Avertissement : si les galères de bus vous soulent, on vous conseille de sauter les 5 prochains paragraphes (oui c’était une grosse galère) (Et pour vous faire patienter on vous met la playlist des chansons qu’on a le plus entendu en Colombie, pour vous mettre dans l’ambiance).

 

Aujourd’hui on quitte Salento pour notre nouvelle destination : le désert de Tatacoa (notre dernière étape avant le retour à Bogota, et qui dit « dernière étape » dit surtout « dernier(s) bus », owi owi). Sur le papier déjà, le plan ne fait pas rêver : un bus jusqu’à Arménia (1 heure de route), puis un autre bus jusqu’à Neiva (6 heures de route), et un taxi/jeep jusqu’à Tatacoa (1 heure de trajet). Bref, c’est le coeur vaillant qu’on part vers 7h de notre hôtel pour une petite marche jusqu’à la « gare routière » (d’ailleurs, on ne sait pas si un terrain vague, une petite maison et un banc peuvent suffire à définir une « gare »). Le mini-bus arrive peu de temps après, on roule 1 heure, RAS, tout va bien au rapport.

Après ça, le petit Jésus Colombien a décidé de nous punir de ces trajets de bus qui se passent un peu beaucoup trop bien. On voulait donc prendre un bus jusqu’à Neiva à 9h30, mais apparemment il n’y en a pas avant 11h. Bon pas bien grave, on est des malins, on décide de prendre un bus à 9h qui va à Ibagué, une ville sur le chemin et de là prendre un autre bus pour Neiva parce qu’il est sensé y avoir des départs plus réguliers de là-bas pour Neiva. On a un peu l’impression d’être dans « Pékin Express », on devient des « routards » de l’extrême maintenant. On embarque, le trajet est sensé durer 3/4 heures, et au début, ça se passe bien, on est penardaux. Vers midi, on commence à rester bloqués sur une route de montagne, le scénario habituel. Mais là, ça va durer 9 heures. 9 HEURES ! NINE FUCKING HOURS ! NUEVE PUTAS HORAS  (merci « la Casa de Papel » de nous apprendre les insultes en espagnol) !

A chaque fois que le chauffeur redémarre le bus, on y croit, il double les camions, mais il s’arrête toujours pas très loin après. Vers 17h, la nuit tombe, ça ne va plus être possible de doubler en mode yolo sur la file de gauche, déjà de jour c’est pas le moins dangereux, alors de nuit… Vers 19h on arrive au bout de la file de véhicules, au niveau des travaux, et là on est bloqués jusqu’à 21h. On avait juste acheté des mini brioches, on a pu acheter des bananes sur la route, puis des petits pains, mais bon, on a faim. En plus, on était montés les derniers dans le bus, du coup on n’était pas à côté, on n’a même pas pu se mater une petite série pendant les heures d’arrêt. 9 heures, c’est long, très long, et après 5 podcasts, 4 heures d’écoute de Spotify,  34 parties de jeux divers et variés sur le téléphone, on ne sait plus quoi faire ! Bon dans notre malheur, on est tombés sur un bus pas trop pourri qui nous passait des films. Sauf que dans notre bonheur, ce sont des films en espagnol qui doivent avoisiner le 1/5 sur Allociné… Connaissiez-vous le film « A fond » avec José Garcia et André Dussolier (on pense d’ailleurs qu’ils ont mis ce film en pensant que « José Garcia » était espagnol) ? Le truc, c’est qu’ils n’avaient pas prévu les 9 heures de bouchon les bonhommes, on est donc tombés en rupture de séance ciné après le 3ème film. Zut.

A 21h15 on redémarre, et on se fait encore arrêtés un peu plus loin, mais on arrive finalement à 22h30 à Ibagué. Autant se dire que notre nuit d’hôtel à 4 heures de route d’ici est baysay (et bien sûr il n’y a pas de wifi dans la gare pour pouvoir prévenir l’hôtel). Le prochain bus pour Neiva part à 01h00, on est heu-reux ! Ca nous laisse le temps de manger un bout, on attend, on re-attend, à 01h45 il démarre, et bien sûr il met bien les 3h de prévue, on n’a pas 1 ou 2 heures de retard pour avoir un de rab de sommeil, non non !

Nous voilà ENFIN à Neiva, il est 5h du mat et les Jeep pour Villavieja (le village près du désert de Tatacoa) ne partent qu’à partir de 6h. Boarf à ce point là on n’est plus à ça près, et au moins il y a le wifi ici. A 6h30, la Jeep démarre, on s’est mis sur les bancs à l’extérieur pour faire les bons gros touristes et profiter du paysage, mais au bout de 45 minutes de route avec un vent à décoiffer Zizou, on regrette un peu. Il est 7h30, la Jeep nous dépose sur la place principale du village, et de là on doit marcher encore un bon quart d’heure pour aller à notre hôtel. Mais voilà, on y est, on est arrivés, YALA !!

On loge à Villavieja parce que dans le désert, les restos sont degueu paraît-il #bouboules  qu’il n’y a pas Internet #accros qu’il y a l’électricité que 2 heures par jour dans les campings, plein de bêtes et on n’aime pas ne pas réserver avant d’arriver (ouais, on n’est (toujours) pas les gros aventuriers que vous pensiez en fait). On rencontre la gérante de l’hôtel, et on essaye de lui expliquer nos malheurs et s’il est possible de décaler la réservation pour rester quand même 2 nuits et ne pas payer la nuit ratée (heureusement on avait prévu un jour en rab dans notre planning colombien \o/). Bon on doit bien avouer que l’espagnol pour nous c’est compliqué, mais alors après une nuit comme ça n’en parlons pas, et quand on rajoute à ça la rapidité et l’accent espagnol de cette charmante dame, on atteint des sommets d’incompréhensions réciproques ! Mais bon ça a l’air de passer.

Bon après cette introduction transport qui bat Manaudou dans les records de longueurs, on peut enfin raconter ce que l’on a fait à Tatacoa ! Notre planning pour ces deux jours étaient assez cadré : repos douche et farniente le premier jour, coucher de soleil dans le désert rouge le premier soir, petite rando dans les 2 déserts (rouge et gris) le deuxième jour puis repos jusqu’à la fin. On avait dans l’idée de nous rendre les 2 fois aux déserts en vélos parce que la fameuse dame de notre hôtel nous a certifié que c’était plat et que ses vélos étaient des petits bolides. En mangeant le midi un bon almuerzo pas cher, un mec nous propose ses services de tuktuk pour notre journée du lendemain à un prix assez bas. On accepte, ça nous revient moins cher que de louer les vélos pour la journée, on n’est pas connu pour le sport et payer plus cher, alors pourquoi faire genre ?

On emprunte quand même les vélos en fin de journée pour aller voir ce fameux « desierto rojo » au coucher de soleil. Donc d’après la dame de l’hôtel, c’est plat. Ca sera la non-compréhension numéro 12, car ce ne sont QUE des GROSSES montées et (du coup) des grosses descentes (mais ça c’est rigolo) ! Avec la chaleur et notre nuit blanche, on galère pas mal, en plus de ça les vélos qui avaient l’air fringuants sont en fait tous pourris. On s’arrête au début du désert, on ne comprend pas l’intérêt de venir là au coucher du soleil parce que de 1, il n’y a pas de soleil à cause des nuages, et de 2, il se couche de l’autre côté de la vallée. Bref le lieu est quand même super cool, on voit des cactus, des chèvres, des pierres rouges, on est contents. Il parait que l’on peut bien avoir les étoiles ici, mais il y a toujours ces nuages, les seules étoiles que l’on verra seront celles qui tournent au dessus de nos têtes à cause la chaleur et la fatigue. Une énorme part de pizza à moins de 2 euros et ENFIN on peut aller dormir pour de vrai !

On a rendez-vous avec notre chauffeur de tuktuk à 8h ! On ne connait pas son vrai prénom mais on l’appellera José pour plus de personnalisation dans l’histoire (oui, on est très cliché dans les prénoms espagnols). José arrive à 8h05, José est cool mais on est traumatisés par les chauffeurs de tuktuk indiens, on a l’impression qu’il va nous la mettre à l’envers à chaque fois. Mais non José est réglo, pas de tambouilles, pas d’embrouilles, il nous montrera même ses petits bons plans secrets #teasing.

On roule 20 minutes jusqu’au desierto rojo, et là José nous explique la rando que l’on doit suivre, c’est sensé durer 1h30, c’est balisé, bref c’est easy. He ben on se perdra quand même, malgré José qui nous surveille du haut de la colline en agitant les bras pour nous dire où aller. Mais le désert est vraiment trop trop cool ! On est tous seuls, on se croirait aux Etats-Unis, on adore les formations rocheuses, ce rouge, les animaux que l’on croise et les milliers de cactus. Trop trop beau, ces galères de bus ont servi à quelque chose (autre que nous apprendre la patience, la zenitude et la fatalité à toute épreuve).

On rejoint José en haut de l’autre côté de la colline, il nous fait goûter un fruit de cactus et nous montre les beaux points photos. Toujours aussi cool ce José. On roule après encore 20 minutes pour arriver à « Los Hoyos », le désert gris. He ben vu l’état de la route, le soleil qui arrive et les montées/descentes, on est bien bien BIEN contents d’être en tuktuk, on n’aurait jamais survécu avec les vélos. On s’arrête pour voir la plaine avec les rochers en forme d’animaux. Si vous êtes des bons, vous pourrez voir une otarie, une baleine, une tortue et un crocodile (si si, c’est José qui l’a dit) !

José nous lâche au désert gris, mais le lieu est nettement moins impressionnant que son prédécesseur. Ca nous rappelle un peu les Pinacles Néo-Zélandaises, en moins grands, moins friables et sans la touche du Seigneur des Anneaux. Il commence à faire bien chaud, on fait une petite boucle et on rejoint une piscine artificielle, et vu le prix d’entrée, on se contente d’une petite boisson fraîche et d’une collation au bord ! Et après cela, on retrouve José qui nous ramène au village.

Il nous propose de nous montrer le Rio (le fleuve) qui est muy lindo (beau en spanish) selon lui. Alors bon pour ne pas le vexer on a pris des photos et on a fait genre qu’on trouvait ça cool, mais c’était juste un fleuve marron dégueulasse à fort courant avec des arbres autour.

Il nous emmène aussi à un endroit où il y a plein d’iguanes, et ça c’est sympa, on en a vu 3 roupiller tranquillou-billou sur les branches en mode grosse sieste ! Merci José !

On a tout donné dans cette belle matinée, alors la suite sera moins passionnante : almuerzo, on arrive à voir le match de la France en streaming, apéro et pizzas géantes. On a très chaud, trèèès chaud, mais on n’a pas envie d’essayer la piscine (qui n’a pas été lavée depuis Charlemagne apparemment) (pourquoi Charlemagne ? Eh ben parce que quand Natnat demande un repère historique à Mamax il sort ça #niveau-brevet), et encore moins de se baigner dans le Rio (comme l’ont fait nos voisins d’hôtel français. Mais bon eux ils sont allés jusqu’au désert gris en vélo, alors clairement on ne joue pas dans la même catégorie) (et du coup on remet une couche de photos du désierto rojo parce qu’on en a pris vraiment beaucoup, qu’on les aime bien, et qu’on n’a pas de photos du reste de la journée).

On se réveille avec une tonne de nouveaux boutons de moustiques et autres bêtes inconnus, et on quitte Tatacoa pour se taper le dernier voyage en bus colombien et faire notre grand retour à Bogota !