Après notre nuit étape à Potosi, on prend directement le matin un nouveau bus en direction d’Uyuni. On a bien plus de chance avec les bus boliviens que colombiens, on embarque à 9h15, les pneus semblent ok (toujours le point important !), la route est vraiment super belle (on croise même des petites vigognes qui traversent la route de temps en temps <3) et les 3h30 de trajet se passent sans problème !

La vue d’Uyuni en arrivant depuis la route en hauteur c’est quelque chose ! La ville est tout petite dans la plaine immense et désertique, on se croirait dans Star Wars ou dans un Western. C’est marrant et c’est le seul truc cool de la ville, car à part son ambiance Far West il n’y a rien à voir. Le centre ville n’est constitué que de boutiques à touristes, restos à touristes et agences de voyages qui organisent des excursions pour touristes. Il faut savoir qu’Uyuni est situé près du Salar d’Uyuni (ou Salar de Tunupa pour les vrais) (soit le désert de sel le plus grand du monde), et c’est l’un des points de départ pour les excursions dans ce fameux Salar et le Sud Lipez. En lisant les différents blogs de voyageurs, ce sont apparemment des paysages de dingues, LE truc à faire, LE truc inoubliable dans chaque tour du monde, mieux qu’un but de Zizou en coupe du monde, mieux qu’une crêpe au Nutella après une journée de ski, bref, on ne pouvait pas rater ça. Il semblerait que tous les bons élèves voyageurs commencent leurs excursions par le Chili ou le Sud de la Bolivie pour finir le tour ici à Uyuni car c’est soi-disant mieux, on est d’accord que sur certains points ça l’est, mais bon franchement il y a pas mal d’avantages à partir d’ici (et surtout l’avantage que c’est dans le sens logique de notre itinéraire, si on peut éviter de se faire du bus en plus Marcus !).

On mange nos dernières salteñas boliviennes et on attend 16h que les agences reviennent de leurs pauses dej. On a lu plein de choses sur les agences d’Uyuni, les mauvaises surprises (chauffeur ivre, voitures défoncées, trop de monde dans les Jeep etc) sont assez courantes, et on ne veut pas gâcher notre excursion, alors on jette notre dévolu sur une agence très bien notée, pas la moins chère mais vu qu’on a bien économisé pendant tout notre voyage en Bolivie, on a le droit #yeah ! À nous les 3 jours dans le Salar et le Sud Lipez (on vous prévient, ça risque d’être un article où il y a encore beaucoup trop de superlatifs positifs) ! Apparemment il a pas mal neigé ces derniers temps alors on espère pouvoir tout faire, car certaines parties dans le tour peuvent être annulées du coup #s’il-te-plait-petit-jesus-bolivien.

Une fois la réservation faite, on achète des gants et chaussettes toudoupillou pour Naatnat en prévision du grand froid qui nous est promis durant ces 3 jours (encore une bonne excuse hinhin), un gros bidon d’eau comme si on allait partir 1 semaine sur une île déserte et on rentre à l’hôtel, où il ne fait pas vraiment plus chaud que dehors mais bon, on a un genre de mini chauffage électrique (#la-technologie-utile) et une télé pour voir les matchs du mondial (#la-technologie-obligatoire). On ressort pour manger les meilleures pizzas de la ville (selon TripAdvisor) en compagnie de Sophie et Julien du blog « Les grandes vacances », encore une fois rencontrés grâce à Instagram ! En fait Instagram, c’est un peu le Tinder version ami des tourdumondistes. On passe la soirée à échanger nos expériences de voyageurs et on se rend compte qu’on n’est pas les plus à plaindre niveau galères (on est vraiment des petits joueurs avec nos retards de bus) ! Les pizzas étaient bonnes, la bière aussi, et la conversation encore plus, bref c’était sympa.

Après un solide et délicieux petit déjeuner à l’hôtel, on part à l’agence de voyage. On est un peu stressés pour plusieurs raisons : déjà Natnat est une machine à boubou intempestifs (pour reprendre l’expression de Léa & Rémy et dire ça joliment), et l’idée de passer 3 jours dans une voiture loin de toutes toilettes est assez angoissant (#la-classe), et surtout, on ne sait pas avec qui on va partager la Jeep… C’est un peu comme une rentrée des classes, on espère tomber sur des gens sympas sinon on va passer une très longue année (bon là ça ne sera que 3 jours mais vu qu’on sera H24 ensemble, c’est presque pareil ! Si si !!!). On scrute les autres gens à la recherche de nos futurs copains, on espère tomber sur des francophones à l’aube de leurs trentaines, qui aiment Zizou, Peaky Blinders et le chocolat et les seuls français qu’il y a sont 2 couples sexagénaires. Ça commence bien ! Le verdict tombe et la sentence est irrévocable : nous sommes avec 3 Allemandes (de 18 ans) (oui l’âge est important), Hannah, Sassy et Lucia, et une Américaine (de 28 ans), Antonia. Ça manque clairement de testostérone, Mamax est bien triste de ne pas avoir un mec avec qui parler du petit pont de MBappé à la 41ème et que Giroud est trop nul c’est-pas-possible-bordel-de-merde-mais-il-est-nécessaire-quand-même. Et pour finir la présentation de notre bande, notre chauffeur / guide / cuisinier / photographre / porteur de valises se nomme Mario, il est petit et rigolo !

Les sacs sur le toit, on embarque tous et c’est parti mon kiki ! On ne va pas loin puisqu’on s’arrête 5 minutes après à la sortie d’Uyuni pour voir « le cimetière des trains », la petite tâche dans l’ombre là-bas, tu ne dois jamais y aller (faut aimer vouer un culte pour « Le Roi Lion » pour comprendre cette phrase barrée). Mario nous explique qu’avant on utilisait pas mal les trains et qu’on les construisait ici (enfin on a compris ça). Mais maintenant il n’y en a plus trop qui passent, sauf très tôt le matin, comme ça les touristes peuvent faire mumuse sur les rails le reste de la journée sans risque d’accident.

Le cimetière est bien moins cool que celui des éléphants dans « Le Roi Lion », on a le droit à nos touristes chinois qui se prennent en photo sur tous les wagons (ça faisait longtemps qu’on n’avait pas fait un point « chinois », c’est qu’ils se font rare de ce côté de la Terre) et on s’amuse nous-même à monter sur les carcasses en petits fifous ! Au moins il fait un soleil de dingue, on n’a pas trop froid.

On roule ensuite un peu pour arriver dans le petit village de Colchani mais qui pourrait s’appeler « Touristes-Land » car il n’y a en gros que quelques rues, dont la principale qui ne contient que des étals pour acheter des trucs de souvenirs ainsi que le parfait kit pour réussir ses photos en perspective dans le Salar (à savoir, un dino en plastique, une boite de Pringles et une cannette de bière) ! On aurait bien pris un petit sachet de sel mais on trouve le prix abusé, du coup on se contente d’écouter la retransmission du match de la France à la radio (car oui, on est parti le jour où la France jouait son match contre le Pérou… un vrai sacrifice pour Mamax) (et sinon oui, même dans le trou du cul de la Bolivie ils suivent le foot !).

On repart et au bout de 15 minutes on entre enfin dans le Salar ! YIHHHAAA ! Mario arrête la Jeep à l’entrée du désert, là où c’est un peu inondé pour qu’on puisse faire des belles photos avec des reflets sur l’eau. Sauf qu’il s’arrête au beau milieu d’une petite marre, on se mouille les pieds direct en sortant de la voiture, mais on arrive à faire nos première photos souvenirs avec les reflets, c’est marrant (à part les pieds mouillés) (et le pantalon tâché tout plein de sel).

On quitte la partie inondée pour aller là où les gens récupèrent le sel pour la commercialisation. Enfin apparemment ça ne se fait plus trop, ce n’est pas du tout rentable (Mario nous a dit les chiffres, c’était genre 50 kilos pour 2 euros, du coup on trouve encore plus abusé le prix du petit sachet de sel vendu aux touristes !) mais ils ont quand même laissé les petites buttes pour les photos.

Zou on repart, pour arriver devant le seul hôtel de sel à l’intérieur du Salar (mais qui ne sert plus d’hôtel, du coup on devrait dire « le seul bâtiment de sel à l’intérieur du Salar »). Il y a devant une grosse statue sculptée en sel « Dakar Bolivia », et en bons petits français, on est les seuls du groupe à connaître la course, qui passe régulièrement ici #cocorico.

Il y a aussi un endroit où il y a plein de drapeaux de tous les pays du monde (sauf des Etats-Unis ! Les Américains seraient-ils trop frileux ?). Il y a par contre la France, la Bretagne (of course) et même la Corse ! C’est qui les rois du monde d’Uyuni ?? Après ça, on mange dans l’hôtel de sel, le bâtiment de sel pardon, accompagnés de touuus les occupants de touuutes les Jeep en excursion ce jour-là, ça fait du monde ! On avait un peu peur de la nourriture mais c’était super bon : des avocats (et d’autres crudités mais bon nous dès qu’il y a des avocats on ne voit plus le reste), des légumes, du quinoa, de la viande et des fruits.

Bon c’est bien beau la boustifaille mais nous on est là pour voir le Salar ! On reprend donc la route et on quitte tout ce joyeux monde pour aller rouler un peu dedans. On arrive au bout milieu de nulle part, on n’en voit pas le bout, et on a cette impression d’être au milieu d’un désert enneigé. Les autres voitures paraissent toutes petites, on fonce tous sur le sel (une course digne de « Star Wars » encore), puis disparaissent petit à petit pour nous laisser seul au monde. On s’arrête et c’est parti pour la séance photo ! C’est le truc à faire ici, vu que c’est immense et blanc, on peut facilement jouer avec les perspectives.
Nos jeunes camarades sont très enthousiastes pour cet exercice et on enchaine toutes les pauses pendant 1 heure ! Bon on va pas juger leurs qualités de photographes en perpective mais heureusement qu’il y avait Mario pour rattraper le coup sur nos photos. On ne dirait pas comme ça mais le sel c’est super dur ! On se nique les genoux (et le jean) quand on doit se poser par terre pour les photos (on ne dira pas que Natnat a gardé des bleus aux genoux pendant plusieurs jours après ça sinon elle va encore passer pour une p’tite chatte). On s’amuse comme des ados à la Foire au Trône qui ont 50€ d’argent de poche, puis on repart.

Prochain arrêt, Incahuasi, l’île aux Cactus ! Pas besoin de vous faire un dessin, c’est une île au milieu du Salar (qui était avant un lac géant qui s’est évaporé, on ne l’avait pas précisé #jean-michel-croutard) avec une tonne de cactus dessus. On monte en haut, on est à un peu moins de 4000m d’altitude et du coup on souffle à nouveau comme des bouledogues au moindre effort. Mais la vue est exceptionnelle ! On dirait vraiment une mer de neige, ça s’étend à perte de vue, on a un peu l’impression d’être Mufassa et Simba en haut du rocher (oui, c’est notre Disney préféré, ça fait plus d’un an qu’on ne l’a pas vu et ça commence à nous manquer !).

Les cactus ont l’air tout doux, le soleil éclaire leurs épines et on voit même un genre de lapin dans les rochers ! On apprendra le nom de cet animal plus tard, alors on ne vous le dira que plus tard, pour maximiser l’immersion dans la lecture (désolé, cet article devient long, on commence à dire n’importe quoi).

Après un million de photos prises, on reprend la route direction la sortie du Salar. Une fois arrivés au bout, on descend pour admirer le coucher du soleil, et franchement, de nous à vous, c’est l’un des plus beaux que l’on ait vu depuis qu’on est partis ! Voir même depuis toujours ! Le soleil se reflète dans la partie inondée, les couleurs orangées sont in-croy-ya-bles. On est la première Jeep à arriver sur place, on sera la dernière à repartir, on a surkiffé ce moment !

Puis une fois le soleil parti, le ciel de l’autre côté devient bleu pastel et rose, on a jamais vu des couleurs aussi pures, c’est vraiment de toute bôté. On est encore une fois conscients que ça doit être chiant à lire mais vraiment c’était beau de chez beau, on ne sait pas quoi dire de plus ! Les photos ne rendent malheureusement pas justice au moment :(

Bon par contre ça commence à cailler sévère ! On enfile les bonnets, gants et on reprend la route pour 45 minutes afin d’arriver à notre hôtel de sel. Il n’est pas plus tard que ça mais il fait déjà nuit noire. On s’installe dans notre chambre double toute faite en sel (et avec une bonne couche de sel par terre, pas besoin d’acheter de sachets à touristes en fait !) (ça va on rigole on n’en a pas pris). Il y a bien une douche chaude (qu’il faut payer en plus), mais de 1, on a peur que ça ne soit pas vraiment chaud, et de 2, ça nous rappelle la Nouvelle-Zélande de sauter des douches, ouaiiiis #le-retour-des-hobbits.

Un repas à base de soupe chaude et viande, oignons et frites froides (apparemment c’est fait exprès, on a arrêté de chercher à comprendre les spécialités culinaires boliviennes), une bonne tisane brûlante et au lit, ça épuise tant de beauté (et de soleil !).