Après notre merveilleux tour de 2 jours et demi en Jeep depuis Uyuni, Mario nous transfère dans un bus pour rejoindre la frontière chilienne à 5 minutes de là, puis San Pedro de Atacama ensuite. Notre petit bus (qui était compris dans le prix de notre périple de 3 jours à Uyuni) s’en va à 9h30 dans le froid en direction de la frontière. On reste quasiment 1 heure à attendre qu’elle daigne ouvrir, on fait les tampons, on se fait fouiller les sacs et on reprend le bus et en 1h, nous voilà arrivés à San Pedro de Atacama, au nord du Chili. Et première observation : il fait très chaud (enfin pour nous qui avons passé plusieurs jours entre -10 et 5 degrés, mais il doit faire 20 degrés au soleil à tout casser) et les 5 couches de vêtements que l’on a sur nous nous font suer comme un rôti sur le feu, mais ça fait du bien de retrouver un peu de chaleur !
Sinon, pour expliquer un peu, la région d’Atacama est intéressante parce qu’elle permet d’observer pas mal de jolis paysages différents dans un périmètre assez restreint. C’est un peu le Disney des touristes-qui-aiment-la-nature. Autant vous dire que vous allez bouffer du superlatif positif dans les articles qui arrivent ! Et on peut continuer la comparaison avec Disney en disant que visiter la région peut coûter (très) cher (pour des gens avec un petit budget comme nous) : en gros, on a le budget de nos 3 semaines en Birmanie condensé en 5 jours à San Pedro (#jean-michel-champion-de-l’exagération) (mais en vrai à 100 euros près c’est ça). Du coup, pour visiter la région, tu peux soit la jouer « gros bonhomme » en louant toi-même ta voiture, soit la jouer « gros touriste-richou » en passant par une des nombreuses agences du coin qui proposent des tours. Avant d’arriver, on avait coché quelques lieux que l’on souhaitait visiter, et pour l’un d’entre eux il faut absolument un guide et un véhicule adapté car il n’y a pas de route, pour un autre il faut être plutôt bon conducteur et bien vérifier l’état des routes avant de partir, et surtout, on s’y est pris trop tard dans la réservation de voiture et les prix sont vraiment chers, il faudrait du coup essayer de la remplir avec d’autres « gros bonhommes » (chose qui nous ferait chier au plus haut point) pour pouvoir rentrer dans nos frais et être moins cher qu’en passant par une agence. Tout cela pour vous dire qu’on a dû jouer la carte « gros toursite-richou ».
Maintenant que l’on a choisi notre mode de fonctionnement, il faut choisir l’agence avec laquelle partir, et ce n’est pas une mince affaire. Pour résumer la ville de San Pedro, c’est : une petite place centrale très mignonne (ça c’est classique) (avec le wifi s’il vous plait <3 !), deux petits marchés artisanaux (appelés plus communément chez nous « marché à touristes ») et une rue piétonne principale où s’entassent quelques restos/bars, quelques épiceries, beaucoup de touristes, énormément de chiens errants et 1073 agences qui te vendent toutes les mêmes prestations mais « la mienne c’est la mieux quand même ». Il faut savoir que quand tu arrives au bureau d’une agence, ils te demandent ce que tu veux faire dans les environs, combien de jours tu as et avec ça ils te proposent alors un véritable emploi du temps comme à l’école pour ta semaine à venir. On fait donc un tour global, et vu qu’on est en basse saison, on n’a pas trop besoin de négocier, les prix sont déjà au plus bas. On hésite au final entre une agence qui a des guides qui parlent français (« Flamingo ») et une agence sérieuse qui fait le prix le plus bas et avec des guides qui parlent espagnol/anglais (« Atacama Connection »). Natnat fait le choix de raison en prenant « Flamingo » parce que « ils ont un petit dej français de ouf à base de baguette et pains au choc pendant les excursions », sauf qu’au moment de vouloir réserver, personne pour nous recevoir pendant 30 minutes, Mamax et sa patience y voient un signe et on décide de nous marier finalement à « Atacama Connection » pour toutes nos prochaines sorties dans le coin.
A la base, nous voulions faire 5 excursions, mais il se trouve que c’est la pleine lune pendant les quelques jours où l’on est sur place, et que pour voir les étoiles, ce n’est pas jojo la pleine lune, on ne les voit pas beaucoup, du coup on annule cette dernière et on part sur 4 excursions (ce qui fait quand même un beau paquet de fric dans le langage « Mamax et Natnat »). Voilà, c’est la fin de la partie « intro reloue » de l’article (qui nous aura occupé 24 heures dans la vraie vie) (on n’a pas parlé de nos missions « envoi de cartes postales de la Bolivie parce qu’ici au moins ils ont des timbres » et « changement de notre monnaie bolivienne » parce que cette intro était déjà beaucoup trop longue en soit, et que tout le monde s’en fout surtout), il est temps de passer aux vraies choses : les excursions ! On commence dès notre 2ème après-midi à San Pedro pour aller voir « La vallée de la Lune » (ou « Valle de la Luna » pour notre lectorat espagnol). On est passé par une agence, mais les plus sportifs y vont normalement en vélo, sauf que l’on connait nos limites, et se taper 3h de vélo aller/retour sous le cagnard sur un itinéraire mi-piste/mi-route est trèèèès loin de nos capacités. De plus, on veut voir le coucher de soleil de là-bas, et rentrer de nuit en vélo nous emballe encore moins. Bref, on part à 15h de l’agence dans un mini bus d’une quinzaine de places, avec dans le rôle du conducteur : Rodolpho, dans le rôle du guide : Juan Pablo (ou JP pour les intimes) (ou Jean-Pierre pour les Français) (qui est le sosie moisi de Javier Barden pour Mamax, mais en fait pas du tout pour Natnat), dans le rôle des frenchies : nous deux et dans le rôle des relous : TOUT LE RESTE DU BUS (mais on y reviendra plus tard) (mais on peut déjà vous dire que ce sont 90% de Brésiliens, et qu’on ne va sans doute pas se gêner pour faire des généralités sur les Brésiliens, on préfère prévenir !).
On arrive à l’entrée de la vallée, chacun sort du bus pour payer son entrée (parce que les entrées ne sont pas comprises dans les prix des excursions en plus), chacun rerentre dans le bus, on roule 5 minutes et on arrive au premier des 4 spots du jour : la caverne de sel. Comment vous décrire le lieu à part dire que « c’est une caverne de sel » (en vrai on ne voit pas que c’est en sel, ça ressemble à une caverne normale) ? Bon c’est sympa, on fait la queue-leuleu dans un couloir étroit à la lumière de nos portables, on rampe, on glisse un peu et ça permet de faire des photos « comme si on était sur la Lune ». Bref, c’est sympatoche. Sans plus. Pas de quoi faire un SELFIE TOUS LES 10 METRES COMME TOUS NOS AMIS BRESILIENS !! On ne connaissait pas vraiment les Sud-Américains dans ce genre de tours touristiques, et on doit bien vous le dire, on est sur le cul : comment est-ce possible de faire autant de photos de soi dans toutes les positions sur tous les cailloux dans tous les sens sans passer devant les Chinois dans la pensée collective qui dit que ce sont eux qui prennent le plus de photos ? On est assez ébahis d’assister à cette course au narcissisme, on n’était clairement pas prêts, mais les Chinois ont bien du souci à se faire ! Et aussi, ils OSENT nous demander de nous pousser si jamais on a le malheur d’être dans leur zone de selfie quand on OSE prendre une photo du paysage.
Bref, la plupart s’en foutent pas mal des explications de JP, mais nous en bons élèves, on essaye de suivre, et déjà en français, écouter quelqu’un qui parle tectonique des plaques, géologie et formation de cailloux, c’est chiant, mais en espagnol ça ressemble à une purge. Lors des présentations, on lui a dit qu’on comprenait l’espagnol (« ça va nous permettre de progresser » qu’on s’est dit), ben on est contents de ne pas devoir entendre ce discours en espagnol ET en anglais pour au final ne rien comprendre. Mais à part tout ça, le lieu est très sympa hein.
On file ensuite à notre deuxième spot qui se trouve tout au bout de la vallée, « Las 3 Marias », qui se trouve être un ancien village qui a été décimé lorsque les dinosaures sont arrivés puisqu’ils ont bouffé tous les villageois et mis le feu aux habitations, puis le temps a fait son oeuvre et il ne reste plus grand chose de ce village à part les traces d’un petit dortoir. Il ne s’agit pas du tout de la véritable histoire de ce lieu, mais on a clairement décroché du discours de JP, par manque d’intérêt de notre part (même si Natnat a fait la bonne élève du premier rang qui écoute) (mais qui n’a rien compris) (à part que les Jeep pouvaient passer avant et que ça a abimé le lieu #de-rien-c’est-tout-pour-moi), du coup on a trouvé notre histoire plus sympa. On a quand même compris que la zone autour d’Atacama est la plus grosse aire volcanique en activité, et que ce lieu s’appelle « Las 3 Marias » parce que les catholiques sont perchés et y voient 3 Marie dans des positions différentes sur cette formation rocheuse (mais bon Natnat les voit aussi). Bref, pour résumer, ce n’est pas le spot de l’année, mais on peut faire des photos « comme si on était sur la Lune », et ça c’est cool !
Il était dit dans la brochure qu’on allait « marcher un peu dans la vallée », ce sera donc notre 3ème spot. Que dire à part que le « un peu » n’a pas été bafoué, ce fut une balade très courte. Rodolpho nous dépose donc sur un parking, on marche sur la route en faux plat descendant, on prend quelques photos des dunes et d’une énorme forme rocheuse qu’ils nomment « anfiteatro », on regarde les Brésiliens se mitrailler de selfies non stop, on a l’impression que c’est « comme si on était sur la Lune », et comme dit Nanat-la-sportive : « c’est cool, on n’a pas à remonter après », car Rodolpho nous récupère après « 50 mètres » pour nous amener à notre dernière halte.
Cette marche n’aura donc pas servie à grand chose sauf à nous apprendre que Juan Pablo est une grosse balance : il a dénoncé la voiture d’un particulier à une meuf de la sécurité de la vallée en lui indiquant qu’elle s’est mal garée et qu’il faut prendre sa plaque d’immatriculation. Natnat a lu que vu qu’il y a plein de mines antipersonnelles encore actives dans cette partie du pays, c’est pour le bien des gens que JP fait ça, mais Mamax pense plus que c’est un bâtard. Et en plus d’être une balance, JP bouffe des Pringles qu’il recrache dès qu’il parle, c’est assez dégueux. Voilà, tout ça pour dire qu’on adore notre groupe. Nan en vrai, on adore Rodolpho, il a toujours le sourire et c’est le Chilien le plus cool de la Terre !
Nous voilà à notre ultime halte de la journée : le coucher de soleil. On nous a déposé sur un lieu en hauteur, avec une vue imprenable sur la vallée et quelques volcans de la région au fond, et à côté d’une dizaine de bus de touristes (nos amis Brésiliens ont carrément couru à la sortie du bus pour choper les meilleurs places pour leurs photos de mannequin). On peut d’ailleurs différencier 2 types de clients : les pauvres (nous) et les riches (qui ont dans leur pack un petit apéro de prévu pendant leur coucher de soleil). A part ça, on se les caille, il y a beaucoup de monde mais c’est vraiment super beau !
Le coucher de soleil (dans le sens premier du terme, soit la descente de l’astre lumineux pour être précis) en soit n’a rien de ouf, il est de l’autre côté de la vallée, mais c’est la lumière qu’il donne à la Vallée de la Lune qui est incroyable ! Tout est rouge, puis ça devient rose et la lumière se déplace de plus en plus vers les volcans au fond, au fur et à mesure que le soleil descend. Bref, c’est très cool, le meilleur moment de la journée quand même !
Fin de la visite, Rodolpho nous ramène en ville, le temps pour les Brésiliens de regarder toutes les photos, et à aucun moment ils ne prennent le paysage en photo, juste eux devant le paysage (ou des fois juste eux). On n’en a pas appris beaucoup sur la formation des roches, mais beaucoup sur le comportement des touristes Brésiliens, on a vraiment trouvé cela incroyable. Il est temps d’aller cuisiner des pâtes à notre hostal (on vous a dit que ces excursions coutaient chères ? Et que notre hostal était à 20 minutes du centre ville et qu’on a la flemme de marcher dans la nuit) et d’aller dormir tôt, demain debout à 6h !