Après un petit dej « simple mais bon » (comme aiment le dire les Français dans les commentaires Booking) offert par l’hôtel, on se dirige vers la gare routière. On prend un premier mini-bus pendant 2h, RAS au niveau de la conduite du chauffeur cette fois-ci, mais plus sur la piste qu’il nous fait prendre. Loulou verrait ça, il se retournerait dans son hospice pour vieux vans… On arrive tant bien que mal à la ville où l’on doit changer de bus, et à peine sortis qu’on nous catapulte dans un autre mini-bus qui nous attendait, on embarque direct et zou, c’est parti direction San Gil (se prononce « Sane Rile »). On a troqué notre chauffeur rigoureux par Bernardo, un fan de Vin Diesel et de Fast & Furious semble-t-il ! Schumacher n’est pas (encore) mort, mais on pense qu’il s’est déjà réincarné en notre chauffeur (chauffard ?) de bus. Bernardo va vraiment très vite, et on pense que dans sa tête, la voie de l’autre coté de la ligne blanche est une voie pour lui parce qu’il passera plus de temps en situation de doublement que sur notre voie. On fait une pause quand même à midi, lui pour manger et nous pour prier pour la suite. Si Bernardo aime conduire vite, pour manger c’est différent, il prend touuuut son temps devant son émission de télé. De notre côté on s’achète des petits pains au fromage muy rico comme on dit ici qu’on mange rapido, on ADORE ! La vue de la pause dej n’est pas mal non plus.
On repart, mais pour pas longtemps, on se fera arrêter peu de temps après à cause d’éboulements qui bloquent la route (merci la saison des pluies). Ils nous annoncent que ça repartira à 17h (soit 3 heures à attendre), ça nous emmerde pas mal, si au moins il pouvait y avoir Ryan Gosling qui sort de la bagnole pour nous faire une comédie musicale à la « Lalaland », mais nan, là il n’y a que des gros camions sur plusieurs kilomètres. Ca nous laissera l’occasion de parler avec un autre français dans le mini-bus, qu’on pourrait nommer « Monsieur Porto », car on a toujours envie de lui proposer du porto avec son gros melon. C’est le genre de monsieur qui voyage seul (machage de chewing-gum), qui explique que faire les trucs de touristes c’est pour les cons (machage de chewing-gum), et du coup s’entête à choisir des lieux sans réel intérêt, mais au moins, il ne voit pas de touristes, seulement des « locaux ». Bref, le genre de personne qu’on trouve passablement ridicule, on ne comprend pas l’intérêt d’être obsédé par ce qui est touristique et ne chercher que le « local », ne parler que de ça tout le temps et être super caricatural à la fin (car on pense que les lieux touristiques le sont pour une raison, si tu viens en France pour n’aller qu’à Laval, c’est quand même sacrément con) (même si c’est très beau Laval hein !). Bref, c’est aussi ce genre de monsieur qui connait aussi tout sur tout (machage de chewing-gum), et qui là, sait que c’est normal et que l’on va repartir vers 17h tranquille. On repartira au final au bout d’une heure, et Bernardo n’a pas aimé attendre tout ce temps et profite du bouchon pour doubler un max de gens. San Gil est d’ailleurs connu pour les sports extrêmes, on pense donc que les chauffeurs de bus se donnent du mal pour nous faire vivre le max de sensations. On arrivera sains et saufs à San Gil, on laisse Bernardo et sa Formule 1, et surtout, on laisse « Mr Porto » reprendre un bus pour se rendre dans une ville sans touristes…
Il est déjà assez tard quand on arrive à San Gil, on n’a pas forcément le temps de faire beaucoup de chose, on trainera donc le premier soir dans la ville faites de montées/descentes très reloues, on découvrira la place Bolivar (la fameuse), avant d’aller se boire une bière en terrasse et surtout, aller tester le resto « El Mana » !
El almuerzo en Colombie
En Colombie, ce qui est cool, c’est que bien souvent, le midi, les restos proposent des menus entre 3 et 4 euros, appelés « almuerzo » (« déjeuner » pour les non-bilingues) avec souvent une soupe et un plat que tu choisis entre de la viande ou du poisson et plein d’accompagnements dans l’assiette, genre riz/salade/frites/banane frite (c’est le classique celui là). C’est vraiment le plat traditionnel du midi, comme ça on fait plaisir à « Monsieur Porto » en mangeant local, et surtout ça fait plaisir à nos estomacs de bouboules et nos portefeuilles de radins-malins.
Sauf que « El Mana », ils font aussi cette formule le soir, et là-bas tu as l’impression d’être à un mariage, les plats s’enchainent sans vraiment comprendre ce que l’on a dans l’assiette. On va tout vous énumérer quand même, pour bien que vous compreniez notre bonheur de bouboules sur le moment : des morceaux de pastèques (en entrée, on n’est pas chez nous, on n’est pas là pour juger mais pour bouffer) avec un jus d’un fruit rouge non identifié, vient ensuite des morceaux de pains à tremper dans une sauce piquante, puis une soupe avec poulet/oignons/pommes de terre/carottes et tout ce que le cuissot à trouver dans la cuisine en fait, puis des arepas (ce sont des galettes de maïs que Natnat affectionne), re-jus du même fruit rouge, puis une salade avocat/chou/tomate/carotte, puis le plat principal (on a opté pour du porc, mais tu as le choix avec boeuf, poulet, lasagnes ou poisson) servi avec du riz, des frites, de la salade et une sauce qu’on a choisi à la commande, puis une bouchée en dessert qui se situe entre le mille feuille et le tiramisu coco/fruit confit crémeux (un beau bordel quoi). On s’est demandé à un moment si on allait avoir le droit à un trou normand… Et tout cela pour la modique somme de 4,5€, avec le petit caramel après avoir payé, comme la récompense du docteur quand tu es petit à la fin de la consultation. Bref, c’est le ventre tendu qu’on s’en va remonter les rues vers notre hôtel ! Et surprise du soir, on a le droit à la visite d’un beau gros cafard dans notre chambre ! Faut croire que l’on s’habitue à tout, car point de larmes, point de cris, point de crise de panique debout sur le lit, Mamax l’écrasera (avec une bonne distance de sécurité quand même), hop à la poubelle et on dormira sans problème (enfin Natnat a mis des boules quies parce que bien sûr, on avait lu un fait divers le jour d’avant où une nana s’était réveillée avec un cafard coincé dans son oreille).
Nouvelle journée, et trêve de bouboulouterie, aujourd’hui on a prévu un peu de marche pour éliminer le trop-plein d’hier soir. On commence par nous rendre au marché de la ville, qu’on pourrait définir par : « dans son jus ». On trouve évidemment de tout, des fruits et légumes aux viandes en passant par les jouets pour enfants ou encore tout le nécessaire en quincaillerie. Mais nous, ce qui nous intéresse, c’est la bouffe, et il y a tout un coin où les Colombiens viennent prendre leur petit dej, chose qu’on s’empressera d’imiter.
Allez zou, trêve de bouboulouterie bis, il fait trop beau pour rester le cul planté dans tous les coins à bouffe de la ville, on prend un bus pour Barrichara. On n’a qu’un mot : magnifique, incroyable, trop beau sa mère (on n’a pas réussi en n’en choisir qu’un…) !
Barrichara est un petit village carte postale, un peu comme villa de Leyva, mais encore plus mignon (on ne pensait pas ça possible). C’est beau, coloré, fleuri, calme, avec la belle église, la belle place, les toits en tuiles, les rues pavées, le soleil, on est vraiment tombés amoureux de ce patelin. Il y a même des petites maisons peintes en bleu/blanc qui nous font penser aux petits villages des îles Grecques !
Pour ajouter plusieurs cerises sur le gros gâteau, en haut du village on a le droit a quelques jolis panoramas sur la vallée et sur le village. On veut se marier avec ce village. C’est tellement beau qu’on photographie à nouveau chaque rues, ruelles, maisons, passages piétons du village, pierres, bouches d’égout… C’est plus fort que Naatat, on a l’impression de faire face à une ado lâchée dans un Sephora avec 100 euros et qui veut tout prendre.
Aucun point noir donc au tableau, si ce n’est peut être de retomber sur devinez qui ? « Mr Porto », au tout début de là où on doit commencer notre petite rando de la journée. Après avoir essayé de l’éviter, pas le choix on doit le croiser, il nous dit qu’il hésite à faire la même rando que nous, mais décide d’en faire une autre qu’aucun autre touriste ne fait (évidemment), on est donc assez contents de son choix. Allez, c’est parti pour une petite rando dans la campagne colombienne en direction de Guané. Le choix de faire la rando dans ce sens est simple : c’est sensé descendre. La rando dans cette vallée est très sympathique, au milieu des chèvres et des vaches, c’est assez facile, les points de vues sont toujours dinguos, mais chose qu’on n’avait pas prévu, il fait un soleil de dingue ! On ne va pas s’en plaindre mais on crame comme des rôtis au barbec du 15 août.
On arrive enfin à Guané, et devinez sur qui on tombe ? Nan on déconne, fini « Mr Porto », on ne le recroisera plus, le seul que l’on croisera là-bas est le Monsieur derrière le comptoir de la seule épicerie ouverte qui nous vendra une bonne bière fraiche méritée avant d’attendre notre bus pour revenir sur San Gil. En plus d’avoir « El Mana », San Gil a une autre spécialité culinaire, ce sont les « Big Ass Ants » (pour papa Mamax, on peut traduire cela par « Fourmis au gros cul »). On tâchera d’en chercher un peu partout en ville et au marché pour pouvoir goûter ces merveilles, mais on n’en trouvera pas. On se refera la cerise en prenant un petit goûter dans une boulangerie avant de nous reposer à l’hôtel. On ressortira le soir pour aller manger à … « El Mana », le seul et l’unique (pas besoin de vous rappeler le menu hein, c’est sensiblement le même qu’hier, sauf que si on choisit « lasagnes » comme plat, on a des lasagnes, des spaghetti bolos et des patates #jamais-trop) !
Dernière journée à San Gil, on la commence au marché pour la jouer local dans notre petit dej, puis on part escalader le Cerro « La Gruta » en haut de la ville. C’est pentu (mais comme toute la ville en soit), et on est assez contents d’être en pleine journée parce que le quartier n’envoie pas de la sérénité au max, mais on arrive enfin en haut pour jouir de la belle vue sur la grande ville et ses montagnes.
Deuxième activité de la journée (et dernière), celle de nous rendre au parc naturel « El Gallineral ». On repasse devant « El Mana » sans broncher et au moment d’arriver sur place, la dame à l’accueil nous annonce qu’en raison d’inondation (putain de saison des pluies), le site est fermé. Tant pis, vous n’aurez pas de photo d’iguanes, de perroquets, de toucans ou on ne sait quoi (en vrai, on ne sait pas trop ce qu’il y avait à voir derrière les grilles). On se console en se baladant dans le centre ville et en tombant sur une fête du village avec une mignonne chorale d’enfants !
A la base, on voulait prendre un bus de nuit pour nous rendre tout au nord de la Colombie, à Santa Marta, mais le gentil Suisse de notre auberge nous a dit qu’on allait rater les vues sur la vallée qui sont « magnifiques », et en plus on n’a plus rien à faire cette aprem du coup. On change donc notre plan pour prendre un premier bus de jour en direction de Bucaramanga et voir cette vallée avant de prendre un bus de nuit de là-bas direction LE NOOOORD. On vous dira dans le prochain épisode si c’était si « magnifique » que ça…