Nous quittons Can Tho (et Martine !) en début d’aprem pour rejoindre Ho Chi Minh-Ville. On a un super bus couchette, où on est littéralement allongés, ce qui nous permet de récupérer de notre réveil à 4h30 du mat ! On arrive à Saigon (c’est l’ancien nom de Ho Chi Minh-Ville que seules les personnes âgées et les Vietnamiens utilisent encore, et Ho Chi Minh-Ville c’est trop long à écrire) (et puis vu l’heure où on se couche le soir, on est considérés comme des vieux, du coup on se permet de parler comme les vieux) et on se trouve un peu perdus dans la gare routière : il n’y a pas de tuktuk, et les taxis motos nous chauffent très moyen (monter derrière un mec à la conduite sportive avec nos 15 kg de sacs, très peu pour nous). On se rabat sur un taxi, qui marche normalement au mètre, mais on négocie le prix avant. On paiera au final un peu plus que ce qui est affiché sur le compteur, on ne sait pas vraiment si on a été gagnants dans l’histoire !

On galère franchement à trouver notre hôtel, qui se situe dans un dédale de minuscules ruelles, c’est limite si on arrive à passer avec nos gros culs sacs ! On se repose un peu et on sort chasser notre repas du soir, on a plusieurs cibles. On s’oriente vers la première et … pas de chance, ça semble avoir fermé, il y a des gros travaux à la place. Changement de target … encore un échec, le resto ferme à 17h le week-end. Les chasseurs que nous sommes commencent à faiblir, on entre dans un Burger King et … c’est super cher !! On s’arrache la vache ! Les chasseurs ont besoin d’un remontant, on se pose dans un bar pour réfléchir (on a les idées plus claires avec des bières dans le cornet nous), puis on opte finalement pour un banh mi dans la rue. Le banh mi, c’est un peu le jambon-beurre du Vietnam, c’est ultra populaire, pas cher et il y en a partout. Ça peut être à tout et n’importe quoi, la seule constante c’est la baguette (bien moins bonne qu’en France et beaucoup plus petite mais bon) ! Ceux qu’on prend sont bons (oeufs, saucisse, carottes, tomates, vache qui rit), mais pas à se taper le cul par terre non plus (excusez-nous l’expression, on n’a pas trouvé une équivalence vieillotte).

Retour au bercail et dodo mais la nuit ne sera pas des plus agréables. Est-ce l’orgie de fruits sur la pirogue du matin ? Le sandwich que nous avait préparé l’hôtel ou le banh mi du soir ? Le trop d’émotions d’avoir quitté nos Cambodgiens adorés ? En tout cas, c’est le matin et on n’est pas au top. Natnat a une nausée et un mal de ventre qui l’empêchent de se tenir debout, et Mamax… nan on ne vous donnera pas les détails, mais il rend beaucoup trop visites aux toilettes pour que ça soit honnête !!

On décide de changer un peu nos plans, de rester 1 jour de plus à Saigon histoire de se remettre d’aplomb, et d’enlever une ville de notre itinéraire, pour que la prochaine semaine soit plus cool. Le reste de la journée sera dédié à se descendre une bouteille de coca, quelques médocs, des siestes et du repos ! On sort quand même acheter notre ticket « open bus » pour le reste du voyage (c’est un billet qui comprend 5 trajets prévus à l’avance, qui est sensé coûter moins cher, qui évite les prises de tête dans chaque ville à devoir aller chercher des bus et qui assure des bus de qualité et une limitation de coup de klaxon par minute), et pour manger un petit bout.

Le soir, on a un peu plus la forme, on va jusqu’au marché, qui est immeeeeense et qui vend de tout et n’importe quoi, mais surtout des trucs pour touristes. On sort de là pour nous diriger dans un resto connu parce que JFK est venu y manger lors d’une visite avec sa famille (s’pas Zidane, mais ça a quand même fait du ramdam). Mamax prendra un plat, Natnat un coca, et on rentre cahin-caha (si vous êtes comme Mamax à ne pas savoir ce que c’est que cette expression, ça veut dire en gros « tant bien que mal ». De rien !) .

Le lendemain, on va mieux #warrior ! On peut enfin commencer à visiter cette ville. On commence par les anciens quartiers coloniaux, on passe par la rue des Champs-Elysée local (on ne sait pas s’il y a un nom à notre maladie, mais on se sent toujours obligés de comparer les choses que l’on voit avec ce que l’on connait en France. Ca pourrait passer pour du gros chauvinisme de beauf, mais on évite de dire « Ha c’est quand même plus beau en France », du coup notre maladie n’est pas trop grave), on voit de grandes avenues, des grosses tours, puis on remonte jusqu’au Notre-Dame local. Rien à voir avec celle de Paris, mais elle est en brique rouge de Toulouse et elle ressemble à l’église de Saint-Ambroise à Paris (dans notre quartier chéri du 11ème), et ça, hé be ça rappelle la maison et ça fait plaisir putaing cong ! Juste en face il y a la poste, dont la charpente en fer a été réalisée par Gustave Eiffel (comme la tour Eiffel ! Pour les derniers du fond de la classe qui se réveillent de leur sieste). Le bâtiment est très beau, et très bondé de monde.

Pour fêter notre guérison, on s’offre un petit Macdo (en vrai à chaque fois qu’on est malades on a toujours un peu peur de remanger local, du coup faire un MacDo ça nous rassure ! Et c’est bon pour notre étude #pas-credibles ) !

Le Macdo au Vietnam

Comme dans la plupart des autres pays d’Asie (sauf au Cambodge où en on n’a pas trouvé), c’est assez cher, mais toujours moins qu’en France. Niveau burger, rien de très original, mais ils font des McChicken Deluxe et c’est pas mauvais. Ils font aussi des menus avec du riz. Mais le truc cool, c’est la sauce des frites : en service libre, et plein de choix : ketchup, chili à l’ail, mayo (première fois qu’on en voit !! On était un peu en manque !) et le must, moutarde au miel !

Ils sont aussi des happy hours à certaines heures, mais on n’a pas pu tester, mais ça a l’air d’être des promos sur un menu #truc-de-gros.

On pourra dire qu’on a mangé un burger Macdo en terrasse, face à la cathédrale et la poste, bijoux de l’architecture française, en écoutant des chansons de Noël, en short et tee-shirt, en plein mois de décembre et en plein milieu du Vietnam ! Sacré melting-pot culturel !

On passe ensuite dans la rue où le Grand-Père de Natnat avait travaillé, on cherche un peu le bâtiment (on apprendra plus tard qu’il n’existe plus en fait) et on finit par se reposer dans un joli parc pas loin. En face de nous, une jeune femme blonde enchaîne les exercices de musculation. Peu de temps après, un autre jeune blonde s’installe à côté et commence à faire un numéro avec plein de cerceaux, elle les fait tourner sur ses bras, pieds, tête. Au milieu de tout ça, Natnat (qui était en train de manger une barre de céréale en bonne petite bouboule) hésite à aller leur faire une démonstration d’aérobic matinale dont elle a le secret, mais bon finalement non (pas la tenue vestimentaire adéquate #toujours-pas-credible).

Les 2 roues

On n’en a pas parlé à notre arrivée, mais les scooters/motos au Vietnam, c’est une religion ! Pour donner une idée, le piéton ici, c’est un peu le plus bas de la chaine alimentaire : tu te fais bouffer/klaxonner par tout le monde et tu ne peux rien dire ! Les trottoirs se transforment en voies pour les 2 roues, les passages piétons sont inexistants inutiles puisqu’aucun véhicule ne s’y arrêtera, et traverser une rue… Mamamia ! Voici à quoi l’on pense lorsqu’on traverse une route ici : https://youtu.be/wjvHcXjAPxI?t=21 (mais nous on fait sans le criquet magiqu :( ) Bref, on serre les fesses encore plus ici à marcher dans les rues que dans n’importe quelle ville asiatique que l’on a fait jusque là !

Suite de l’aprem avec le musée des Vestiges de la guerre. Comme pour le Cambodge, on fait ça par mémoire de devoir, mais on trouve que le lieu est beaucoup moins solennel que la prison S-21 (bon après c’est un musée et ce n’était pas sur les lieux où cela s’est vraiment passé). On voit les avions utilisés par les Américains lors de la guerre du Vietnam, les cellules des prisonniers, les instruments de torture et même une guillotine !

Toute une salle est consacrée au gaz « agent orange » bombardé par les Américains, qui a eu des effets sur plusieurs générations après la guerre. On comprend sans peine la barbarie du truc, photos à l’appuie (c’est gentil fallait pas !), ils ont poussé à l’extrême en mettant les gens les plus handicapés et défigurés par ce gaz. C’est dur à voir et on a la désagréable impression que c’est presque du voyeurisme, genre « Regardez comme je suis difforme à cause des Américains ».

Il y a ensuite plein de chiffres sur la guerre, une sélection d’affiches et de unes de journal qui prônaient la paix, mais encore une fois c’est vraiment caricatural, « Les Américains ce sont les grands méchants et nous on a rien fait de mal ». Bon on ne veut pas minimiser le rôle des Américains, ni les horreurs qu’ils ont fait, ni la souffrance et tout ce qu’a dû endurer le peuple, mais on sait que c’est quand même toujours un peu plus nuancé dans une guerre.

On a préféré la salle qui rend hommage aux photographes de guerre qui avaient couvert les combats, avec des magnifiques photos, bien plus fortes et parlantes sur l’horreur de la guerre que les photos des gens défigurés par le gaz.

Après cette visite pas franchement légère, on rentre reposer nos esprits et nos corps pas encore remis de nos petits désagréments de la veille. On ressort se requinquer avec un petit apéro. On dort dans le quartier des backpackers, c’est un ensemble de rues avec que des bars et des restos et c’est très animé !! On boit un verre sur une terrasse en hauteur dans la rue, on observe l’animation d’en haut, tel un maître nageur sur la côte méditerranéenne en plein mois d’août.

Pour manger, on retente le resto qui était fermé tôt le week-end. Eh ben apparement ce resto est connu, il y a une queue digne d’un Ober Mama un samedi soir ! Pour les non-parisiens (ou non hipster), il y a une queue comme avant le concert de Johnny au Parc des Princes ! Pour les non-beaufs non-parisiens, il y avait beaucoup de monde quoi !

On se rabat sur un resto aussi bondé mais au service ultra rapide et à la soupe vietnamienne super bonne.

Cocorico, une nouvelle journée commence ! On est quasiment guéris, mais on y va mollo, n’ayant pas un programme chargé. On donne une dernière chance au resto huppé-que-tout-le-monde-veut-y-manger, on arrive à l’ouverture et boum, on a des places avant que la queue ne se forme ! Et franchement on n’est pas déçus, c’est délicieux (bun cha + nems) et pas cher mon frère !

On marche ensuite une bonne heure et demi pour visiter une pagode dans le nord de la ville. Bon ça fait plaisir de voir un temple vietnamien, ça nous rappelle ceux de Chine, et il y a des tortues dans les bassins. Mais heureusement qu’on n’avait rien d’autre à faire aujourd’hui, parce que ça ne rentre pas dans notre top visite non plus !

On revient dans notre tier-quar (on a quand même failli perdre Mamax en passant près d’une poubelle ouverte où il y avait deux beaux gros ENORMES rats), on se repose dans un parc, puis dans un autre parc, puis on va manger.

On retourne prendre un petit dessert dans le parc. On ne s’est pas pris d’une passion soudaine pour les espaces verts, mais on est sensés prendre notre bus vers 22h, et il n’y a aucun espace pour patienter à l’hôtel, du coup on est un peu SDF. On avait déjà remarqué dans ce parc des gens qui se regroupaient autour de touristes assis sur les bancs pour leur parler. Ça fait pas 5 minutes qu’on est assis qu’on se retrouve avec 2 Vietnamiens autour de nous qui commencent à nous parler. Ils font en fait ça pour améliorer leur anglais, parce qu’ils n’apprennent que l’écrit en cours. Mais dès que y en a qui ont commencé à nous parler, d’autres arrivent, comme des moustiques attirés par la lumière. On est très vite entourés par 6 personnes, il y en a même qui s’accroupissent devant nous, on a l’impression d’être père Castor et de raconter une histoire pour calmer les petits. C’est somme toute sympa (bien qu’un peu gênant), on peut leur poser des questions, même si la compréhension est parfois compliqué puisqu’on essaye de décoder leurs accents et eux le notre, mais on passe un bon moment. Au bout de 30 minutes de flot de questions quasi-ininterrompu, on arrive à s’extirper de leurs griffes des gentils vietnamiens. On attend le bus à la station, où personne ne nous posera de questions, il y a le wifi et on a même le temps se regarder une série !

Allez c’est parti pour 7h de bus direction Dalat !