Comme on aime bien se lever très tôt, on est debout à 5h30 et on se fait gentiment amené en taxi à la gare routière. Et pas n’importe quel taxi, non non, celui qui écoute une radio qui passe l’hymne nationale et qui a des néons bleus sur le sol et dans l’habitacle qui s’allument quand on freine #tuning-calaisien. On chope le bus à 7h30 et c’est parti pour 5h de bus, direction Villa de Leyva !

Alors c’est comment les bus en Amérique du Sud ? On se dit qu’après l’Asie, ça ne peut pas être pire, et on met les 2 heures de trajet au Chili hors compétition. He ben la Colombie, c’est quand même un peu l’Asie bis ! C’est toujours les bus-Uber-Collisimo. Le chauffeur a d’ailleurs son propre code de la route : Les ceintures ? Balek. Le téléphone au volant ? Balek. Manger en conduisant (et des cuisses de poulet hein, pas juste un petit cookie comme ça) ? Balek. Doubler dans des virages de montagnes ? Gros balek. Et si le problème ne venait que des chauffeurs, cela irait encore, mais en plus de cela, les routes (ils disent « autoroutes » ici mais bon, à part la partie péage, on ne voit pas plus la différence que ça) ne sont pas très bien entretenues et surtout, il peut se mettre à pleuvoir des torrents comme c’est le cas pendant qu’on y est, ce qui peut provoquer des piscines (mais ça, le chauffeur il s’en balek évidemment) et surtout des aquaplanings, comme ce qui est arrivé à l’énorme camion devant nous qui a glissé sur 15 mètres (sans faire de dégâts inch’jesus). Bref, on sent bien que les croix du petit Jésus qu’ils mettent partout dans les cabines des chauffeurs de bus ne sont pas là pour faire jolies mais bien pour apporter un coup de pouce pour s’en sortir vivant.

Bon le trajet est un peu plus long que ce qu’on nous avait annoncé, mais ça passe, surtout que le paysage est joli, avec plein de belles montagnes. On arrive à Villa de Leyva en début d’aprem. Avantage de la saison des pluies ? Les hôtels sont déserts, on a jamais besoin d’attendre la chambre et là, on est même surclassés dans une chambre avec salle de bain privée !! Entre l’Australie, la NZ, le camping sur l’île de Pâques et le Chili, ça fait plus de 3 mois qu’on n’avait pas eu ce privilège ! On va enfin pouvoir poser notre pêche tranquille, sans public à côté, sans personne qui essaye d’ouvrir la porte, et prendre une douche sans mouiller ses affaires et même se balader à la sortie de la douche en slip, soyons fous (ouais le manque de confort peut créer des envies chelous) !

Bref, trêve de plaisanterie, on part se balader dans ce charmant village, après avoir mangé dans un des seuls restos ouverts à cette heure-là (si les hôtels sont déserts et pas chers durant la saison des pluies, les restos sont souvent fermés par contre). Il fait soleil, on est encore habillés pour contrer la fraîcheur de Bogota, on a bien chaud (par contre les nuages en fond laissent prévoir que ça ne va pas durer) ! Mais alors le village, c’est comme un kinder, c’est tout bueno. Les rues pavées, les petites maisons blanches, les tuiles… C’est de toute mignonité, on adore ! La place principale est très belle, on ne comprend pas pourquoi l’église est à moitié peinte mais ça donne un style.

On a lu que des scènes du film «  Zorro » avaient été tournées ici, on n’a jamais trouvé une vraie source qui confirmerait cela (on a trouvé que des trucs qui parlaient d’une série « Zorro » colombienne, sans Antonio Banderas ni Anthony Hopkins donc :( ), mais bon c’est vrai que cela aurait pu servir de décors sans problème, tant le style colonial est intact.

Après avoir pris toutes les rues en photo, on part se renseigner pour le bus à prendre demain, et il se met à pleuvoir. Beaucoup. Des tonnes. Un déluge, le vrai de vrai !! On attend une bonne demi-heure, ça se calme un petit peu alors on se dépêche de faire les 10 minutes à pied qui nous séparent de l’hôtel. Les rues pavées c’est mignon, mais il n’y a pas d’égouts, du coup des minis rivières se sont créées, et on n’a pas le choix d’en traverser une pour rentrer, faute d’avoir de quoi créer un petit radeau pour traverser (ou une arche… rapport au déluge toussa…) !

Les chaussures remplies d’eau, on se réfugie au sec, et on ne ressort que quand cela s’arrête, pour aller boire une petite bière colombienne sur la place ! Le village la nuit est tout aussi mignon, et il n’y pas l’ambiance malaisante de Bogota, bref on apprécie beaucoup le moment (à part notre chambre qui sent le chien mouillé à cause des chaussures mouillés qui ne sèchent pas et l’humidité ambiante !). Le truc qui nous manque, c’est un sèche-cheveux pour sécher tout ça. Natnat essaye bien de sécher chaussettes et chaussures avec la lumière de la salle de bain, mais clairement ça n’a pas le même effet #hippie-des-pieds-un-jour-hippie-des-pieds-toujours).

Allez demain on reprend le bus, owi owi !