On dit qu’il est difficile d’arriver à pied par la Chine (ici se cache une contrepétrie), mais il est aussi très compliqué d’atteindre les célèbres rizières en terrasse de Yuanyang (cherchez pas, il n’y a pas de contrepetrie là), notre objectif du jour ! Pour le réaliser, on décide de prendre un bus de Dali jusqu’à Kumming, puis un bus de nuit jusqu’à Xinje (la ville principale près des rizières), puis attendre le matin pour prendre un minibus jusqu’à la guesthouse. Le problème c’est qu’on ne connait pas vraiment les horaires du bus de nuit, et on ne sait pas si on pourra attendre à la gare le petit matin. Mais bon, tout ça n’était que la théorie, vous verrez ça ne va pas se passer comme ça #suspense

Nous voilà partis à 9h30 de Dali dans le premier bus pour un trajet de 7h !! Jusque là, aucun problème, si on omet quand même que le bus c’est quand même vachement plus chiant que le train, à part mal dormir, écouter les chinois bouffer de la musique et regarder le paysage, on ne peut pas faire grand chose. Pas la place pour jouer aux cartes ou au yams, faire de l’ordi, lire, regarder des séries ça file la gerbe, reste les jeux sur le portable mais 7h de rami et motus c’est lassant ! En plus le problème des journées « trajet », c’est qu’on se nourrit comme des gamins de 10 ans que les parents ont laissé seuls : chips, snickers, brioches en tout genre et bananes quand on en trouve. Bon pour le moral mais pas top pour nos fesses et bidons.

(On vous met des petites images des rizières quand même pour vous faire passer cette longue introduction « trajet »)

Après d’innombrables pauses et contrôles de police, on arrive enfin à Kumming vers 16h ! On prend un bus de ville pour rejoindre la gare du Sud d’où partent les bus pour Yuanyang, ça dure 1h #passiontrajetenbus. Il est 17h (si vous suivez bien), on galère un peu pour trouver l’entrée de la gare, on est un peu stressés pour les horaires du bus. On arrive aux guichets, la dame parle anglais, elle dit « Eight o’clock tonight », ça nous met en joie parce que ça nous laisse du temps ! Pour fêter ça, on s’offre une petit récompense, un Macdo chinois !! (Toujours dans le cadre de notre étude comparative des Macdo du monde bien entendu)

Le Macdo chinois

Si les Macdo internationaux ne vous intéressent pas plus que ça, vous pouvez passez directement à la suite :)

Le Macdo en Chine a bien plus de choix que celui en Inde, c’est à peu près comme la France. Ils font des bols de riz avec du poulet frit, mais nous on a testé les sandwichs classiques et une spécialité : un double burger avec 2 steacks et 2 saucisses (dit comme ça on dirait que c’est énorme mais ça reste Macdo hein, les steacks et les saucissons sont tous petits). Pas de potatoes, et pas d’eau dans les menus, que des sodas !

Ça reste un repas plus cher que des raviolis ou des nouilles, contrairement à la France où c’est en général un repas moins cher que la moyenne. Le resto est désert, on ne sait pas si c’est l’heure oui si le Macdo en Chine n’est pas le lieu de rendez-vous des jeunes, mais c’est pas déplaisant !

Après cette régalade gastronomique (Jean-Pierre Coffe, si tu nous lis d’où tu es…), il est 18h40, on décide d’aller attendre à la gare notre bus et de se mater un épisode de Narcos. ET LA C’EST LE DRAME. Quand il sort le billet, Mamax voit « 18h00 », on commence un peu à paniquer. La dame au contrôle de sécurité ne dit rien, on se dit que c’est peut être une erreur sur le ticket, ça nous est déjà arrivé. On demande à une autre dame à l’intérieur, qui nous répond en chinois en nous montrant l’heure, on sent que ça n’est pas bon pour nous, elle nous renvoie au guichet. On est sûrs, la galère arrive. On retrouve la dame qui nous a vendu le ticket, elle regarde le billet, elle parle en chinois à ses collègues, puis elle nous montre l’heure sur le billet en disant que c’est trop tard. On est super énervés, on lui dit « you said eight o’clock », elle fait genre qu’elle ne comprend plus notre anglais, du coup on est énervés après nous de s’être fait avoir comme des bleus et de ne pas avoir vérifié l’heure avant de partir peinards se faire un domac. Bien sûr, c’est le dernier bus de la journée, la dame accepte de nous changer les billets pour le bus du lendemain, qui est à 10h20.

On quitte la gare la rage au cœur, la boule au ventre, dégoûtés de perdre une nouvelle journée de trajet et de devoir payer une nuit d’hôtel en plus. On cherche un hôtel dans les environs, on fini par en trouver un, on galère comme pas possible pour se faire comprendre par les réceptionnistes, qui n’ont apparemment jamais vu un passeport étranger de leur vie. On fini par avoir notre chambre, c’est glauque, tout vieux et abimé, on a l’impression de choper le tétanos rien qu’en regardant l’état de la salle de bain, c’est bruyant. On profite du wifi, le seul avantage de cet hôtel (qui nous compte bonbon en plus !), ça et le fait qu’il ferait un décor parfait pour « Shining » !

Le lendemain, on se pointe tôt à la gare pour être sûrs. On démarre à l’heure, c’est à dire 10h20, et nous voilà partis pour 7h30 de bus. Comme dans le bus de la veille : c’est long, c’est chiant, il fait chaud. On a l’impression qu’on ne va jamais arriver à la ville proche des rizières, sachant que de là, on doit choper un mini-van qui nous amènera jusqu’à notre hôtel, à 45 minutes de là. Heureusement, avant d’arriver à la ville, le bus s’arrête et une petit dame chinoise monte dedans. Elle dit « I’m Belinda ». Alléluia, c’est la dame de notre guesthouse ! Elle venait en fait chercher d’autres passagers qui dormaient dans le même hôtel et qui avaient demandé le transport. Ca nous soulage, la chance nous sourit, on sent que la roue tourne a tourné ! On troque donc notre bus de l’enfer pour un mini-van rapide qui nous amène jusqu’à l’hôtel. Il est 19h. Après 2 jours de trajet, 2 cars/1 bus/1 mini-van, 1 hôtel glauque, 1 grosse fatigue, 6 brioches, 36 crachats du chauffeur, 6 paragraphes dans cet article, OUF on est ENFIN arrivés, et on va enfin pouvoir vous parler de ces fameuses rizières !!

On dort donc à « Belinda backpacker guesthouse », petite institution dans le coin. D’après le Routard et un blog qu’on avait lu, c’est bien, c’est propre, c’est cool. Bon, nous on a trouvé que c’était super vieux, assez sale, et on n’a pas eu de chance avec la chambre parce qu’elle était très glauque, sans eau chaude, toute petite et tâchée de partout (et le sous matelas chauffant qui ne marchait pas bien, mais bon ça il ne faut pas qu’on s’habitue, trop de goût de luxe après). Pour compenser tout ça quand même, Belinda et son mari sont adorables et nous ont beaucoup aidé durant ces 2 jours, et la nourriture était excellente (faut aimer le sel et l’huile par contre). Nous ne parlerons pas du wifi pour ne pas passer pour des drogués d’internet, mais bon… (les 3 petits points qui veulent tout dire). Réputation du Routard et du blog oblige, la guesthouse accueille beaucoup de français ! On fait la connaissance de Marion et Fabien (qui restent autant de temps que nous dans la guesthouse), de Eric et de Francine.

Les rizières de Yuanyang

Pour observer les rizières dans cette petite région, ils ont installé des plateformes payantes au dessus des 3 principaux spots (au dessus des plus belles et des plus grandes rizières de la région). Sauf qu’en fait, en marchant un tout petit peu autour de ces 3 spots, on peut avoir des points de vue sans payer pour un résultat à peu près comparable. Du coup, on en a un peu marre de tout payer, on préfère garder notre argent pour les raviolis et les bières. Notre auberge se situe à 6 minutes à pied de l’un de ces 3 spots, celui qu’on considère comme le plus beau : Duoyishu.

Comme vous pouvez sans doute vous l’imaginer, c’est une région vraiment très rurale (vraiment trèèèèès rurale même). Du coup, pas de métro pour se déplacer, mais il y a des mini-vans qui roulent non-stop entre les différents spots, ça ne coute pas très cher, c’est très pratique.

La nuit, on découvre avec joie qu’il y a un coq à côté de l’auberge qui chante toutes les 2 minutes, à partir de 3h du mat. Et les autres coqs lui répondent, du coup ça ne s’arrête jamais. Avec l’envie d’étrangler ces coqs, on se lève très tôt le lendemain, pour aller voir le lever de soleil. Belinda amène tout le petit groupe de français au point de vue gratuit. Il est 6h30, on attend jusqu’à 7h15 que le soleil se pointe. On voit toutes les rizières en terrasse en dessous, elles sont remplies d’eau, c’est vraiment trop beau !! On en oublierait presque les 2 dernières journées de galère. On s’offre une petite brioche, pour un petit déjeuner avec vue, qui passe premier du top ! Désolé petit dej sur la Muraille de Chine, mais là y a du soleil (voir ici si vous avez raté l’article).

Une petite pause à l’hôtel pour se remettre de toute cette beauté, puis on part à pied au « village champignon », un village qui a toujours des maisons traditionnelles avec les toits en chaume. Et comme on l’a déjà dit plus haut, c’est très rural : ça sent fort le cochon, cochons qui sont d’ailleurs partout ici, accompagnés des poules, qui vivent en liberté en dessous des maisons. On n’est pas convaincus de l’hygiène de la chose, mais c’est typique, y a pas à dire ! On voit les habitants qui font leurs linges, les enfants qui jouent, les paysans qui vont travailler.

Du village, on peut marcher un peu dans les terrasses. C’est trop trop beau (on va le dire beaucoup dans cet article, on est par avance désolés, mais on est un peu dégoutés car ça rend moins bien en photo qu’en vrai !).

On mange, on se repose un peu, puis on choppe un van pour aller observer un deuxième point de vue : Bada. On trouve le chemin indiqué par Belinda pour avoir la vue gratuite, on boit un coca en attendant que le soleil se couche. On est rejoint par Marion et Fabien, on regarde le soleil se coucher, c’est sympa mais nettement moins impressionnant que le lever de soleil !

Retour à l’hôtel, repas, douche froide (brrrr) et dodo ! On se relève encore tôt le lendemain, mais cette fois on se rend directement dans les rizières à côté de notre guesthouse pour observer le lever de soleil. On peut marcher dans les terrasses, on se gadouille les chaussures, mais ralalala c’est beau c’est beau !

Il y a déjà des gens qui bossent dans les rizières. On s’offre une petite brioche, du coup ce mini petit dej prend la première place du top, désolé petit dej d’hier, mais là on est DANS les rizières. On se balade dedans un petit moment, puis on va prendre un vrai petit dej à l’hôtel (à base de nouilles fortement huilées, mais bizarrement ça passe très bien, même à 8h30 du mat).

Petit repos, puis on part en van à Bada, où l’on souhaite faire une randonnée dans les rizières. Le temps s’est couvert depuis le lever du soleil, il y a beaucoup de brume partout, c’est assez impressionnant. On vous passe les détails de la galère pour trouver le bon chemin (on va arrêter de suivre les conseils des blogs !), mais on y arrive. On marche dans les rizières, et devine quoi… c’est… TROP BEAU, oui encore ! Pour citer un poète du 21ème siècle : « On dirait que ce n’est pas réel, on dirait que c’est une photo » (bisous Clement). La brume donne une ambiance assez sympa au final. Des fois le soleil se montre et il fait chaud, mais la plupart du temps le brouillard nous colle à la peau. On voit des gens qui travaillent, on manque de se faire écraser par un buffle en panique couvert de boue qui galopait, on prend un milliard de photos… On passe ensuite une forêt, un village, puis on remonte jusqu’au 3ème point de vue, où on ne voit absolument rien à cause de la brume, plus dense que la quantité de beurre dans les gâteaux chinois (et c’est pas peu dire !). 4h de marche, des belles montées et même pas mal aux jambes !! On est sportifs, ça y est nos mollets sont habitués aux grimpettes !

Pause à l’hôtel, on retourne là où on était ce matin pour voir le coucher de soleil. On prend une bière dans une mini épicerie, et ben mon cochon ils ne plaisantent pas avec les bouteilles ici ! 595ml le machin, pour même pas 1€ ! On la boit devant les rizières, on voit pas vraiment le soleil qui se couche mais la lumière est très sympa. On remarche dans les rizières pour achever nos chaussures déjà bien crados, c’est beau, on profite jusqu’au bout.

Bon on avoue, après les 18km de marche d’aujourd’hui, on a les jambes lourdes, la remontée jusqu’à l’hôtel finit de nous user les pattes. Nos jambes ont finalement encore du travail, fausse joie !

Repas à l’hôtel entre frenchies avec l’arrivée de Laurie, une nouvelle française, dernière douche froide, et demain on se retape 7h30 de bus pour retourner à Kunming ! Youpi !