On arrive tôt à la gare pour être sûr d’avoir notre train #stressesdelavie. On embarque à 13h, et c’est ti-par pour 19h de train ! Bon en soit c’est très long, mais ce n’est pas super pénible non plus (on ne vous dira pas qu’on était à côté d’une Chinoise qui détient le record du monde de bruit de bouche lors d’un repas, non on ne le dira pas sinon on va passer pour des énervés-des-Chinois). On écrit nos articles, on trie les photos, on regarde des séries/films, on mange nos nouilles… Pendant que Natnat est dans sa couchette à retoucher les photos, Mamax papote avec une Belge qui parle chinois et un mec chinois qui lui offre une bière et une mâchoire de quelque chose à manger (qui pique bien !), mais on ne sait pas trop quoi. Un canard ? On fait dodo, dommage les oreillers sont vachement moins confortables que dans les autres trains qu’on avait pris ! Il fait beau dehors du coup on est un peu dégoûtés de rater un jour de soleil.

On arrive à 10h20, et on se dépêche car notre prochain train est à 11h45. On sort vite de la gare pour re-rentrer à un autre endroit (logique chinoise), et au moment de passer les contrôles de sécurité, les vigiles nous font chier pour notre couteau suisse. En temps normal, on aurait joué les abrutis, en essayant de faire genre on ne comprend pas son chinois. Sauf que là, on tombe sur le gros poisson, la meuf qui a l’application pour faire les traductions directes. De plus, on est juste niveau timing, on a nos tickets de train à aller chercher avant de le prendre, on n’a pas le temps de jouer à notre jeu de l’abruti. On est énervés, on rend les armes, on est obligé de le laisser </3 Bon bien sûr c’est juste un couteau suisse, il n’avait rien d’exceptionnel, mais il avait gentiment été offert par la maman de Natnat et surtout il allait nous être très utile en Australie et Nouvelle-Zélande quand on chassera dans la nature pour notre roadtrip en van, et on se doute qu’on ne va pas payer le même prix qu’au Leclerc pour en racheter un.

On monte dans notre prochain train, qui cette fois a 4 couchettes par compartiment. On s’installe sur celle du bas, on met les sacs sur celle du haut, et c’est parti pour 7h de trajet ! Même programme que dans l’autre train, la nuit de sommeil en moins. Il y a la clim à fond, on étale la couverture sur nos genoux quand on regarde notre série, on a l’impression d’être des petits vieux, manque plus que la tisane, les mots fléchés, le chat et Nagui à la télé ! Il fait encore beau dehors, décidément on ne va voir le soleil que depuis le train !

On arrive à Lijiang à 19h15, il fait nuit, on prend un taxi jusqu’à notre hôtel, qu’on galère à trouver (il n’a pas le même nom que sur notre réservation…). Notre chambre est PRESQUE top ! On a nos critères pour juger nos chambres, les voici par ordre de priorité :

  • La propreté des lieux (la pièce clean, les draps et les serviettes propres pas trop tâchés et pas de rats ni de cafards visibles)
  • Eau chaude (s’il fait froid dehors comme la Chine) ou clim (s’il fait chaud dehors comme l’Inde)
  • Salle de bain et WC privatifs (si on peut éviter de se trimballer avec le PQ dans toute la guesthouse)
  • Wifi (des idées de génie)
  • De la place pour mettre nos gros sacs
  • Le nombre de prises (et ainsi s’éviter une guerre pour avoir la place dans le lit où il y a les prises à coté)
  • Le calme (si on peut avoir le luxe et la volupté en plus…)
  • Possibilité de faire sa lessive
  • Amabilité et compréhension des gens à l’accueil
  • Corbeille de fruits à l’arrivée, une télé avec le combo PS4/FIFA et un distributeur de cacahuetes (bon ça on n’a jamais eu hein)

Du coup, le wifi est quand même un critère important pour nous dire qu’une chambre est top. On s’en sert pour pas mal de choses : se renseigner sur les lieux qu’on veut aller voir, lire les avis, réserver les billets de trains et réserver les prochains hôtels (et accessoirement pour les réseaux sociaux, tenir le site à jour et appeler les parents). Et dans cet hôtel il y a un wifi par chambre, et devine quoi, celui de notre chambre est le seul qui ne marche pas ! Du coup, cette chambre est PRESQUE top, parce qu’à côté de ça, presque tout est nickel (bon on n’a pas eu la corbeille, mais on avait des préservatifs à disposition quand même, avec mode d’emploi et tout #alalalaceschinois).

Le lendemain, alléluia il y a du soleil !! On sort vite se balader dans la vieille ville, on voit les montagnes en fond, c’est trop beau ! Il fait chaud, on est en tee-shirt, c’est super sympa, après quasiment 15 jours de grisaille et de froid, ça fait zizir comme disaient les anciens jeunes. La vieille ville de Lijiang est très touristique mais n’en est pas moins très mignonne.

On se balade dans les ruelles, on en profite pour aller manger dans un food court comme on les aime. A Lijiang, on distingue plusieurs types d’échoppes, et en gros il n’y a que ça dans les rues principales :

  • Des boutiques qui vendent des « pastry flowers », en sachet et aussi à l’unité. C’est des gâteaux faits en pâte feuilletée, de la forme et la taille d’un pancake, fourrés avec une sorte de pâte au goût de rose. La pâte feuilletée extérieure peut être nature, à la patate douce (du coup elle a une couleur violette), ou au matcha (couleur verte). On les a tous goûté, on a bien aimé, petite préférence pour celui à la patate douce !
  • Des boutiques qui vendent des pierres, des bijoux, et des trucs ronds emballés dans du papier, on n’a jamais su ce que c’était (au début on croyait que c’était du fromage de chèvre parce qu’on a lu que c’était une spécialité de la région), mais bon on imagine que ce sont des pierres rondes.
  • Des bars. Dès que la nuit tombe, il y a un chanteur ou une chanteuse qui s’installe sur la scène (ils ont tous une scène), et, amplis à fond, il/elle entonne des chansons de dépressif à la guitare. Qu’importe si le bar à côté a aussi son chanteur avec le son à fond, ils ont tous ça !
  • Des vendeurs de brochettes/viandes en tout genre, des glaciers, des bars à jus de fruits.
  • Des magasins de chaussures/robes/tissus traditionnels.
  • Des restos plus ou moins chics, avec en général des photos des plats sur les murs.
  • Un food court (souvent en forme de U, les stands de bouffe sur les côtés, les tables au milieu. On adore manger dans des trucs comme ça !)
  • Des épiceries qui vendent des boissons, des cigarettes, des sachets de gâteaux, des sachets de trucs qui ont l’air dégueu (genre de la viande en sauce sous vide), des nouilles instantanées, du papier toilette, du savon…
  • Des boutiques qui vendent des thermos de toutes les formes et de tous les genres (du classique en métal gris au thermos minion ou hello kitty)
  • Des stands de rue, qui vendent un peu de tout et n’importe quoi, de la nourriture, des objets, des brochettes…

On marche jusqu’au parc tout au nord de Lijiang où on peut admirer un temple avec la montagne du Dragon de Jade en fond. Il y a de la neige en haut de la montage, le ciel est bleu, c’est trop beau, les Chinois ne nous énervent pas : on est trop heureux ! C’est ici qu’a été prise la fameuse photo de couverture qu’on a sur notre Routard ! On a du coup l’impression d’avoir débloqué un truc de fou dans un jeu vidéo.

Dans notre état de plénitude, on décide de monter une colline au fond du parc qui est sensée offrir un beau point de vue, et vous l’aurez deviné, il n’y a que des marches ! Encore des marches, oui oui oui des marches, on va finir par se marier avec des marches! Ca grimpe sec, on retrouve la dynamique du Mont Huashan : Mamax qui gambade devant et Natnat qui ronchonne derrière. Heureusement, c’est bien moins long et bien moins pénible. Après 40 minutes d’escaliers, on arrive alors dans une vieille bâtisse à l’abandon toute dégueue, tagguée, où il y a un mec qui vend des brioches et des sodas (mais je pense que si on lui demande de la drogue, il en trouve). Mais bon, on n’est pas venus pour ce bâtiment, mais pour la vue : une vue très sympa, avec d’un côté la ville de Lijiang, de l’autre les montagnes.

On redescend et les jambes tremblantes, on fait une pause boisson/bronzette dans le joli parc. On rentre à pied à l’hôtel, en essayant de trouver la station de bus afin d’acheter des tickets pour nous rendre dans 2 jours à Dali, notre prochaine destination. C’est un peu mission impossible, on fait des tonnes de détours, les gens nous disent des directions différentes. En Chine, on a souvent l’impression d’être Astérix dans l’hôtel de fous dans « les 12 travaux d’Astérix » (chacun ses références, ne jugez pas), à être promener d’un endroit à l’autre. On fini par trouver, on prend nos billets. Fin de journée classique, repos à l’hôtel, régalade au resto et dodo !

Le lendemain, grande nouveauté, on teste les vélos chinois !! On est super optimistes pour le temps, d’après la météo qu’on a checké, il fait soleil. Du coup, foufous, on se met en short. Natnat est trop contente : depuis le début du voyage ses gambettes n’avaient pas vu l’air libre (à cause de la météo en Chine, et à cause de la « culture » en Inde). On ne voit pas le soleil de la fenêtre de la chambre de l’hôtel, mais on se dit que c’est parce qu’il est caché par l’immeuble. On sort, il y a de gros nuages et pas du tout de ciel bleu. Ca n’entame pas notre optimisme, on se persuade même en se disant « De toute façon, faire du vélo sous un gros soleil, s’pas le top ». On marche d’un bon pas, les mollets à l’air, pendant une bonne demi-heure, dans une ville encore vide de monde, avant d’arriver au point de location des vélo.

On choisit des VTT, on les teste vite fait et en route mauvaise troupe ! On se dirige vers Shuhe, un village à 6km de Lijiang. On ne roule quasiment que sur la piste cyclable d’une grosse route, en 30 minutes on est arrivé #tropsportifs. On entre dans la vieille ville avec nos fidèles destriers, chacun à sa façon : Natnat marche en poussant son vélo pour pouvoir prendre des photos, Mamax reste dessus et roule au pas. La vieille ville de Shuhe ressemble énormément à Lijiang, c’est mignon et super touristique. Il est 9h30, du coup il n’y a pas encore trop de monde, et personne dans les restos.

Après un tour de la ville, on arrive à notre endroit préféré : le pont des mariés ! Il s’agit d’un endroit où les jeunes mariés se prennent en photo en prenant des poses incroyables, certains en costume traditionnels, d’autres en robes blanches/costard. C’est assez fou, c’est un vrai défilé de couples accompagnés de leur photographe et d’un assistant, ils font tous la queue pour avoir leur photo sur le pont, on se croirait chez le boucher.

On sent quelques gouttes, on se dit que ça commence à puer un peu pour nous et nos shorts. Après Shuhe, on ré-enfourche nos montures avec un début de mal aux fesses, et on roule jusqu’à Baisha, à 3km de là. Cette fois, on suit une petite route au milieu des champs, avec les montagnes sur le côté, c’est MA-GNI-FAÏ-KE ! Par contre, il pleut un peu. Puis beaucoup. On est obligé de s’arrêter pour s’abriter, le temps que ça se calme. On se caille un peu les mollets. Une fois la pluie calmée, on repart et on cherche le centre du village de Baisha, qui est minuscule. On roule pas mal de temps sur une route pavée, ça tape le cul, on se croirait dans un tuktuk en Inde ! On fini par trouver l’entrée, au début on attache nos vélos mais au final on est bien trop stressés, on a laissé 500 yuans de caution quand même, vous savez combien ça fait de raviolis et nouilles 500 yuans ? Bien trop pour les laisser filer !

On se balade donc avec nos vélos dans le village, qui est vraiment tout petit, il n’y a en gros que 2 rues. C’est plus authentique que Shuhe, des vieilles dames vendent des fruits et légumes, il y a moins de touristes.

On se régale dans un resto pendant que dehors, il pleut FORT ! Ca finit par s’arrêter et on se hâte de prendre nos vélos et rentrer.

Il faut passer par la route pavée, on roule en position danseuse pour éviter de se taper le cul, on a l’impression d’être des pros du VTT, ça nous éclate. Par contre, le truc qu’on n’avait pas pensé, c’est que les mecs qui font du VTT ont les fringues pour, et pas nous. La route est toute mouillée et on salit tous nos vêtements, avec des éclaboussures de boue jusqu’en haut du dos. On retrouve notre grosse route, et 50 minutes plus tard, on est de retour à Lijiang.

On rentre à pied à l’hôtel, tout crottés, les jambes lourdes et les fesses douloureuses (on a compris à quoi ça servait les caleçons spéciaux rembourrés qu’ont les cyclistes !). On se change et on se repose à l’hôtel. Dehors, c’est le déluge, on a quand même eu chaud avec nos shorts ! On sort manger sous la pluie, on choisit que des plats trop chers et pas top dans notre food court, on rentre tout trempés, bref ce n’était pas la soirée de l’année !

S’ensuit une journée inintéressante, repas, marche de 30 minutes avec nos gros sacs jusqu’à la station de bus, puis bus pendant 3h30 jusqu’à Dali ! La suite dans le prochain article !