On se lève tôt, très tôt, bien trop tôt pour aller prendre notre bus pour Jodhpur. On a acheté via notre guesthouse des billets pour un bus privé, on a même des numéros de sièges. On se dit « chouette, ça va être direct, on aura de la place, la clim et peut-être même la télé ! »

Quand on arrive à l’arrêt de bus, rien ne ressemble à ça, y a que des bus certes, mais très vieux et en pas très bon état. On trouve le notre, et à 7h on démarre. Le bus privé n’a de privé que le nom (on apprendra plus tard qu’en fait y a des bus privés et des bus gouvernementaux. Ils sont pareils sauf que les privés coûtent plus chers). Il s’arrête partout, tout le temps, il est tout défoncé et pourquoi avoir la clim quand on peut rouler la porte ouverte ? Il y a bien une télé qui marche de temps en temps et qui diffuse toujours la même chanson (2 mecs en turban qui chantent avec des nanas en sari qui se trémoussent derrière). Il y a bien une télé qui marche de temps en temps et qui diffuse toujours la même chanson (2 mecs en turban qui chantent avec des nanas en sari qui se trémoussent derrière). Il y a bien une télé qui marche de temps en temps et qui diffuse toujours la même chanson (2 mecs en turban qui chantent avec des nanas en sari qui se trémoussent derrière). Il y a bien une télé qui marche de temps en temps et qui diffuse toujours la même chanson (2 mecs en turban qui chantent avec des nanas en sari qui se trémoussent derrière). Voilà, c’était pour vous donner une idée du truc, on peut reprendre la suite de l’article. Quant aux numéros de place, on s’est bien demandé à quoi ils servaient, parce que de 1, y a pas de numéro dans le bus et de 2, vu comment il était bondé par moment, ils ne font certainement pas gaffe au quota des places. Pour parfaire le tout, on ne passe que par des petites routes, voir des chemins de terre, avec des gros trous et bien souvent pas la place pour croiser d’autres véhicules. Mais heureusement le bus a un klaxon, mais pas un klaxon normal, non non, un klaxon qui joue une petite musique différente à chaque fois et très fort, histoire que même si tu arrives à trouver le sommeil malgré les secousses de la route, ce petit klaxon sera toujours là pour ne pas t’oublier dans ton coin. Et comme partout en Inde, le chauffeur en use et en abuse.

Nous voilà dont partis pour 5h30 de route, secoués comme des Orangina, « bercés » par le klaxon et la chanson de la télé, fixés par tous les Indiens du bus et même pris en photo. Et comme si ça suffisait pas, notre bouteille d’eau, placée entre nous 2, a décidé que ça serait drôle de s’ouvrir et ainsi tremper nos sièges et nos popotins.

On ne va pas vous le cacher, ça a été dans les heures les plus longues de notre vie. Plus longues que le speed boat entre les îles grecques (et pourtant on l’avait placé haut dans la liste celui là !), plus longues que les heures de philo en terminale, plus longues que les minutes d’attente au MacDo Parmentier alors qu’on a 4 pintes dans le cornet et qu’on a trop faim…

On arrive à la station de bus de Jodhpur, on sort la tête dans le pâté et les fesses encore mouillées. On doit négocier un tuktuk qui nous emmène dans la vieille ville, puis on doit chercher à pied la guesthouse dans les petites rues. Pas facile facile !

On mange vite fait dans un resto, puis on se repose comme on peut de nos heures de bus à l’hôtel, qui est en plein travaux et pas très calme. On se laisse même aller en prenant la première bière de notre aventure. On vous plante le décor : rooftop, seuls au monde, vue sur le fort, soleil couchant, le chant des muezzins (« non mais il va la fermer sa gueule ?? »), moustiques en alerte maximale… La bière n’est pas indienne, ce n’est pas la meilleure, mais elle est fraîche et fait du bien ! Ce sont des bouteilles de 650ml, presque trop pour le patient Mamax qui n’en a pas bu depuis au moins 10 jours. S’en suit un dîner sur le rooftop d’un hôtel super chic avec vu sur le fort. La particularité de Jodhpur c’est le grand fort qui surplombe la vieille ville et les maisons peintes en bleues. La vieille ville est très mignonne, plein de petites rues tortueuses et pas trop de rabatteurs.

Après une nuit couci-couca dans l’hôtel très bruyant (et le chant des muezzins), on monte jusqu’au Fort (mollets en acier are comming !). La vue sur la ville bleue est jolie, le bâtiment impressionnant, il y a même un musée (mais nous les musées c’est pas notre truc). Par contre ici, encore plus qu’ailleurs, les gens nous demandent tout le temps de prendre des photos avec eux. Une fois c’est marrant, 2 fois on se prend pour Zidane, au bout de la 8ème fois on commence a en avoir marre, laissez nous transpirer en paix et n’immortaliser pas ça en photo !

Cette visite ne restera pas dans nos meilleures souvenirs, peut-être parce qu’on a déjà fait trop d’efforts de forts, qu’il fait trop chaud, qu’on est crevés, que Natnat est contrariée parce que son reflex prend des photos avec une tâche ou que Mamax n’est pas au top de sa forme (non désolé de te décevoir Beber mais ce n’est pas la turista !). Est ce la fatigue ? Les heures de bus interminables les fesses dans l’eau ? La nuit sous le ventilo à fond ? Le bière qui ne passe pas ? Le fait de ne pas pouvoir voir les matchs de Monaco ? Toujours est-il qu’il a mal au crâne, le nez qui coule et qu’il tousse. Un bon rhume en soit, mais Mamax, comme tous les hommes malades, donne l’impression qu’il va mourrir.

On rentre à l’hôtel, Mamax-le-mourrant refuse de manger et préfère agoniser sur le lit tout l’aprem. On se décide tout de même à sortir dans la soirée pour se balader à la grande horloge et son marché qui l’encercle. C’est authentique, c’est vivant, le soleil est en train de se coucher, on profite, et il est quand même temps d’aller manger un bout sur un rooftop de la vieille ville.

On n’a sans doute pas profité de Jodhpur au maximum, mais on a adoré, autant pour le côté touristique (déambuler dans les petites ruelles de la vieille ville principalement) que le côté humain : les Indiens rencontrés ici semblaient tous gentils et prévenants, ça passe des enfants qui te crient des « hello » toutes les 20 minutes au petit vieux qui aime sa ville et qui veut t’aider au mieux.

Prochaine étape : Ranakpur ! (en bus, snif snif)