Aujourd’hui, changement de pays (mais pas de décor) ! Fini le Pérou, bonjour la Bolivie ! On mange nos dernières empanadas péruviennes à la gare de Puno, et à 14h on est partis (et c’est fini pour les rimes en « i » pour aujourd’hui). On est un peu traumatisés des trajets en bus qui se passent mal, de plus on a le droit à un passage de douane, et on est traumatisés des passages de douanes asiatiques. Bref ce n’est pas sereins-sereins qu’on prend ce bus. On est avec un groupe de jeunes Français hippies-des-pieds, mais qui ont d’autres problématiques que nous, à savoir si ranger leur weed dans le sachet de café pour cacher l’odeur est une bonne idée pour passer la frontière et se demandent s’il y a des chiens qui reniflent là-bas. Du coup on se dit que s’il y a un problème, on ne sera pas les pires.

Au bout d’1 heure 30 de route, on arrive à la douane. Il faut croire que soit les Sud-Américains sont bien plus honnêtes, soit c’était bientôt la fin de leur journée et donc ils voulaient juste rentrer chez eux, mais en 15 minutes c’est plié-tamponné-pesé-rangé, aucun problème, nous voilà en Bolivie ! 20 minutes après on arrive à Copacabana, et on prend 1 heure dans la gueule en l’espace de 200 mètres (la Bolivie ayant 1 heure en plus que le Pérou) (si jamais vous n’aviez pas compris).

Il est temps de quitter nos joyeux compagnons fumeurs de bus pour nous rendre à l’hôtel et remarquer que le froid ne semble pas avoir de soucis de douane puisqu’on se les caille autant qu’au Pérou, si ce n’est plus (et évidemment, toujours aucun chauffage par ici…). On profite de notre première soirée pour découvrir l’almuerzo local, et surtout une spécialité culinaire aussi incroyable que la pizza aux chips qu’on avait testé en Colombie : une soupe aux légumes (jusque là, on est sur du classique) avec des FRITES qui flottent dedans #le-bikini-body-ce-n’est-pas-pour-aujourd’hui #ni-demain ! Le jugement est sans appel, et pour reprendre aussi simplement Jean-Pierre Coffe : « C’est de la meeeeerde ! ». Mais on continuera le repas avec une truite fraîche du lac Titicaca en plat principal, une petite tuerie (une « truiterie » si vous voulez).

Le lendemain, le thermomètre ne veut toujours pas nous annoncer une bonne nouvelle, mais bon on ne peut plus continuellement sortir l’excuse du froid pour ne rien faire, alors on a réservé des places dans un bateau pour aller voir les îles côté bolivien sur le lac. On embarque à 8h30, et on nous annonce qu’il y en a pour au moins 1h30 de trajet. On ne sait pas si les îles sont très éloignées de la côte ou non, et du coup on craint un peu le retour du bateau speadboat qui file la petite gerboulade sympatoche. Au bout de 10 minutes, on comprend, on met 1h30 parce que ça va trèèèès leeeenteeemmeeent #pas-de-vomito-à-l’horizon. Une petite sieste plus tard, on arrive à la Isla del Sol où des gens débarquent, nous on refait 1h de bateau pour arriver sur notre première île de la journée : la Isla de la Luna (ouais ils ne se sont pas foulés pour les noms des îles les Boliviens !).

On est à environ 4000 mètres d’altitude et l’île n’est en fait qu’une énorme bute qu’il faut grimper, ce qui nous fait rapidement passer pour des gros pompiers de fumeurs à monter en haut de l’île avec un souffle proche de celui d’un bébé raton-laveur, on a nous-mêmes l’impression d’être moins sportifs que nous le pensions (et le niveau était déjà très bas). On a beau ne pas être les plus sportifs, on pense tout de même ne pas être les plus idiots sur le moment : arrivés en haut de l’île avec la vue sur tous les alentours, on intercepte une conversation d’un groupe d’Anglaises qui se demandent de quel côté de l’île est le lac et de quel côté est la mer ou l’océan. Mais sinon la vue en haut est incroyable, on arrive à voir les montagnes enneigées au fond et le lac est d’un bleu magnifique. Pour parfaire le tout, il fait soleil, ça nous réchauffe les mains (et le coeur) (poètes du matin coin coin).

En plus de la vue, on peut visiter les ruines incas d’un ancien temple (sinon c’est pas drôle) (en vrai on était presque en manque de voir des vieilles pierres depuis tout ce temps), et en arrivant aux ruines, kikon retrouve ?? Nos hippies-des-pieds du bus de la veille, qui sont en train de jongler et jouer de la flûte à l’entrée du temple (véridique !!). Après ça, retour au bateau à 12h, pour une nouvelle heure de navigation (ou de sieste, c’est selon) en direction de notre deuxième île du jour.

A 13h, on débarque sur la Isla del Sol. Et là, va falloir vous accrocher pour comprendre les explications suivantes : on avait le choix de faire la visite de l’île avec un guide (et débarquer tout au sud de l’île pour faire une mini-rando jusqu’au port principal de Yumani et reprendre le bateau de là-bas) ou de visiter par nous-mêmes (et dans ce cas-là on devait débarquer et rembarquer de ce fameux port de Yumani). Toute la populace du bateau semble avoir choisi la première option SAUF 2 couples de radins d’irréductibles gaulois (dont nous évidemment) et on a fait les cons-cons qui ne comprenons pas grand chose à l’espagnol (on sait bien faire ça) et on descend au même endroit que le groupe avec guide, ce qui nous permet de pouvoir faire la belle rando et profiter un peu plus de l’île sans avoir à faire demi-tour ou à suivre un guide.

La Isla del Sol n’est pas immense mais on peut randonner facilement une journée dedans. Sauf que depuis 1 an, le Nord de l’île est fermé aux touristes à cause d’un conflit entre les habitants des villages (comme quoi ceux du Sud garderaient les sous du tourisme pour eux, c-lui-ki-ka-commencé-c-pas-moi (ou alors l’inverse, on n’a pas trop compris)) (si vous avez vu le film « RRRrrrrr », c’est un peu pareil en gros). Bref, on ne peut plus y aller, du coup on se contente de la balade d’une heure dans le sud, et c’est déjà super joli !

On voit toujours les montagnes et la neige en fond, et l’île en soit est très belle. Les nuages se reflètent dans le lac, on voit des lamas, des ânes, c’est vert, c’est bleu, on a chaud et ça grimpe beaucoup ! On fait pas mal de pauses pour essayer de retrouver notre souffle qui ne semble pas vouloir supporter plus de 5 mètres de marche en montée (on a en plus le rhume qui s’est bien installé, ça n’aide pas à avoir une respiration dégagée).

On arrive finalement au village et on ne cache pas notre déception, il ne correspond pas à la beauté du reste de l’île ! C’est un peu moche, de la tôle partout, puis c’est aussi animé qu’un dimanche aprem à Limoges (on se force à ne pas mettre « Laval » à tout bout de champ dans nos articles, s’pas facile-facile mais on y travaille), on galère du coup pour trouver un endroit où manger. Quand on avait visité l’île Taquille depuis le Pérou il y a 3 ans, on avait véritablement adoré le village, les habitants, les traditions, on ne peut pas s’empêcher de comparer à ici et c’est clairement en dessous (le fait que ça soit désert ne doit pas aider).

Après avoir avalé 2 mauvais sandwichs dans le seul truc ouvert qu’on ait trouvé, on retourne au bateau vers 15h et on descend AU MOINS 1000 marches ! On est bien contents d’avoir débarqué tout au Sud tout à l’heure, en arrivant par là, primo on aurait mis 30 ans à monter avec notre souffle de bébé biquette, et secondo on serait arrivés dans le village et on n’aurait pas vraiment eu le temps de voir autre chose de l’île (et vu que c’est le plus moche, on aurait bien été deg !).

A 16h30 et après une bonne sieste, on retrouve la terre ferme. On passe voir l’église énorme du village, qui nous fait un peu penser à Taj Mahal (si si ). Apparemment, c’est une église connue et ils viennent ici « bénir » leurs voitures mais c’est le midi, dommage on a raté ça !

On retourne se cailler à l’hôtel, puis on va voir le coucher de soleil sur le port. C’est nuageux mais c’est joli ! Demain on part déjà, direction La Paz !