De quoi tu rêves quand tu es un petit garçon de 5 ans ? En 1, évidemment Zidane, en 2 de devenir président ou pilote de ligne, et en 3 de voir des dinosaures. Bon on n’a pas vu de dinos (réels), mais le but après La Paz est d’aller voir leurs traces au parc naturel de Torotoro (vous saviez que la Bolivie est l’endroit sur Terre où l’on a retrouvé le plus de traces de dinosaures ?). Mais comme toute chose dans notre voyage, cela se mérite, et avant de nous retrouver dans Jurassic Park, il faut passer par la fameuse case « les bus c’est notre vie ». D’autant que le trajet pour y aller est assez salé : 1 jour et demi de trajet, 1 bus, 1 minibus, 13h de transport en tout (dont 3h sur de la piste tape-cul). Bref, comme Johnny nous l’a dit avant de partir trop tôt, il faut vraiment nous donner l’envie d’avoir envie.

Depuis La Paz, on commence donc avec un bus à 9h du mat, toujours réglo dans les horaires ici et on est plutôt bien installés, mais 8 heures ça reste 8 heures, c’est long. Une arrivée à 17h donc dans la ville étape de Cochabamba, où on dormira cette nuit. On n’en verra pas beaucoup de Cochabamba mais le peu nous donnera l’impression que cette ville est un marché géant à ciel ouvert : il y a des étals à tous les coins de rue (on a un peu ce sentiment de la Bolivie en général en fait). On ira juste manger des supers empanadas le soir avant d’aller nous coucher pour préparer au mieux notre journée de demain. Cette nouvelle journée commencera par 30 minutes de marche pour nous rendre à l’agence qui envoie des minibus à Torotoro (la route étant si mauvaise pour s’y rendre qu’il n’y a qu’un bus public à 6h du mat, qui met plus de temps que les minibus et qui est surtout à 6h du mat !!). Et vu qu’il s’agit d’une agence, il faudra attendre 1h pour qu’ils arrivent à remplir le minibus au maximum. On met les sacs sur le toit, et à 9h30, le minibus est plein, c’est parti pour 5 heures de route ! On commence sur de la route goudronnée, et hormis le fait de ne pas avoir de place pour les jambes, le trajet ne se passe pas trop mal, mais au bout d’1h/1h30, on arrive sur de la piste… On ne vous fait pas un dessin, et même si les paysages sont beaux, c’est tout de même un poil long, et on arrive à 14h30 dans le petit village de Torotoro.

On balance nos sacs à l’hôtel et on part à la recherche d’un endroit encore ouvert pour casser la croûte. On retrouve dans le seul resto ouvert un couple qui était dans le minibus avec nous. Avant de vous raconter la suite, on doit vous expliquer comment marche le parc Torotoro ! C’est donc un parc naturel avec des randos, des caves, des traces de dinos, et pour voir tout ça il faut obligatoirement un guide. Le prix des guides est fixe par randonnée, le but est donc de créer un groupe (de 6 maximum) pour partager le prix du guide (ouais Spielberg avait simplifié le truc dans Jurassik Park, on aurait bien aimé que ça soit pareil). La fille du couple (Claire) qui est Française (son copain (Ibane) est Italien) nous propose de créer un groupe avec eux, et on va voir ensemble le bureau des guides.

Là-bas, on retrouve les 2 autres Français (Marine et Mathieu) du minibus, on est donc 6 pour créer un groupe, parfait ! On se donne rendez-vous à 7h le lendemain, pour trouver un guide et voir les balades que l’on peut faire. On passe le reste de la journée à déambuler sans but dans ce village de Torotoro plein de charme. En 1 heure, on a parcouru le village de bout en bout, et il faut savoir qu’en Amérique du sud, il y a 3 choses obligatoires dans chaque village : une place centrale, une église et un stade de foot. En plus de ça, le village a poussé le curseur touristique au maximum en y mettant de fausses traces de dinosaures et des reproductions de dinos grandeur nature un peu partout dans le village. Allez, un apéro, un resto et un dodo tôt parce que demain il faut être en forme !

A 7h du mat, toute notre petite équipe est en place au bureau des guides, et il est temps de rencontrer Elo (on ne sait pas comment ça s’écrit vu que c’est un homme, mais bon dans le doute on l’écrit comme ça), notre guide du jour. Il y a 3 spots principaux à voir quand tu viens à Torotoro, mais n’ayant décidé de ne rester qu’un jour, on ne fera que la visite incontournable qui permet de voir un canyon, une chute d’eau et surtout les traces de dinos ! On paye nos places, et Marine et Mathieu arrivent à négocier avec Elo de pouvoir faire 2 randos en 1, en commençant par la fin pour éviter au maximum les autres groupes de touristes, et en passant par le canyon. Chose qu’on ne savait pas à ce moment là, c’est que Marine et Mathieu sont 2 bons sportifs…

La balade commence, la météo n’est pas folichonne mais ce que l’on voit est franchement superbe : les montagnes qui encerclent le petit village au loin, la plaine de cailloux champignons, le canyon et et et… nos premières traces de dinosaures !! En vrai, on venait pour voir ces traces, mais les paysages sont 10 fois plus impressionnants que ça.

Elo nous fait ensuite descendre dans le canyon pour nous montrer des peintures rupestres. Ben c’est naze. On pense que le neveu de Mamax qui a 2 ans fait mieux.

On continue ensuite dans le canyon, et c’est là que les ennuis commencent. On se rencontre que ce n’est plus de la marche mais de l’escalade qu’on nous demande. On est toujours en bas du canyon, mais il y a des coins d’eau plus ou moins profonds et il faut passer par des parois plus ou moins étroites, descendre, monter, faire l’équilibriste sur des minis chemins avec le ravin à côté, ça n’amuse pas trop Mamax, et encore moins Natnat. On finit même par enlever les chaussures pour passer certains passages. Tout notre groupe est dans le mal, se demande ce qu’il fout là sauf Mathieu, Marine et Elo (Elo qui fait d’ailleurs tout ce que l’on fait en sandales…). Bon autant des fois, on exagère un peu dans nos articles (on confesse), autant là, on jouait notre vie à pile ou face (arf, on n’a pas réussi à ne pas exagérer…) (mais en vrai on était bien trop près du ravin sur des chemins bien trop pendus et bien trop étroits pour jouer les mecs sereins).

Bref, on n’avait pas signé pour ça, on n’était pas venu pour souffrir, mais c’est pourtant ce qui se passe. Heureusement pour nous, on est tombé sur un super guide (il faut savoir que c’est un peu la loterie à ce niveau là, tu peux tomber sur un bon comme un mauvais, c’est pas à toi de choisir), Elo est super cool, il nous montre où placer les pieds et nous aide autant qu’il le peut. On arrive tant mal que mal à la fameuse cascade El Vergel pour s’octroyer une petite pause à 12h bien méritée. On est déjà rincés, mais la cascade est sympa, sauf qu’il fait trop froid pour aller se baigner (bon ça c’est notre sentiment, parce que Mathieu il s’en balek lui, il voulait se baigner, il s’est baigné).

Si on devait titrer nos paragraphes, celui là s’appellerait sans doute « La putain de bordel de merde de remontée du canyon pour Natnat » (peut être pour ça qu’on ne met pas de titre en fait). Car oui, maintenant il faut remonter ce canyon, et même si le chemin n’est pas aussi flippant que l’aller, il est exigeant par le nombre interminable de marches, par le fait qu’on soit quand même en altitude et par le fait qu’on soit déjà rincés de nos 4h de marche d’escalade de ce matin ! Bref, ce sera un véritable calvaire pour Natnat, on aurait dit Frodon qui monte les escaliers du Mordor dans « Le Seigneur des Anneaux ». Natnat Saquet n’a plus de jambes, plus de souffle, très soif et s’est remémorée ses meilleurs moments au mont Huashan. Le reste du groupe nous attendait en haut, ils ont dû un peu regretté d’avoir fait le groupe avec Natnat, et à 13h30, on s’octroie enfin notre pause dej, face au canyon, avec des « pouetes » (on n’a pas compris le nom exact que Elo nous a donné, mais sonoriquement ça donnait ça, et ce sont en fait des genres de petits condors) qui volent au dessus de nous. Une petite récompense en soit. On l’a pas dit mais on s’était acheté une box lunch ce matin au village, parce qu’on est trop feignants pour se faire nos propres sandwichs et parce que ces sandwichs au thon étaient divins (bon peut-être le mot « divin » est un peu fort, mais dans notre état, ils nous ont fait du bien) !

Il est temps de retourner vers le village, Elo nous fait passer dans la campagne avoisinante, nous montre de nouvelles traces de dinosaures et des gros cailloux qu’on-s’en-foutait-mais-qu’il-voulait-nous-montrer.

On arrive enfin près du village, et Elo nous montre encore de nouvelles traces de dinosaures, les plus impressionnantes, JUSTE à coté du village ! Et Natnat se dit alors « Putain on a fait 8 heures de rando de l’enfer pour au final voir les meilleures traces à 2 minutes du village ! ». Mais ces traces sont beaucoup plus impressionnantes que les précédentes, on rencontre même des traces de diplodocus (c’est à peu près le seul nom de dino qu’on connaissait avant d’arriver avec le T-rex) (vous savez, c’est l’énorme dinosaure avec le super long cou) (comme Petit Pied le petit dinosaure pour les connaisseurs) !

On rentre enfin au village, on dit au revoir à nos bourreaux compatriotes de randos, on s’achète de l’eau, on boit au moins 1 litre. Une bonne douche salvatrice et un repos des jambes et on ressort goûter la spécialité de la région, le silpancho. C’est en gros un steak haché, du riz, des patates sautées et des tomates. C’est pas dingo mais en dessert on a eu des bananes et du chocolat, et gratuitement, et ça c’était très cool #bouboules-sans-jambes-mais-bouboules-quand-même.

Le réveil du lendemain est compliqué à cause des courbatures (et pour nous deux, pas que pour Natnat !). Chaque mouvement des jambes est compliqué, on marche bizarrement, comme les chevaux Andaloux, pour éviter de plier les pattes. On se prépare à refaire le loooong périple vers Cochabamba.  On arrive à 8h30 devant la station de bus, on s’inscrit pour être dans un minibus, le mec nous dit qu’il part à 10h30. Okay, 2 heures à attendre, ça va.

Mamax va chercher les mêmes box lunch qu’on avait pris la veille, car c’était très bon et ça nous permet de manger le midi pour pas cher (enfin de manger tout court, vu qu’on sera normalement dans le bus !). Mais la dame des sandwichs (qui nous a quand même vu 3 fois) a confondu et a donné nos box à un autre couple qui prenait juste le petit dej dans son resto. Prenons donc une petite minute pour penser au couple qui s’est donc vu offrir un panier pique-nique sans savoir d’où ça venait, sans devoir payer et qui est reparti avec sans rien dire ! Sympa les voleurs mecs ! La dame nous refait donc des sandwichs en vitesse, mais bon ils étaient nettement moins cool que les premiers !

A 10h30, le bus n’est pas plein, à 11h non plus, à 11h30 non plus, et à midi ? Non plus !! On propose de payer les 2 places qui restent pour pouvoir partir, parce que bon faut quand même qu’on soit à Cochabamba avant le soir pour qu’on choppe notre bus de nuit ! Finalement, le bus ne partira qu’à 12h30. On repart pour 5 heures de route piste, les paysages sont toujours aussi beaux mais c’est toujours très long !