Notre Uber nous dépose à la gare routière de Medellin vers 8h, et là on trouve facilement un bus pour Jardin, à 8h50 ! Parfait, on est trop forts, on a même le temps de se payer des empanadas pour le petit dej et de profiter du wifi. 8h50, pas de bus. 9h, pas de bus. 9h15, pas de bus. 9h30, une dame nous dit que le bus ne viendra pas, on se fait rembourser les billets pour prendre un bus un peu plus cher à 10h. Ca commence bien !

Vous êtes habitués maintenant, depuis quelques temps, dès qu’on prend un bus, ça ne se passe jamais bien. On est donc partis dans un gros van (parce qu’en fait on dit bus, mais c’est souvent des gros vans ou mini-bus), on a les places du fond à côté d’une dame qui déborde sur notre siège et qui chante toutes les chansons de la radio. En théorie, le trajet devait durer 4 heures. En pratique, on a mis 6 heures, on a encore été arrêtés 2 heures sur la route à cause de travaux/éboulements. On ne sait pas si ces éboulements sont causés par la saison des pluies, et du coup ça bloque les routes, et du coup ils doivent faire des travaux en urgence qui empêchent la circulation ou alors s’ils se sont dit « – Tiens si on faisait des travaux sur toutes les routes de Colombie en même temps, c’est une bonne idée ça Carlos hein ! » « – Ok Pedro faisons ça »* (*prénoms choisis au hasard sans aucun cliché de notre part).

On avait d’ailleurs choisi de passer par Jardin pour ne pas se faire une grosse journée bus jusqu’à Manizales (enfin aussi parce qu’y parait que c’est beau). On peut donc le dire maintenant : le plan a encore une fois bien foiré. On a toujours envie que nos trajets en bus se passent comme cela, mais la vérité nous fait toujours aussi mal.

Bref, on arrive vers 16h, et comme d’hab on n’avait pas prévu de bouffe pour le midi (on avait juste pu acheter un petit gâteau lors de la seule pause pipi des 6 heures de bus), on va encore manger avec les poules ce soir ! Notre hôtel est super bien placé, et on est encore les seuls dedans, la gérante n’est pas là le soir non plus. Heureusement, il est mieux que celui de la veille, pas de salle de bain sur le toit sous l’orage et l’ambiance « petit village » fait moins craindre les psychopathes #flippettes-un-jour-flippettes-toujours !

On va se balader dans Jardin, qui est encore un très mignon petit village ! Maisons colorées, style coloniaux, ça monte ça descend, c’est un peu toujours la même chanson mais on adore. Et en plus là il y a des montagnes magnifiques qui entourent le village, et le temps de merde les nuages donnent toujours cette « ambiance mystique » (on va pouvoir faire un bouquin sur tous les lieux du monde où, pour se consoler du mauvais temps, on a dit qu’il y avait « une ambiance mystique » : la muraille de Chine, la baie d’Halong terrestre, Milford Sound…).

On ne sait pas si c’est parce que c’est dimanche, mais il y a un monde de fou pour un si petit endroit ! On a l’impression que c’est la fête au village, alors pour se mettre dans l’ambiance on se paye une petite bière sur la place principale, qui est bondée. On a eu un petit moment « crise cardiaque » de Natnat quand une mamie est arrivée derrière et lui a tapé le bras pour demander des sous (enfin on croit, elle parlait sa propre langue et elle avait une poupée dans les bras, on imagine qu’un gamin s’est fait engueuler ce soir-là car il n’avait pas bien surveillé Mamie et qu’elle s’était barré de la maison).

Comme prévu, on mange très tôt parce qu’on a très faim, le serveur du resto nous parle français, et il a appris en regardant des vidéos sur Internet, et on se sent mal avec notre espagnol tout bidon après 5 ans de cours à l’école. On rentre dans notre maison, pardon hôtel, mais c’est la même on est tous seuls dedans ! A nous la bataille de polochon !

On continue la série « Natnat&Mamax en Colombie = un jour un bus ». On part vers 7h de notre hôtel le lendemain, et cette fois on ne se fait pas avoir, on passe à la boulangerie du coin faire le plein pour la journée, y en a marre de ne pas bouffer à cause des retards des bus #bouboule-en-détresse.

On souhaite aller à Manizales, pour couper un peu les trajets de bus jusqu’à Salento, notre prochaine destination. Sauf que de Jardin, il n’y a pas de bus direct pour se rendre à Manizales, il faut d’abord passer par Riosucio. Ok, les changements de bus on connait, ça ne nous fait plus peur ces trucs. Ce qu’on ne nous a pas dit, c’est la tête du premier « bus » qu’on doit prendre : c’est le gros bus/pick-up qu’on voyait trainer dans les rues de Jardin la veille, qu’on trouvait franchement beau, typique et bien décoré, et qu’on se demandait à quoi servait ces bus, et si ce n’était pas juste pour faire des belles photos pour les touristes. On a eu notre réponse : c’est non. Ces gros pick-ups sont donc utilisés pour aller de petits villages isolés en petits villages isolés en empruntant des routes chemins que même à pied en rando on aurait hésité à prendre. Les places assises, ce sont des bancs en bois d’un confort proche du 0, il n’y a évidemment aucune vitre (point positif : on ne se plaindra pas de la clim cette fois) et comme d’habitude, on a le droit à la compile de chansons latinos de notre chauffeur/DJ du jour (chauffeur qui semble plus avoir l’âge de conduire des auto-tamponneuses que ce genre de véhicule, m’enfin bon…). Il y a des rivières sur la route, de la boue partout, des trous, des passages près du vide… La « route » étant en plus très étroite, c’est donc une séance de serrages de fesses pour nous et de manoeuvres de 10 minutes pour les chauffeurs qui se met en place à chaque fois que l’on doit croiser un véhicule qui vient en face. Et bien sûr, il se met à pleuvoir (mais bon ça va, il y a des bâches qui se baissent pour pas trop se faire mouiller #la-joie). On fait une pause tout en haut des montagnes, on peut dire qu’on était carrément au milieu des nuages, on ne voyait pas à 3 mètres devant peuchère !

On arrive 4 heures après, 4 HEURES DE « BUS » COMME CA ! On est gelés, on embarque direct dans un van, mais le chauffeur n’a pas l’air aussi pressé que nous, du coup ça nous laisse le temps de manger. On ne sait pas combien de temps ça doit durer, on ne cherche même plus à savoir, de toute façon on est sûrs qu’on aura des problèmes. Et ça ne manque pas, on est encore bloqués sur la route par les travaux/éboulements ! Le trajet dure 3h30, et c’est sur les coups de 16 heures qu’on arrive à Manizales.

On imagine qu’il y a des choses à faire dans cette ville, mais elle est immense et franchement on n’en peut plus, on a juste envie d’aller nous coucher en pleurant à l’idée de devoir reprendre le bus demain. On apprend en plus que la ville n’est faite que de montées/descentes, il ne nous en faut pas plus pour nous décourager de tenter la moindre visite. On prend un taxi jusqu’à l’hôtel, puis on se balade dans notre quartier qui est très étudiant, très moderne, très pentu. On se paye un goûter, on traine dans un centre commercial et on mange encore super tôt ! Nos journées bus se résument un peu à ça : on a des heures de galères sur la route, on arrive dans l’aprem dans la ville, on mange, on marche un peu histoire de, et on remange. Bref, rien d’excitant, la vie de backpackers ce n’est plus ce que c’était…