Ville de lumière

Une fois n’est pas coutume, nouveau train pour commencer cet article entre Pingyao et Xi’an. Mais pour changer, on a pris un train express de jour où on est assis comme dans les trains français mais avec beaucoup plus de place pour les jambes (et ça, ce n’est pas négligeable pour Mamax !), mais aussi beaucoup plus de Chinois toujours aussi insupportables à faire autant de bruit en mangeant/jouant sur leurs portables (je ne sais pas si on va pouvoir faire un article où on ne va pas se le redire…). Un trajet sans encombre pour arriver en fin de journée à Xi’an. On a ainsi découvert qu’à la fin de chaque trajet, ils retournent tous les sièges pour que les gens soient toujours dans le sens de la marche ! Magique !

Xi’an (à prononcer « Chi – ane »), c’est grand ! Il y a un métro, au moins 5.5 millions d’habitants, plein de fast food occidentaux et le gros nuage de pollution couplé au temps pourri qui cache le soleil en guise de fond. Comme pour Pékin, les distances sont très grandes quand on regarde sur une carte. Notre guesthouse est plutôt bien située et il est possible de faire la plupart tout de même à pied (bon faut marcher, mais ce n’est pas insurmontable). On ne reste que 3 jours ici, sachant qu’un jour est consacré à la montée du mont Huashan (qui méritait un article à part, qui est ici), donc si on fait le calcul, ça nous laisse 2 jours pour visiter !

En regardant la météo, on se rend compte que le temps ne sera pas avec nous (bon ça on avait compris que depuis notre arrivée en Chine, il ne veut pas nous aider), mais que sur 1 des 2 jours, le temps serait un peu mieux (en gros il ne pleuvra pas). On profite de ce jour pour déambuler dans la ville. Et le truc obligatoire à faire quand on vient ici, c’est le quartier musulman, et plus particulièrement la rue Beiyuanmen. C’est le paradis de la street food ! On trouve des stands de chaque coté de la rue, qui vendent des brochettes de boeuf, des sandwichs fourrés, des noodles, des bananes frites, des poulpes grillés… Bref, un temple de la bouffe ! Il faut savoir que Xi’an est connu pour être la ville des « petites bouchées ».

On profite de notre tour dans ce quartier pour rejoindre la mosquée, errer dans les rues du quartier et admirer les 2 tours de la ville.

Pour rejoindre notre guesthouse dans l’aprem (et se faire une session « recharge de batterie/ repos de nos petites jambes encore souffrantes de la montée du mont Huashan »), on passe par un parc très sympathique (et gratuit, c’est rare en Chine pour être signalé) où les petits vieux du quartier sont de sortie pour faire leur petit sport, jouer au majong ou aux cartes, pratiquer le badminton ou se faire une petite session danse. C’est un peu tous les clichés qu’on pensait des personnes âgées en Chine, mais c’est rigolo, ça nous amuse et c’est le principal.

Le soir venu, on décide de se rendre à un spectacle de sons&lumières&eau avec une pagode en toile de fond et qui est sensé commencé à 20h selon la dame à l’accueil de notre guesthouse, 20h30 selon les Chinois qui organisent le show. Bref, on arrive 30 minutes trop tôt, mais ce n’est pas très grave, on se fait un mini apéro. Vient l’heure du show, et là c’est Versailles en kitch : pleeeeinnn de Chinois qui mitraillent de photos tout et n’importe quoi et un jeu d’eau et de lumière que chacun juge comme il veut (nous on n’a pas trouvé ça dingue, on a déjà vu mieux) sur une musique chinoise très lente.

En gros, ce n’est pas vraiment notre truc, le show qui est sensé durer 30 minutes (bon c’est selon la dame de l’accueil de notre guesthouse, mais on la croit là dessus), on n’en verra que 10 minutes. On a été plus impressionnés par le quartier du futur plein d’immenses tours qui entoure cette place que par le show en lui même.

Ce grand moment artistique fini, vient le moment du dîner, et on décide de faire le match retour dans notre temple de la street food. On a donc passé 2 repas ce jour là dans cette rue à goûter pas mal de choses et faire une confiance aveugle sur l’hygiène (astuce : on ferme juste les yeux quand ils préparent et voilà) (mais on écrit cet article plus de 48h après les faits, donc on peut supposer que tout danger est écarté). On alterne entre régalade et petites déceptions gustatives, mais on adore ! De jour, il y a de l’animation, mais le soir, ça se multiplie par 2 ! Xi’an est très vivante de nuit, par l’animation des gens, mais aussi par l’éclairage de la ville, tout est éclairé, c’est un énorme sapin de Noël toute l’année. On rentre à pied pour digérer tout ça !

On se lève (très) tôt le lendemain matin, pour 2 raisons. La première, c’est pour finir de sécher nos affaires que l’on a lavé la veille (on vous épargne nos petits détails passionnants de vie de backpackers (comme on dit dans le milieu), mais on a voulu faire une lessive, et soit on avait mis trop de fringues, soit les Chinois exportent tous leurs bons produits électroménagers et ne gardent que les pourris, mais bref pour faire court ça c’est mal passé et nos affaires étaient encore humides). Du coup nous voilà à 6h30 mat, la tête dans le pâté, les cheveux en bataille, en train de tenir nos vêtements à bout de bras devant la lampe chauffante de la salle de bain et la clim en mode chauffage, et à attendre que ça évapore. Rien de mieux pour se réveiller de bonne humeur !

La deuxième raison de notre réveil matinal, c’est pour aller voir l’armée en terre cuite, qui se situe à 45 minutes de Xi’an en métro. On voulait y être tôt pour éviter le monde. Pour une fois, on trouve direct le bus, puis direct les caisses, puis direct le lieu (bon c’était pas trop compliqué, fallait suivre la foule) (oui le plan d’arriver tôt n’a pas été efficace, il y avait quand même foule). Le lieu est en gros divisé en 4 parties : le musée et 3 fosses où ont été découvert les soldats.

On commence par le musée, qui est rempli de groupes de touristes chinois. On ne le dira jamais assez, mais là c’était vraiment impressionnant, ils poussaient fort, c’était juste insupportable, on passe vite à la fosse 3.

Dans la fosse 3, on ne voit pas grand chose, juste des tranchées et des soldats tout cassés dedans (il faut savoir que quand ils déterrent l’armée les soldats sont obligatoirement cassés, il faut les reconstituer après). On passe à la fosse 2, où on commence à voir des soldats debout, avec tête, sans tête mais ça commence à ressembler à quelque chose !

On fini par la fosse 1, et là waou !! 1000 soldats et chevaux debout, tous alignés, rangés par tranchés. C’est sacrément impressionnant ! La fosse est super grande ce qui permet de fluidifier un peu le monde, et en jouant des coudes on arrive aux barrières pour bien profiter de la vue.

Après cette belle vision archéologique, on sort de la fosse 1. On croise alors un gros groupe de gens avec pas mal de vigiles autour, Natnat entend Mamax dire « oh mais c’est Crespo » et le temps qu’elle lève la tête, il est parti en courant derrière le groupe. Il revient 5 minutes après avec la tête d’un gamin le soir de Noël. C’était en fait des anciens joueurs de l’AC Milan, il y avait Shevchenko, Maldini, Inzaghi, Crespo et surtout … JEAN-PIERRE PAPIN ! L’homme au ballon d’or, l’homme à qui on doit le mot « papinade » ! Mamax a fait sa groupie et un selfie avec lui, une belle situation improbable au fin fond de la Chine ! Après les photos de Zidane dans la boutique en Inde, Jean-Pierre Papin en Chine, que nous réserve le prochain pays en terme de foot et de célébrités ? (Platini si tu nous écoutes, on va à Hong-Kong début novembre).

On rentre en bus à Xi’an, on mange à l’hôtel et on attend notre train qui est en fin de journée. Dans la salle détente de notre auberge de jeunesse, ils passent le film « Mission sur Mars ». Sauf qu’ils ne passent qu’une heure du film, et en boucle. On y est resté tout l’aprem, autant vous dire qu’on le connait ce début de film ! On peut aussi observer un Chinois qui baille SUPER FORT, et deux mecs qui viennent d’un pays où on parle espagnol, mais d’un pays où il doit faire très chaud parce qu’ils étaient en short/marcel/claquettes, dehors comme dedans, alors que nous, on est en jean/chaussettes/doudoune/écharpe, dehors comme dedans (fait trop froid dedans aussi).

L’heure du départ a sonné, on fait nos petites courses pour le train et on monte dedans, direction Chengdu (pour 16h de trajet quand même). A nous les pandas !