Nous voilà donc dans un bus de nuit en partance de Bangkok, direction Chumphon (cherchez pas, ce n’est pas connu et ça ne gagne pas à l’être, c’est juste que c’est un embarcadère pas trop loin des îles). Notre bus de nuit est très loin d’être VIP, avec des sièges pourris qu’on ne peut pas bien baisser sans gêner la personne derrière et la clim à fond. C’est donc évidemment un mauvais trajet et une mauvaise nuit qu’on passera, et on ne fait même pas d’effort pour trouver des bons côtés. Tu nous avais habitué à mieux chère Thaïlande ! Pour couronner le tout, on nous largue vers 4h du mat à l’embarcadère, et le bateau n’est qu’à 7h. Y a plus qu’à patienter… sur des bancs très durs … en captant un wifi de temps en temps … avec beaucoup de vent à cause duquel on se caille… C’est long, très long ! Pour le coup, ça met Beber dans nos conditions de voyage (voilà un point positif !) (enfin pas pour Beber) !

À 6h30, la queue se forme, dans la joie et la bonne humeur de personnes qui n’ont pas dormi et qui ont attendu 3h dans un courant d’air géant. On sait que le bateau qu’on va prendre est un speedboat (pour les non-anglais (Papa Mamax, tu es concerné), ça veut dire « bateau rapide ») et ça nous stresse, on est encore traumatisés de nos trajets en Grèce dans ces bateaux de l’enfer, des flashs nous reviennent parfois et nous rappellent ce sentiment d’angoisse ressenti : les bouteilles du bar qui tombent à chaque grosse vague, les vomissement de tous les côtés, l’odeur, les gamins qui pleurent… Bon on en rajoute un petit peu beaucoup, c’est notre petit côté drama queen, mais on avait passé un très mauvais moment, du coup cette fois ci, on prend des petits cachets contre le mal de mer #aventuriers-de-mes-deux. On monte enfin dans le bateau, on s’installe dans une grande rangée et un monsieur de l’équipage nous distribue des sacs plastiques. Ok on a compris, au moins on est fixés dès le début, pas de suspense, pas de surprise, ça va être un trajet vomito ! Heureusement, la quasi nuit blanche nous fait à peu près dormir tout le long (nouveau point positif !), et la musique dans les écouteurs masque un peu les haut-le-cœur et les cris des autres passagers (oui oui les cris, dont un gamin qui a hurlé à la mort pendant 40 minutes, à la fin on n’avait même plus pitié, on voulait juste que quelqu’un l’achève le fasse taire). 2h30 après on arrive à bon port, le poisson y est peut-être frais mais nous pas du tout, mais ça y est, on est à Koh Tao !

Une petite pause contractuelle au 7 Eleven du coin pour acheter un petit dej et se remettre l’estomac et le moral d’aplomb, puis on prend un pickup-tuktuk jusqu’à notre hôtel. Vu qu’on est avec Beber, on augmente un peu le budget hôtel et ça se voit ! Grande chambre, douche séparée des chiottes (oui c’est un critère de qualité en Asie) et un balcon donnant sur un beau jardin rempli de palmiers !

Il est donc temps de visiter manger ! On retourne à pied près du port où on a débarqué (ce qui fait à peu près 45 minutes de marche en bord de mer, pas désagréable) pour se trouver un resto sympa et manger un padthai. Le ventre plein, il est maintenant temps de visiter louer des scooters pour les 2 prochains jours. Et attention, ici c’est arnaque-land : les routes sur l’île sont semblables à nos routes en France, sauf qu’il faut remplacer le bitume par un chemin de terre et de caillasses et remplacer nos routes plates par des dénivelés de folie. On l’a lu partout, les routes de Koh Tao, si t’es pas Alain Prost (ou Vettel pour les plus jeunes), t’es bon pour la grosse gamelle. Sachant cela, les loueurs du coin ont trouvé le filon et louent le scoot pour des picorettes (pour les jeunes, ça veut dire « pour pas grand chose »), et quand on rend le scoot, ils essayent d’arnaquer en trouvant des minis rayures qui existaient souvent avant. Bref, le choix du loueur devient une question de bière ou de mort (car si le loueur nous escroque, on est dans le regret de se dire que c’est le budget bière qui sautera), et on choisit notre loueur en suivant les recommandations du Routard, de notre hôtel et des blogs que l’on suit ! Bref, on a mangé, on a nos scoots, il est temps de visiter !!

On enfourche nos montures et on part à la découverte des plages de l’île, et depuis le temps que Beber voulait refaire du scooter, il est comme un enfant qui vient de recevoir sa première console à Noël ! Sauf que sa sensation de liberté va assez vite s’estomper, puisqu’à notre grand désarroi, on découvre que pratiquement toutes les plages de l’île se sont faites privatisées par des hôtels et des gros resorts, et que si tu veux y poser un orteil, tu dois raquer mon salop. On hésite pas mal, on essaye plusieurs plages, mais toujours le même constat. On finit par payer notre ticket sur une plage réputée pour le snorkeling, et il y a une boisson compris dans le prix #le-coca-des-pigeons-de-la-consolation. On s’installe même dans des transats, grand luxe, au prix qu’on paye bordel ! Il y a un vent de dingue et des vagues énormes, le genre de vague qui te met par terre dès que tu rentres dans l’eau et qui te fait perdre toute dignité. On essaye quand même de faire un peu de plongée au masque et tuba, on arrive à voir pas mal de poissons, mais on reste loin du Grand Bleu qui nous avait été promis !

Pour finir la journée, on va prendre une bière en regardant le coucher de soleil sur la plage devant notre hôtel, avant de manger un poisson grillé (pas la chose la plus fofolle qu’on ait mangé) (mais par contre très cher !) dans un resto. Koh Tao, on attend mieux de toi demain, on sait que tu peux mieux faire !

Après un petit dej 7 Eleven (notre passion, notre amour, notre sauveur), on décolle en scooter, en direction des hauteurs de l’île ! Le premier point de vue est payant (enfin, une nana a installé une tente et une table et demande des sous quand on essaye de passer…), on a pris le pli de Arnaque-land l’île et on paye. Il y a quelques nuages, mais la vue est assez belle. On continue notre route vers les sommets, et le second point de vue est gratuit, pour sensiblement la même vue. On a comme l’impression de s’être fait baysay sur le premier point de vue et que cette île est tenue par des Cambodgiens qui nous ont retrouvés !

On reprend les scoots pour le troisième point de vue qui est… inaccessible en scooter, du moins pour Natnat et Mamax qui sont sur le même, c’est trop pentu, trop glissant, on est trop gros et trop rocailleux, trop peur de devoir payer après, on lâche l’affaire. Un couple se cassera d’ailleurs la gueule juste devant nous #qui-fait-le-malin-tombe-dans-le-ravin.

On redescend du coup notre piste noire pour aller manger dans un super bon resto en ville, et on décide de retenter une plage qui a l’air paradisiaque comme sur les photos de magazine d’agence de voyage, mais bien évidemment payante. Pour y accéder, il faut normalement passer par l’hôtel, payer la quittance et s’installer tranquille sur la plage, les doigts de pied en éventail et se faire dorer la pilule. Mais nous, on en a marre de raquer pour rien ! Pour rappel on est des radins-malins depuis le début de ce tour du monde, alors on tente par un autre chemin. On arrive dans un resto et on voit la terre promise la plage, séparée du resto par une quinzaine de mètres de mer pas très profond. On voit des mecs devant nous enlever leurs chaussures, remonter leur tee-shirt et descendre les marches devant le resto et traverser jusqu’à la plage avec les sacs le plus haut possible, tels des militaires traversant une rivière. Après un bref conciliabule, on décide de les suivre. On n’est pas sereins, de une parce qu’on est des petites chattes et qu’on a l’impression d’être des hors-la-loi, et de deux, on n’aime pas trop marcher avec de l’eau jusqu’à la taille et nos sacs avec les appareils photos, portables et tout le tintouin au dessus de nos têtes (une glissade ça arrive vite, surtout quand on est popo comme Natnat) !

Mais nous voilà sur la plage, aussi paradisiaque que possible (avec beaucoup plus de gens que sur la photo des magazines tout de même), on a notre spot pour l’aprem, on a réussi ! On s’installe, on se baigne (aucun poisson à voir mais ce n’était pas le but), on kiffe, on est les rois du monde ! Et c’est connu, les rois du monde font tout ce qu’ils veulent, ils ont du monde autour d’eux mais ils sont seuls, ils ont la plus belle vue mais y a un mais… et c’est après une bonne demie-heure que l’on va connaitre ce « mais » et que le bon dieu va nous remettre les pieds sur Terre : un mec arrive et nous demande de payer… Est-ce qu’il a des jumelles et regarde tous ceux qui passent par le resto #Cruchot ? Est-ce qu’on nous a dénoncé #gestapo ? On ne sait pas, mais il n’est venu voir que nous, ça nous énerve et on a moins le goût de kiff. On passera tout de même 2 heures sur cette plage avant de retourner aux scoots en passant par l’hôtel, on ne va pas se refaire chier à traverser la mer avec nos sacs maintenant qu’on s’est fait pigeonner ! (Sur les photos on dirait que c’est vide mais c’est juste du cadrage, en vrai on était loin d’être seuls !)

On retraverse l’île pour aller dans un resto en hauteur, qui donne un beau point de vue sur une mini île en face et l’horizon. Bon bien sûr c’est payant, mais un coca est compris dans le prix (on ne remet pas le hashtag « pigeon » car il a déjà été trop utilisé dans cet article, mais l’idée est là)… Et on assiste malgré tout à un beau coucher de soleil, bien venté tout de même !

Retour hôtel, douche pour Natnat, partie de ping pong pour les mecs (on ne dira pas qui a mis une raclée à l’autre) (mais ça commence par un « m » et ça finit par « amax ») (même si celui qui commence par « b » et finit par « eber » dira le contraire), puis padthai délicieux dans un resto au service suuuupeeer looooong (oui ça ne sert à rien de préciser, mais maintenant que Mamax et sa patience sont bien connus ici, on vous laisse deviner l’humeur du Monsieur…).

Nouvelle journée, et journée un peu spéciale, puisqu’aujourd’hui, c’est le 14 janvier ! Et le 14 janvier, c’est l’anniversaire de Natnat ! Pour essayer d’oublier le fait qu’elle a 28 ans, on commence la journée par un vrai petit dej : gaufre, pain perdu, banane et miel (en vrai ça ne la déprime pas plus que ça 28 ans, mais c’est une excuse pour bien manger #anniversaire-de-bouboule) ! On roule ensuite jusqu’à la « Freedom beach », qu’on pourrait au final renommer « Fricdom Beach », parce qu’on doit encore payer pour y accéder. Mais il y a quasi personne, il y a presque du soleil et on voit pas mal de poissons ! Ok, on a utilisé « quasi, presque, pas mal », c’est pas parfait, mais jusqu’à présent on n’a pas fait mieux, alors on se contente de ça !

On longe la côte à pied jusqu’à une autre plage, et on récupère nos scoots (on ne l’a pas précisé à chaque fois, mais les plages sont toujours en contrebas des parkings, et c’est toujours une descente et une remontée bien bien pentues qu’on se tape, ce n’est jamais la partie de la journée que l’on préfère !). On rend les scooters au mec, qui est réglo comme prévu. Ouf, on garde nos bahts pour les bières ! Petit resto, et on repart (à pied donc), à la recherche d’une plage gratuite, tels des chevaliers à la recherche du graal. Oui oui on y croit, ça existe apparemment !

On traverse plusieurs hôtels de luxe, à chaque panneau il y a marqué « plage dans 10 minutes », au bout du 3ème panneau, on n’y croit plus. Une fois n’est pas coutume, c’est Mamax qui bougonne à l’arrière du groupe. Mais au bout d’un moment on y parvient, on arrive à une plage où personne nous demande rien !! Mazaltov ! Bon la plage n’est pas incroyable et pas la plus belle de l’île, il y a pas mal de vent, de vagues et d’algues, mais on croise quelques poissons (c’est sensé être l’endroit idéale pour voir les tortues en snorkeling, mais vous imaginez bien qu’avec notre chance pour voir les animaux…) et le fait de se dire qu’on n’a rien payé suffit pour nous faire plaisir.

On rentre ensuite à pied, d’abord jusqu’au port, soit une bonne demi heure de marche, puis jusqu’à notre hôtel, soit trois bon quarts d’heure de marche. Mamax traine encore la patte et pleure son scoot. Douche à l’hôtel et bières-coucher de soleil sur la plage, accompagnés de nachos et guacamole. On est foufous, on n’a pas tous les jours 28 ans ! Les nuages gâchent un peu le coucher de soleil, mais une fois que celui-ci a disparu, il y a une lumière rose incroyable pendant 5 minutes. Merci petit Bouddha de ce cadeau d’anniversaire !

Et pour faire un repas d’anniversaire digne de ce nom, on a mangé non pas des nouilles, non pas du riz, non pas une pizza mais des délicieux burgers ! Sur une échelle de « burger de la cantine » à « burger du B&M », on est à un peu plus de la moitié (ouais cette échelle ne veut rien dire, mais on fait ce qu’on veut, c’est l’anniversaire de Natnat).

En rentrant, on passe par la plage où des mecs sont en plein « fire show ». En gros, un « fire show », ce sont des mecs qui jouent avec le feu pour amuser les touristes. Et vas-y que je lance une torche, vas-y que je jongle avec des bâtons enflammés, et hop je tourne une boule de feu (notre préféré). Ca n’a rien de typique et culturel, mais c’est super impressionnant et ça fait un beau spectacle !

Koh Tao c’est fini, demain on part pour Koh Phangan ! On n’a pas mal été déçus par cette île, qu’on imaginait bien plus sauvage et bien moins touristique. Allez Koh Phangan, on mise tout sur toi !