Santa Marta, qui me dira. Pourquoi j’ai le mal de vivre ? Voilà, c’était la minute pour les vieux qui nous lisent avant qu’ils ne s’endorment. Sinon, Santa Barbara Marta, on tient à le dire dès le début de l’article, c’est une des villes que l’on classe dans la catégorie « craignoss » depuis qu’on est en Colombie. Mais avant de parler de tout ça, il faut qu’on vous explique comment on est arrivés ici quand même, parce que les trajets en Colombie, c’est un peu « un bus une histoire ». On quitte donc San Gil en début d’aprem avec l’idée de prendre 2 bus, un premier de jour jusqu’à Bucaramanga, puis un deuxième de nuit jusqu’à Santa Marta. On choppe notre bus, et après 1 heure, ce que le Suisse de notre auberge de San Gil nous avait prédit était bien vrai : la vue depuis le bus sur la vallée est « magnifique » ! On a l’impression d’avoir payé des places d’un cinéma 4D (moins cher que d’aller au Futuroscope…), on ne verra pas le temps passer entre cette vue et le fait qu’on se soit endormi le reste du temps (qui n’a jamais dormi au cinéma ? En plus on connaissait déjà la fin avant le générique de début…) (d’ailleurs on a du lutter pour rester éveillés lors de la partie cool de la route #papy-et-mamie-prennent-le-bus).

(on a pris ccs photos à l’iPhone, à travers la vitre, avant un gros dodo, bref, faut pas en vouloir cette fois-ci à l’appareil photo malade de Natnat, il n’y est pour rien #leave-appareil-alone)

On arrive après 3 heures à Bucaramanga, on achète nos places pour le bus de nuit qui part à 22h30, le temps de s’enfiler pas mal d’épisodes de « la Casa de Papel » (pour « approfondir notre espagnol » qu’on sort comme excuse) (ouais on sait on est en retard, mais on n’avait pas de bon wifi pour les télécharger !). Le bus de nuit durera 10h30 (oui c’est long), mais les sièges sont assez confort, ce qui ne nous empêchera pas de très mal dormir et d’être assez chafouins en début de matinée à notre arrivé à Santa Marta. On prend un taxi, notre chambre est prête (merci la saison des pluies), une petite douche, un petit dodo et il est temps d’aller voir cette ville !

Bon alors, venons-en au sujet principal : Santa Marta. Il s’agit donc d’une ville assez importante qui se situe tout au nord de la Colombie, sur la côte Carribéenne et pas très loin du Venezuela à l’Est. Les touristes viennent souvent dans cette ville pour 3 raisons : se rendre au parc Tayrona, se rendre au désert de la Guajira et manger une vraie crêpe bretonne chez « Bienvenüe » (plus pour les Français cette dernière raison). Dans notre itinéraire (qu’on change tous les jours), on avait prévu de faire les 3 de la liste, avec un petit bémol sur Guajira, ça nous chauffe moyen de passer 2 ou 3 jours dans le désert, les photos que l’on voyait ne nous vendaient pas vraiment de rêve mais les gens que l’on questionnait nous disaient qu’il faut absolument le faire. Soit. Du coup, pour se rendre à Guajira, il faut soit y aller en solo, mais ça a l’air pour le moment (très) chiant à organiser, soit passer par une agence (on aime moyen, mais bon, ça a quand même ses avantages, et ça ne nous fera pas de mal de ne rien organiser pendant 3 jours). On fait le tour des agences qui proposent l’excursion en ville, et c’est un peu la douche froide au niveau des prix pour nous par rapport à ce qu’on avait lu sur les autres blogs de voyageurs. Après un conciliabule entre nous deux, on abandonne le projet « Guajira », on préfère allouer du temps pour des trucs qui nous donnent plus envie dans le reste du pays par la suite que de lâcher autant de thunes pour un truc qu’on est même pas sûrs d’aimer. Voilà, vous savez tout, il est temps de passer à la ville. En écumant toutes les agences, on a aussi pu profiter des jolies rues, et notre première impression est que c’est mignon. On est répétitifs, on est désolés, mais c’est toujours pareil : belles rues colorées, belle église, belle place, et ici il y a même la mer, que demande le peuple ?

On décide de faire un point de la liste des choses à faire ici qui nous tient le plus à coeur (enfin surtout à Natnat) : la crêperie « Bienvenüe » ! Il fait une chaleur à crever ici, on s’installe en terrasse en bons petits Parisiens, on commande nos crêpes et c’est alors qu’un défilé de mendiants se met en place. Ils sont souvent très (très) insistants et ça ressemble plus à du harcèlement que de la mendicité. Cette mendicité s’ajoute à tous les mauvais regards qu’on a reçu des gens dans les rues piétonnes. On ne sent vraiment pas à l’aise. Natnat avait aussi pris l’habitude en journée de sortir son appareil photo pour faire des clichés dans la rue, chose qu’une standardiste d’une des agences visitées nous a déconseillé, à base de « Rangez votre appareil photo ici, ce n’est pas aussi sécure que vous semblez le penser ». Bref, c’est vraiment la première fois qu’on ressent ce petit stress dans une ville en Colombie (bon pas au point de rester cloitrer à l’hôtel non plus hein). Mais sinon les crêpes étaient très bonnes !

On finira notre errance dans les rues de la ville, mais la chaleur aura raison de nous. On ressortira pour aller boire un verre et manger dans un resto bio-vegan-mes-cojones assez cher, en compagnie de nos amis les moustiques, avec une bouffe pas folle et surtout un spectacle animalier assez incroyable (pour faire bref, un pigeon à moitié mort par terre qui était apparemment l’ami du serveur, un cafard que Mamax a coincé sous un pied de chaise et qui a fini dévoré par les fourmis #la-chaine-alimentaire-en-vrai). Bref, ça ne restera pas la meilleure soirée gastronomiquement parlant (au niveau animalier ça se discute), on rentrera à l’hôtel, demain on compte se lever tôt pour partir au parc Tayronna pendant 2 jours !

Du coup le lendemain, après un « dej sommaire mais suffisant » (toujours les commentaires Booking) sur le rooftop de l’hôtel (attention, quand on dit rooftop, c’est un peu comme en Inde, la vue sur les autres toits est laide et ne fait pas plus rêver que cela, mais ça reste appréciable quand même), on laisse nos gros sacs à l’accueil, on blinde nos petits sacs à dos pour 2 jours et nous voilà partis vers la gare routière. On quitte un peu le centre historique de Santa Marta, on s’enfonce dans les quartiers plus « populaires » et on a un peu l’impression d’être catapultés 7 mois en arrière, de retour en Inde (encore elle) ! Il y a un monde fou, ça grouille de partout, ça crie, ça va dans tous les sens… Bon 3 différences majeures quand même : c’est moins sale (même si Monsieur Propre aurait 4 ou 5 choses à redire), les gens sont en shorts, y compris les femmes qui n’ont pas l’air ici d’être les rebuts de la société, et surtout, on ne nous regarde pas comme si on était venus d’une autre planète (à la limite on a des regards qui jugent notre look mais peut-on leur en vouloir ?). On prend un bus qui sera aussi blindé qu’un bus en Inde (allez, ce sera la dernière comparaison, on arrête), et 1h après, on arrive à l’entrée du parc.

On achète les billets (très chers) d’entrée, on attend la navette et 15 minutes après, on commence la marche ! Notre Petit futé (ouais, on a changé de crémière, Jean-Michel Routard nous soulait) (nan en vrai il n’y avait pas de Routard en Colombie au moment où on voulait l’acheter) et les blogs que l’on suit sont unanimes, le parc Tayrona est une pure merveille, avec des plages paradisiaques, une jungle luxuriante, et qu’il faut AU MINIMUM 2 jour pour tout voir… Bref, on a hâte de découvrir cela, et en bons petits élèves, on souhaite dormir dans un camping dans le parc pour faire ces 2 jours. On marche pendant 1h/1h30, parfois dans la jungle, parfois sur la côte, mais on est loin loin looiiin d’être subjugués. Bon la météo n’aide pas, il fait gris et lourd, mais on trouve que la forêt n’a vraiment rien de foufou (on n’irait pas jusqu’à comparer à une balade dans le bois de Vincennes mais bon…), et les plages non plus.

Ouais comme ça ça a l’air beau, c’est comme pour les photos de plage en Thaïlande…

On arrive à un premier camping, vu qu’on est bougons, on n’a pas vraiment envie de chercher plus loin, alors on prend celui-là. On hésite entre dormir en hamac ou dormir en tente, la tente est moins chère et on se dit qu’on sera plus tranquilles, du coup on prend cette option. Un délicieux pique-nique (nan c’est pas vrai, on n’a trouvé que des chips, du pain brioché et du thon) et on décide d’aller voir les fameuses plages du parc.

On marche en tout 30/45 minutes, et encore une fois, on ne comprend pas l’engouement des gens pour ça. On est peut-être devenus blasés après l’Australie et la Nouvelle-Zélande, peut-être on est des gros cons, peut-être on est fatigués et on n’a pas envie, mais les plages sont « normales », elles sont certes jolies mais elles nous font penser à la Thaïlande, aussi blindées et surtout avec ce goût de « trop plein de touristes » (on a peut être trop côtoyé « Mr Porto » …) ! Il y a bien des panneaux « attention aux caïmans » mais on n’en verra même pas un, de quoi pimenter un peu cette journée ! Bref, on est clairement déçus, on se baigne quand même parce qu’on a super chaud. On ne peut pas cracher sur ça par contre, la baignade était très agréable, mais en sortant on s’est fait bouffé par des bêtes sur la plage, on rentre fissa au camping.

Après une bonne douche froide en colloc avec tous les cafards et bestioles du coin, on va manger tôt (car on n’a rien d’autre à faire #pauv-gosses-bouboules). Bon le camping était cher, le resto aussi mais c’était super bon ! Et après ça, on se retrouve dans notre tente, il n’est même pas 20 heures. On n’avait pas pris l’iPad, du coup impossible pour nous de continuer à parfaire nos insultes en espagnol avec « La Casa de Papel », on n’a pas Internet, rien à lire… Bref, on s’ennuie ! Il fait une chaleur à crever dans la tente. Mamax s’endort assez vite, et Natnat doit supporter les voisins de tente colombiens qui sont très contents et qui parlent très fort. Et vers 1h du mat, ô joie, il se met à pleuvoir ! Et pas la petite bruine, non non, le bon gros orage de la saison des pluies, comme si on avait ouvert un jet de douche géant, avec un éclair toutes les 2 minutes et la foudre qui tombe pas loin en faisant trembler le sol.

(Ceci n’est pas notre camping, nous on a de la « chance », on est sous des arbres, comme ça on risque encore plus de se prendre la foudre) (vous l’avez quand même l’ambiance « touristes » ?)

Bon en soit ça ne nous gênerait pas plus que ça, sauf que notre charmante petite tente n’est pas du tout étanche ! L’eau commence à rentrer de partout, on essaye de regrouper nos affaires pour pas que ça soit trempé, ça goûte d’en haut, d’en bas, sur les côtés… Natnat se contorsionne dans tous les sens pour essayer d’avoir une position sans se faire mouiller, mais au bout d’1h30 de lutte ce n’est plus possible. Elle en a trop marre, elle a alors la bonne idée de sortir voir s’il reste de la place aux hamacs. En 30 secondes dehors elle se prend une vraie douche, et surtout impossible d’avancer, c’est le déluge apocalyptique, limite on aurait pu croiser Noé et son arche en train de ramer tranquillou sans problème. Des mini torrents se sont formés sur le terrain de camping, Natnat perd 3 fois ses tongs, marche sur un crapaud (BEURK), et elle décide d’aller se réfugier aux toilettes avant de croiser un caïman (nan s’pas vrai ça) (mais ça aurait pu ouech). Elle rince son pantalon (parce que de toute façon il était trempé, donc au moins ça enlève la terre), et c’est un retour sous la tente en petite culotte, sous forme d’échec, avec une fin de nuit des plus horribles.

Apparemment, les voisins colombiens qui se sont couchés tard n’ont pas été gênés plus que ça par la pluie, ils se lèvent très tôt, à 6h ils parlent déjà méga fort, mais bon ce n’est pas bien grave, c’est pas comme si on avait passé une mauvaise nuit et qu’on aurait bien aimé une petite grass mat, non pas grave les mecs ! Au moins on se lève tôt, on plie bagages et on arrête les frais, on rentre direct à Santa Marta, on a assez donné dans ce parc ! Bon pour être objectifs, la balade de retour dans la forêt était plutôt jolie, mais rien qui casse 2 pattes à un dahu (parce que ça ne mérite pas la comparaison avec le canard quand même #oui-on-est-négatifs).

On prend notre bus de retour, on arrive à l’hôtel, une bonne douche et une bonne sieste nous font un peu oublié la nuit affreuse et la déception du parc. Mais on aura quand même le droit à un beau souvenir : une tonne de piqûres sur les bras et les jambes, merci Tayrona il ne fallait pas, on ne t’aurait pas oublié même sans ça ! On essaye de faire sécher nos fringues mais il se remet à pleuvoir tout l’aprem.

Pour se consoler, on va boire un verre en fin de journée. C’était très cool hormis un petit épisode « mendiant » très gênant, et on continue avec nos bonnes crêpes, qui resteront le meilleur truc de la journée (et de Santa Marta) !

Allez demain on se casse, on espère que la prochaine étape se passera mieux ! On doit paraître super négatifs dans cet article, on passe sûrement pour des enfants gâtés blasés, mais bon on a essayé, mais on n’a pas compris, tant pis Tayrona et nous, ça ne sera jamais l’ASF !