Roadtrip « Région Salta »
Jour 3 • 238km

Nouveau matin, et on est assez content parce qu’aujourd’hui on quitte notre repère de hippies ! Avant de quitter Tilcara, on souhaitait voir les « Gorges du Diable » (un canyon pas loin d’ici) car il y a un célèbre dicton ici qui dit « voir les Gorges du Diable et mourrir » (nan c’est pas vrai mais bon, on aime bien l’idée), du coup on amène Gouffette sur une nouvelle piste, et pas n’importe laquelle : une qui monte, une avec seulement des lacets, une qui est étroite et une sans les barrières qui te rassurent, bref une piste YOLO totale ! Le diction qui n’existe pas irait très bien quand même vu la route, on peut la nommer sans difficulté « route de la mort ». Natnat a eu quelques belles frayeurs, car même si on ne roulait vraiment pas vite, on était beaucoup trop près du bord. Mais la vue est à couper le souffle.

On arrive finalement aux gorges, et pour faire rapidement le topo : c’est un canyon profond avec une cascade en bas. Il y a l’air d’avoir beauuucouuuuup de marches à descendre pour accéder à la cascade (qui n’est pas incroyable d’après ce qu’on a lu), mais surtout, ça fait beaauuuucouuup de marches à remonter. Bref, nos chaussures sont trop vieilles maintenant (notre excuse préférée pour ne plus faire de sport), on se contente d’admirer le canyon et faire la route en sens inverse.

On a du coup pas mal de temps, on en profite donc pour faire pas mal d’arrêts photos (parce qu’on ne sait pas si on l’a déjà dit, mais c’est très beau) et pour laisser Gouffette souffler entre 2 virages (au sens littéral du terme, il y a une vraie soufflerie dès qu’on l’arrête) ! Notre principale crainte dans ces moments, c’est de croiser une autre voiture, et il n’y a pas 36 façon de faire : serrer les fesses, respirer un grand coup, serrer Gouffette sur le côté et prier.

On quitte Tilcara pour emprunter maintenant la route qu’on avait pris en arrivant du Chili. On se croirait sur le circuit d’un manège dans un parc d’attraction tellement il y a de virages, mais c’est goudronné (la plupart du temps), il y a de l’espace pour 2 voitures, bref après ce qu’on a fait ce matin, c’est les doigts dans le nez !

On arrive aux « Salinas Grandes », qui est un nouveau salar, semblable à celui d’Uyuni, en bien moins grand mais sympa tout de même. Mais il y a des priorités dans la vie, et  le plus important à notre arrivée est de manger, et donc tester les tortillas jambon/fromage cuites au feu de bois dans un bidon en métal qu’ils vendent sur le parking devant le salar. On devient carrément fans de ces tortillas ! Sinon, pour la visite des lieux, on peut soit y aller en voiture, soit à pied depuis le parking. En voiture ça nous dit bien, histoire de faire kiffer un peu Gouffette après ses 2 premières journées pas faciles, mais pour y aller en voiture il faut payer un guide qui doit nous accompagner, et on sait pertinemment que ce sera moins bien qu’à Uyuni et moins bien qu’avec Mario. Du coup on espère que Gouffette trouvera d’autres loueurs moins radins que nous plus tard pour aller sur le salar, mais nous on se contentera de marcher dessus et de faire quelques photos.

On fait 2 spots sur le salar, photos photos photos, on va voir les petits lagons qui sont bien bleus bleus bleus puis on repart. Le soleil est au beau fixe mais notre humeur un peu moins, on est très fatigués et nous quand on est fatigués, on ne fait plus vraiment d’efforts et on devient de vrais sales gosses (mais dans le mauvais sens du terme).

Il est temps de rebrousser chemin (oui car même si on a dit qu’on faisait une boucle dans le Nord de Salta, on vous a menti, on est des brigands, parce qu’on est « obligés » de reprendre la même route pour rejoindre Salta), on refait touuuus les zigzags en sens inverse, et on croise sur la route un troupeau de vigognes ! On peut s’approcher pas mal, on est toujours aussi fans, c’est définitivement comme les kangourous pour nous, on ne se lassera jamais de les voir. JAMAIS ! Par contre, on est à peu près à 4000 mètres (encore ! On est des vrais monsieurs de la montagne maintenant), il y a un vent de dingue et on se caille bien les miches ! Du coup, la séance photo est quelque peu écourtée car on se gèle trop (surtout que dans la voiture il fait une grosse chaleur avec le soleil qui tape donc on est en tee-shirt, et donc quand on sort c’est encore plus dur) (vous devez vous aussi vous dire que note vie est incroyablement compliquée…).

On roule ensuite pas mal de temps jusqu’à Salvador de Jujuy (se prononce « Salvador de Rourouille ») (on aime bien le prononcer, et pas juste parce que ça nous fait penser à « Coucouille » quand on le dit hein) (en fait si, c’est juste pour ça). Le temps a rejoint notre humeur, c’est gris et moche. Et pourquoi on dort dans cette grosse ville qui n’a de bien que le nom plutôt que dans un charmant petit village ? He ben parce qu’on s’y est pris trop tard pour réserver, les hôtels sont complets ou hors de prix. Bref, nous voilà dans cette ville où il n’y a clairement rien à voir, et pour ne pas se faire chier avec la voiture, on a pris un hôtel à 3km du centre ville, pour pouvoir se garer tranquille.

Enfin on dit « hôtel », mais c’est carrément une maison où faut prendre les clés dans le pot de fleur pour entrer. En soit ça aurait pu être très cool, mais de 1, les clés n’étaient pas dans ce p****n de pot de fleur, et de 2, il y a deux chambres dans la maison, et on doit donc partager les 30m2 avec deux parfaits inconnus. On n’est pas contre la collocation, mais on aurait aimé être prévenus (mais en vrai on n’aime pas trop la collocation).

On arrive assez tôt dans notre « studio », on décide donc de se faire une mission centre-ville à pied pour fait des courses pour le repas du soir et retirer de l’argent. Vu que l’on s’est déjà assez plaint pour aujourd’hui, on fera donc un aparté sans doute un peu plus tard sur les retraits d’argent en Argentine, mais pour résumer, le mot « mission » est de circonstance. On retourne donc dans notre maison de campagne et on fait la connaissance de nos collocs, à savoir un homme à l’aube de la soixantaine champion du monde du raclement de gorge (1 toute les 2 minutes) et sa nièce qui a son père à l’hôpital, c’est d’ailleurs la raison de leur présence dans cette colloc. En vrai ils étaient très gentils (et bien moins flippants que nos amis de Tilcara) (même s’ils nous fixent à chaque fois que l’on sort de notre chambre comme si on avait les cheveux roses et qu’on se baladait à poil), mais bon on n’avait pas la tête ni l’envie de partager notre espace vital ce soir là. Et comble du bonheur, la douche est à peine chaude, alors qu’on se caille les miches comme pas possible. Mais qu’est ce qu’on a fait pour mériter ça ??

Nos collocs s’en vont finalement pendant que l’on cuisine, on aura finalement tout l’appart pour la soirée pour manger tranquillement et on aura le temps de dormir avant qu’ils ne reviennent. Tout est (plutôt) bien qui finit (plutôt) bien. Mais clairement pas la meilleure soirée du séjour !