6h, debout là-dedans, aujourd’hui on va voir des lagunes, encore ! Et si t’es pas content, c’est la même (si ça te gêne, bah c’est la mêmeuh) ! Ca pique un peu, mais on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher, et on ne choisit encore moins cette horaire de merde beaucoup trop tôt pour aller voir une flopée de lagunes au sud de San Pedro de Atacama. Le bus est sensé venir nous chercher à notre hôtel entre 6h30 et 7h, et on sera évidemment les premiers à être récupérés (en vrai on préfère être les premiers car sinon on a l’impression de s’être levé super tôt pour rien), et devinez quoi ? On retrouve le même bus qu’hier, avec le même JP et le même Rodolpho qui nous ont déjà accompagné la veille à la vallée de la Lune ! Le bus va ensuite chercher tout le beau monde qui doit nous accompagner pour la journée, et devinez quoi ? On retrouve (pratiquement) tout notre groupe d’hier, avec les mêmes Brésiliens-top-model-qui-s’aiment-beaucoup-trop et tout et tout, youpi. On ne dira pas que presqu’aucun d’eux n’est prêts quand le bus vient les chercher devant leurs hôtels respectifs, mais on prévient, on risque de ne pas faire plaisir à notre lectorat brésilien (on ne prend sans doute pas trop de risque) (« Aux chiottes Neymar ! »). On a par contre une nouvelle Chinoise, ce qui nous permet d’avoir les explications de JP en espagnol ET en anglais pour toute la journée !

Le bus démarre en direction de notre première lagune du jour : la Laguna de Chaxa. Il est 8h, mais clairement, ça met le ton de la journée, c’est merveilleux ! On est les premiers sur place (comprenez par là qu’après nous, il y aura une dizaine de minibus comme le notre plein de touristes), mais surtout, on voit plein de flamants roses ! Ils volent, ils dansent, ils mangent, ils puent, on adore ! JP nous explique que cette lagune accueille 3 races de flamants roses différentes, mais on n’a pas vraiment retenu, on sait juste qu’il y en a des blancs, des tout-rose et des roses avec les ailes noires. Le lieu est super : une lagune, des montagnes, le calme (et on vous a dit qu’il y avait plein de flamants roses ?). On a pris beaucoup trop de photos de cet endroit mais c’était bien trop photogénique !

On ne le dit pas, mais il fait froid « sa mère ». Le soleil se pointe quand même au bout d’un moment, ben il fait toujours aussi froid « sa mère la pute » ! On a l’impression de perdre nos doigts de pieds à chaque pas. Pour nous réchauffer, après notre visite, on a le droit à un petit dej (et ça c’est compris dans le prix par contre !) sur le parking de la lagune, préparé par Rodolpho-le-mec-toujours-content, un petit dej honnête à base de pain/confiture, jambon/fromage (pour la communauté allemande on imagine), faux oréos, thé et cake au chocolat. Certains bus d’à côté ont le droit a des oeufs, des baguettes françaises et des jus bios mais bon, après on va dire qu’on n’est jamais content de ce qu’on a. Et puis nous on a Rodolpho, il sourit à tout, à chaque fois qu’on sort du bus il nous sort un petit « la cabizeta ! » pour faire gaffe à ce qu’on ne se tape pas la tête (avec le sourire mais avons nous besoin de le préciser à chaque fois ?) et c’est un bon DJ, et pour un chauffeur sud-américain, c’est assez rare pour qu’on le mentionne !

C’est donc sur du bon son que l’on continue notre virée, et cette fois, c’est un genre de safari qui nous attend. En nous rendant à notre prochaine lagune, on s’arrête pour observer quelques animaux caractéristiques de la région. Le premier arrêt sera pour apercevoir le plus gros oiseaux d’Amérique, le Nandou d’Amérique, proche de l’autruche ou de l’émeu d’Australie, ils peuvent courir jusqu’à 60 km/h, ils ne volent pas et sont trop loin pour qu’on puisse les prendre en photo du bus. On continue.

Notre deuxième arrêt safari sera pour observer des vigognes, encore. Mais on aime vraiment toujours autant, alors PHOTTOOOOS !

Autant les vigognes et les nandous c’est assez facile à voir, autant notre prochain animal est plus compliqué puisqu’il s’agit du vizcacha, le petit lapin à la tête écrasée qu’on a déjà croisé dans le Sud Lipez. En plus d’être un bon DJ, Rodolpho a donc l’oeil de lynx. Rodolpho président ! Bref, c’est toujours aussi cool, et JP nous apprend que comme les vigognes, les vizcachas vivent en famille.

Et voilà, fin de notre mini safari dans l’Altiplano chilien, on ne verra donc pas de petit renard (ou « zorro » en espagnol) trop mignon comme tous les autres voyageurs voient habituellement, on est tristes. MAIS, pour nous réconforter, on aura le droit à tout un speech de JP pour nous parler des volcans du coin (il y en a 21 encore en activité selon ses dires), et plus particulièrement, le volcan Lascar que l’on voit du bus, qui est toujours en activité donc, avec une dernière éruption qui date de 2015 et qui lâche en permanence des fumerolles. Certaines agences proposent de faire son ascension, mais on a peur des fumerolles nous, pour ça qu’on ne la fait pas (et absolument pas parce que nous ne sommes pas sportifs pour un sou !).

Revenons-en à nos moutons lagunes, on continue notre tour en nous arrêtant à la Laguna Tuyaito. On ne le précise pas, mais il y a un vent de dingue (pour ne pas dire « de bâtard »), ce qui fait qu’on se les gèle littéralement, et on ne le précise plus, mais évidemment qu’à chaque arrêt, les Brésiliens enchainent toutes les pauses de mannequins possible, et on trouve cela toujours aussi fascinant. On est à 4000m d’altitude, et c’est une lagune « sympa ». D’ailleurs, JP nous pose la question que tout le monde se demande : quelle est la différence entre une lagune et un lac ? Et la réponse de JP est : ben réfléchissez-y, du coup tant pis pour nous, et tant pis pour vous aussi.

On reprend la route, cette fois-ci en direction de ce qui est sensé être le point d’orgue de notre journée, le lac salar de Piedras Rojas. Il s’agit d’un lac glacé, et on pense que même si on met un Mars normal à l’air libre ici, il sera glacé lui aussi tellement on se les gèle, il fait encore plus froid que froid. Au moins, les pauses photos brésiliennes ont été raccourcies pour l’occasion (car il faut savoir que le Brésilien n’aime pas le froid) (on avait prévenu qu’on ferait des généralités de merde sur les Brésiliens hein). Ce salar est sympa, mais le mirador est assez loin et ce n’est quand même pas le plus bel endroit que l’on ait vu durant cette journée, mais ce sera l’occasion pour JP de nous donner la fameuse réponse que tout le monde attend, à savoir qui de Henry ou Mbappé va le plus vite quelle est la différence entre un lac et un lagon ? Eh bien la différence est qu’un lac n’est pas alimenté en eau par un fleuve, un lagon oui #c’était-pas-sorcier #merci-fred-et-jamy.

Allez on en a bientôt fini avec nos lagunes (mais pas de notre journée…). La prochaine s’appelle la Laguna Miscanti (ça fait nom de vin ou de champagne, genre « Tiens Thierry, je t’ai ramené un petit Miscanti 20ans d’age, tu m’en diras des nouvelles », on aime bien), c’est d’un bleu pur, avec de la neige blanche tout autour, c’est un peu comme on espérait le truc avant de partir ce matin, c’est magnifique, c’est un genre d’oasis, mais dans le froid. Bon on a dormi dans le bus pour arriver jusque là, on a la tête dans le pâté et on ne voit pas de vigogne comme nous l’a promis notre Routard, mais même sans cela, c’est vraiment beau.

On reprend le bus pour aller voir la lagune voisine de 200 mètres, la Laguna Miniques, soit 5 minutes de bus, le timing parfait pour faire un debrief de toutes les photos pour nos Brésiliens, et on imagine déjà la soirée diapo à Rio avec la famille : « Là c’est moi devant la lagune, là c’est moi devant la montagne, là c’est moi qui pose comme une dame-payé-pour-faire-l’amour ». Sinon la lagune c’est la jumelle de sa voisine, avec un volcan en bonus comme toile de fond.

Il est temps de bouffer, et JP fera la même blague que notre ami Mario, à savoir que l’on va manger des flamants roses et des vizcachas pour le déjeuner #humour-de-guides. On n’a pas grand chose à dire de notre repas à part qu’on était à côté d’une famille brésilienne qui a à peine toucher à ses assiettes ! Et vu que c’était quand même plutôt bon, ça nous choque presque autant que leurs photos à répétition. On reprend notre roadtrip en faisant un arrêt devant un panneau qui indique qu’on se trouve sur le Tropique du Capricorne. C’est un point photo pas terrible, mais ça fera plaisir aux Brésiliens, n’est-ce pas le principal ?

Un nouvel et ultime arrêt avant de rentrer se boire une bière et profiter de notre hôtel bruyant (owwiii), le village de Toconao. Autant ce matin, les visites étaient vraiment cool, autant là on enchaine les points touristes pas top. JP nous amène dans « une fabrique artisanale » chez une amie à lui pour nous parler caillou (bon, pourquoi pas, ça en intéresse sans doute certains), pour nous vendre des babioles du coin et surtout, pour faire des photos avec un lama. On aura aussi le droit à un cours sur les cactus, qu’on peut résumer à : les cactus grandissent d’1cm par an, et les épines des cactus ne sont pas faites pour se défendre mais pour récolter la pluie #encore-merci-fred-et-jamy.

Fin de notre journée marathon, on fait quelques courses, on rentre à l’hôtel, on mange nos pâtes de pauvre et on s’endort tôt et comme des masses au doux son de notre voisin trompettiste qui tente une cover d’une chanson d’Adèle (c’était un carnage), demain on se lève encore plus tôt que ce matin !