I see fire

Roadtrip « Nouvelle-Zélande »
Jour 26 • 93km

Tadaaaa, un grand jour est arrivé !! Aujourd’hui, on change de chaussettes fait le « Tongariro Alpine Crossing ». On imagine que ça ne parle à quasiment personne dans notre lectorat, mais il faut savoir que c’est LA randonnée à faire en NZ. On en a déjà parlé, il existe 9 « Great Walk » autoproclamées dans ce pays, et la rando qu’on va faire aujourd’hui est un morceau d’une de ces randonnées. Elle est réputée pour être assez physique, il y a + de 20km, + 6h de marche, + de 700 mètres de dénivelé, – de 4 chiottes sur le parcours (ça c’était une stat pour Natnat) … et tout cela sur un terrain volcanique. Bref Natnat est complètement stressée, elle a peur de revivre le Mont Huashan, Mamax comme d’hab est détendu du slip. On Naatnat a lu plein d’articles pour se préparer, dont un assez alarmant qui donnait l’impression que si on n’était pas équipés comme des alpinistes allant gravir l’Everest, on allait se faire recaler à l’entrée ou mourir dans d’atroces souffrances, faute d’être mal préparés. Il faut savoir aussi que cette rando n’est pas une boucle, elle part d’un parking et arrive à un autre, et il faut prendre une navette pour revenir. On a lu qu’il était possible à un moment de la rando de revenir sur nos pas, ça nous fait marcher un peu plus et voir 2 fois les mêmes paysages, mais la fin de rando est paraît-il pas très intéressant, on n’a pas à payer pour la navette (qui n’est quand même pas donnée #radins-malins), et enfin on n’est pas stressés par un horaire de retour à respecter. Cette journée exceptionnelle méritait donc notre désormais fameux et célèbre « minute par minute » (quoi on s’emballe ?) !

5h20
Le réveil sonne, on se lève pas sereins-sereins (enfin toujours pour Natnat hein).

5h30
On décolle du camping ! On a fait la préparation express, c’est à dire mettre une doudoune sur le pyjama et mettre les chaises et la table qui dorment devant à l’arrière, pour le reste on est encore en mode dodo (que ce soit la configuration de Loulou ou nous).

5h32
On sort du camping en direction de … la mauvaise route. La route est trop étroite pour faire demi-tour, ce sera donc une marche arrière pendant 3 minutes, en pleine nuit, sur une route piste de merde. Tout ça pour vous confirmer que le mode dodo est toujours bien actif.

6h20
On arrive au parking de départ, avec en tête notre plan conçu à partir de nos lectures d’anciens blogs, mais on découvre en arrivant qu’il n’est possible de stationner que 4 heures maximum ! Panique à bord, le plan est en train de se faire la malle gentiment !

6h25
Qui ne tente rien n’a rien (et parce que s’il faut aller prendre une navette maintenant, on est bon pour perdre énormément de temps), on demande donc au Monsieur de la Montagne qui s’occupe du parking s’il est possible de laisser Loulou seul plus que les 4 heures limites en lui expliquant notre plan de faire demi-tour pendant la rando. Le mec est cool et accepte, OUF, merci le Monsieur de la Montagne !

6h30
On s’habille, on prend un petit dej express et on fait les sandwichs. Loulou passera la journée en mode « lit », il a le droit de se reposer aussi le p’tit !

7h00
C’est ti-par mon canard, on commence la rando ! Il y a déjà pas mal de monde sur le sentier, et on se rend compte que ce n’était pas vraiment la peine de stresser. Il y a effectivement les mecs super équipés, bâtons et tout, mais aussi pas mal de gens en baskets, des gamins et même une Chinoise en bottines à talons.

8h04
Après un début tranquille sur du plat, on arrive sur une plaine un peu plus découverte où on voit sur le côté gauche le Mont Tongariro, et le côté droit le Mont Ngauruhoe (à tes souhait). Ce deuxième mont (qui est en fait un volcan) est connu pour être… la Montagne du Destin dans « Le Seigneur des Anneaux » !! Pour les non-initiés, c’est LA montagne du film, celle où L’Anneau est créé et détruit (on vous spoile aussi la fin du film en même temps, mais on se dit que si vous en êtes arrivés à cet article et que vous n’avez toujours pas regardé le film avec tout ce qu’on vous a déjà dit dessus, c’est que vous ne comptiez pas vraiment le regarder hein) !

8h15
La montée commence, et histoire de rendre le truc un peu « warrior », ils ont appelé ce tronçon de la rando « Les marches du diable ». Il s’agit donc d’une succession de marches et de zones de plat. Il y a vachement de monde, on est obligé de monter à la queue leu leu. Natnat fait tomber la doudoune.

8h29 / 8h34 / 8h56
Pause photo/reprise de souffle. Le paysage devient pas mal volcanique, on voit plein de morceaux de lave solidifiés, la vue commence à être pas mal. Il fait presque soleil, on transpire ! Natnat se met en tee-shirt.

9h07
On a fini les marches du diable ! On fait les kékés en disant que par rapport au Mont Huashan, c’était les doigts dans le nez René.

9h12
On marche sur une grande plaine déserte, les nuages sont assez bas, il y a un gros vent, on a vraiment l’impression d’être sur la Lune. Natnat remet le pull.

9h33
On arrive au pied du « Red Crater », qu’il va falloir monter. Là pas de marches, pas de zones de plat, faut grimper dans les cailloux, les pierres, même parfois avec des cordes, on fait un peu moins les kékés !

10h03
On est en haut du cratère ! On se permet de souffler et d’admirer le « Red Crater » qui est rouge et plutôt beau gosse. La vue n’est pas mal du tout, et la Montagne du Destin dans notre dos se montre parfois derrière les nuages. Tout est trop beau, on adore, malgré un vent glacial ! Natnat remet la doudoune et sort le bonnet. 

10h07
On arrive de l’autre côté du cratère. On voit les 3 « Lake Emerald » et le « Blue Lake » au fond ! C’est bleu, c’est beau, c’est bleau (on l’a déjà fait mais il y a beaucoup de choses bleues et belles ici).

10h32
Bon la descente n’est pas magnifique par contre, c’est super pentu et surtout c’est que de la terre et pierres qui roulent, on active le mode « ski » pour essayer de descendre. Après pas mal de glissades, et d’atterrissages sur les fesses (voulus et non voulus), on arrive au niveau des lacs. Ils sont verts, bleus et sentent comme les prouts de Mamax #poésie-du-jour. Mais ils sont beaux !

10h50
On traverse une nouvelle plaine désertique (Natnat-et-Mamax-ont-marché-sur-la-Lune-comme-Tintin-bis) et après une petite montée, on arrive au niveau du Blue Lake. Pas de chance, le soleil est trop bas, ou trop haut, on ne sait pas, mais il n’est pas vraiment bleu. Pas de pô, allez demi-tour, un long chemin de retour nous attend petit hobbit !

11h15
Pas de chance, on est obligé de se retaper ce paysage lunaire et la vue incroyable sur le Red Crater… pauvre de nous !

11h30
On est de retour aux lacs qui puent ! Comme on aime bien l’odeur, on s’installe devant le lac du bas pour manger nos sandwichs préparés avec amour.

11h35
Il y a un vent de guedin, et sur la Lune il caille grave ! On n’arrive presque plus à tenir nos sandwichs avec nos mains gelées, alors pour attraper les chips, n’en parlons pas #sale-temps-pour-les-bouboules. On se tire il fait trop froid ici, on commence la remontada vers le cratère.

11h50
Si en descente c’était casse-gueule et glissant, ben la montée c’est tout pareil, sauf que ça fait SUPER mal aux mollets et qu’en plus il faut se taper les gens qui descendent et nous envoient plein de cailloux dessus ! On est les seuls à faire ce chemin de retour (les riches autres ont choisi les navettes), et on passe clairement pour les p’tits cons parce que les passages sont souvent étroits et qu’il est évident qu’on les fait chier.

12h02
Ouf, on est de retour en haut du cratère ! Natnat n’a plus de mollets, Mamax gère la situation en bonhomme. On rephotographie encore un peu les lieux, c’est c’est trop beau ! Zidane serait là on n’irait même pas le voir tellement on préfère regarder la vue !

12h03
Bon ok peut-être pas Zidane, on retire ce qu’on a dit, pardon Zizou, on t’aime <3

12h36
On se retape la descente du cratère qui est un peu plus technique que la montée parce que les pierres sont glissantes, c’est un peu boueux et qu’il vaut faire la place aux gens qui montent, bref, c’est une petite galère, mais on en vient à bout !

12h54
On retrouve notre première plaine lunaire de ce matin, mais la météo a changé : les nuages sont très bas ce qui donne un brouillard de fou, on ne voit rien, rien de rien, juste les poteaux qui s’enchainent tous les dix mètres. On est contents d’avoir évité les nuages ce matin et d’avoir pu voir la vue de ce matin, et on a une pensée pour les gens qui arrivent maintenant à cette partie du trek (mais bon fallait se lever plus tôt aussi bande de feignasses !). Mais ce brouillard amène quand même une ambiance incroyable (il faut que vous sachiez qu’on en a autant marre que vous de devoir toujours utiliser les mêmes mots comme « incroyable », « super », « trop cool », mais on n’arrive pas à faire autrement).

13h00
Ca nous a quand même bien amusé de marcher dans le brouillard complet. On commence la descente des « marches du diable » ! On ne croise plus personne, on est tous seuls dans le Mordor, c’est vraiment la béatitude (on fait tout pour essayer de trouver des beaux mots, mais on est d’accord que c’est forcé hein).

13h55
On descend tranquillement, et on fait une petite pause fin de repas, il n’y a plus le vent glacial et ça donne une excuse pour reposer nos petits jambes.

14h00
On arrive sur la partie plate. Allez zou maintenant c’est que du facile ! La Montagne du Destin daigne apparaître derrière les nuages ! On la mitraille une dernière fois, ça fait partie des endroits si attirants qu’on ne peut s’empêcher de les photographier à chaque pas. Ca ne facilite pas le tri des photos après, mais on n’a l’impression qu’on immortalisera jamais assez le truc #toc-toc-des-souvenirs.

14h35
On est arrivés au parking ! On a l’impression d’avoir trekké sur l’Himalaya, on est crevés mais très contents, Natnat est fière d’avoir survécu.

15h40
On est de retour à notre camping de la veille, on récupère même notre petite place tranquille !

Pour le reste de la journée, on aurait aimé prendre une douche brûlante (voir le kiff ultime : un bain), manger un bon gros Macdo (voir le kiff ultime : un plateau sushis) et mater la télé au chaud sous un plaid avant d’aller se coucher dans un lit moelleux avec des draps doux et chaud qui sentent bon (voir le kiff ultime : nan en fait c’est un peu la description du kiff ultime du vendredi soir préféré de Natnat). Mais à la place, c’est douche froide gelée au bidon dans l’herbe derrière le van, puis une conserve de beans à la sauce tomate et on se couche sur le lit dur comme du bois, et on se caille toute la nuit à cause de l’humidité (on ne peut pas vous dire à quelle heure on était au lit, mais on a dormi TRES tôt).