sa copine veut absolument nous checker à base de « peace love men », c’est un moment assez gênant, à base de check de main raté et gros malaise.

On file au resto le plus connu de Kep pour être loin du gérant de l’hôtel pour manger ce fameux crabe accompagné du célèbre poivre de Kampot ! Oui, ça fait beaucoup de célébrités dans une seule phrase (le patron de l’hôtel, c’est un peu une star en soit). On ne mange pour ainsi dire jamais de crabe (ou alors en bâtonnet, si vous voyez ce qu’on veut dire… désolé les puristes du crabe), autant vous dire qu’on a bien galéré à le décortiquer, on s’en ait foutu partout, et Naatnat s’est même coupé les doigts #popo. De la sauce au poivre jusqu’aux coude, on se régale quand même, et on finit aussi la grosse marmite de riz  (au prix qu’on a payé le repas bordel on va pas laisser ça #phrase-de-radins *bruit des pinces de crabes*). Notre avis sur ce crabe si réputé : le prix et la « chianteur » que c’est pour le bouffer ne valent pas le goût (même si c’est très bon hein, qu’on ne passe pas pour des blasés à chaque fois non plus) !

Retour à l’hôtel, il n’y a personne au bar, ça annonce une bonne nuit ça ! Même pas 30 minutes après, on entend à nouveau cette douce musique de métal qui fait trembler les murs. Natnat ouvre la porte du bungalow (vous remarquez que c’est Natnat qui a les cojones dans cette histoire ! En vrai, n’ayant pas une grande gueule tous les deux, c’est à celui qui en aura marre le plus vite, et Natnat a très peu de patience face aux « boom boom boom » de musique !), et le gérant lui fait coucou et hausse les épaules #conn*rd. Il vient après frapper à la porte, et explique que son frère adorait cette musique, lui il déteste hein, mais bon en hommage il est OBLIGE de l’écouter aussi fort, c’est comme ça (on précise que ce mec est toujours torse nu, avec un joint et une bière à la main). Bref, on ne croit pas vraiment à son histoire, mais il nous propose de prendre un bungalow plus éloigné du bar, et le mec qui parle français à la réception nous dit qu’on paiera une nuit en moins. On change donc de crémerie, on entend un peu moins la musique, et surtout on gagne un vrai toit sans grattement ! La nuit sera meilleure, même si on classe le gérant avec les Cambodgiens de la frontière dans les gens qu’on déteste officiellement !

Le lendemain, c’est repos ! « Grass ‘ mat » (on aura quand même le droit aux coqs, à la maison d’à côté qui met de la musique le matin et aux chiens de l’hôtel qui aboient) (mais les chiens on les excuse, ils sont trop mignons), puis on reprend le scooter pour aller déjeuner comme hier à notre nouveau café préféré ! On se régale encore de sandwichs et gâteaux, on fait des petites courses pour la journée de transport qui nous attend le lendemain, puis re-repos-bungalow. En fin d’aprem, on part à la conquête des marais salants qu’on finit par trouver au bout d’un chemin de terre ! Il n’y a personne, le site est assez petit mais c’est joli. On se croirait revenu 1 mois plus tôt dans les rizières en Chine : on regarde le soleil se coucher doucement, c’est calme, on se balade un peu au milieu et c’est tout gadou (par contre contrairement à la Chine, il fait chaud et on est en short) !

Nouveau trajet bolide jusqu’à notre bar front de mer, bière, noodles, on se rentre, et nuit pas silencieuse mais sans grosse musique, c’est déjà ça ! Demain, direction le Vietnam !

Vous l’aurez compris, le Cambodge n’a clairement pas été un coup de coeur, même si les temples d’Angkor étaient magnifiques, et qu’on ait trouvé Koh Rong Sanloem et Kep fort sympathiques, on est contents de rejoindre le pays du chapeau pointu et des nems ! Est-ce que à cause de la fatigue, des galères plus ou moins grosses que l’on a enchainé, le prix de la vie, le fait que les habitants soient rodés au tourisme et qu’on ne trouve plus vraiment d’authenticité ? On ne sait pas vraiment, mais allez tchao le Cambodge, sans rancune !