Il est l’heure des adieux déchirants, touchants et émouvants avec le Cambodge ! Et pour nous faire un dernier clin d’oeil, note chauffeur du van qui nous conduit à la frontière du Vietnam est obligé de s’arrêter au bout de 10 minutes de trajet à cause d’une surchauffe ou on ne sait quoi dans son moteur. La « pause » durera 30 minutes, mais bon, on se dit que jusqu’au bout, le Cambodge nous en aura voulu !
On arrive à la frontière entre le Cambodge et le Vietnam, accompagnés d’un couple français et d’un couple australien. Et les frontières, vous le savez maintenant si vous suivez le blog, c’est devenu notre point de stress numéro 1. On ne va pas vous faire mijoter trop longtemps, ce passage à la frontière s’est super bien passé (pour nous) ! A contrario, nos amis australiens se sont fait rembarrés et ont dû faire retour à la case Cambodge tandis que les autres Français ont un peu galéré pour expliquer leur situation avec leur visa, mais s’en sont sortis au prix d’une bataille verbale avec les douaniers.
On aura tout de même le droit à une célèbre tentative de demande de bakchich au moment de la visite médicale (car oui, il faut faire une visite médicale de l’espace où le « docteur » te prend la température en te pointant un faisceau lumineux sur la pomme de ta main et trouve une température de 36 pour tout le monde), où Dr Crapule joue la carte « donnez moi 1$ maintenant » mais où Naatnat et Mamax ont riposté avec la carte « on a un carnet de vaccination international » qui contre l’attaque du docteur et les sort vainqueur !
Tampons en règle dans le passeport, on reprend la route, d’abord dans un mini-van, puis dans un mini bus Vietnamien, direction Can Tho ! Le trajet est vraiment très long, c’est un bus pour les locaux, on est très mal installés, et on pense tout simplement qu’on sature gentiment des bus… Mais on arrive tout de même à destination, heureux de découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture et surtout, UNE NOUVELLE CUISINE #bouboule
Notre hôtel est plutôt bien situé, le réceptionniste plutôt gentil, la chambre plutôt sympa, la ville plutôt animée et du coup, on est plutôt content pour nos premières impressions au Vietnam. Et la #team-radins que nous sommes prend encore plus de plaisir à la vue des prix de notre premier resto qui sont divisés par 4 par rapport à nos repas moyens au Cambodge ! On se prend la soirée pour réserver un bateau le lendemain matin (pour visiter les marchés flottants sur le Mekong) et un bus le lendemain aprem (pour rejoindre Ho Chi Minh), puis dodo.
Premier réveil au Vietnam à 4:40, ça pique pas mal, et le taxi qui doit venir nous chercher est évidemment en avance ! C’est un peu toujours comme ça : quand tu as envie d’être en avance quelque part comme pour aller prendre un bus, le taxi sera toujours en retard, mais quand c’est le matin très tôt où quelques minutes de plus pour bien te réveiller ne serait pas de refus, le mec sera toujours en avance sur ce qui était convenu !
"Je pose Mékongé pour 11 mois"
(bon en vrai c'était plus une démission que des congés, mais pour la vanne ça rendait moins bien)
Bref on est à peine réveillés, on suit ce qu’on nous dit tels des zombies, on sort du taxi, on nous amène sur le ponton en nous prenant la main comme on le ferait à des enfants pour traverser une route, on nous donne notre petit dej comme à des enfants avant d’aller à l’école (ce sera un banh mi pour les plus curieux), on nous fait monter dans un bateau… Bref on subit clairement tout ce qui nous arrive et on nous aurait dit qu’il fallait nager pour rejoindre le bateau qu’on l’aurait fait.
Il est donc 5h passées quand on largue les amarres. On fait connaissance avec Martine, notre driver personnel pour toute la matinée. On est sensés être de retour à l’hôtel à 12:00, soit 7h avec Martine, soit aussi beaucoup de temps sur le bateau !! Martine, au premier regard n’est pas franchement la plus rigolote, et ne parle pas anglais (enfin elle pense que si, mais en fait nan, pas du tout). Du coup on se fait engueuler à chaque fois qu’elle veut nous parler, parce que le dialogue est impossible en fait avec elle : « – Kof ? – What !? – Kof ??? – What is kof ??! – KOOOFF !! – Coffee ? – YES KOF !! – Oh no thank you but we don’t like coffee – KOF ?? » Bref, ça pouvait être très long, et un sourire qui veut en gros dire respectivement « on n’a rien compris, tu n’as rien compris, mais on se trouve mutuellement gentils » permet souvent de clore une discussion profonde. Voilà donc en gros les présentations avec Martine.
Ca c’est Martine !
Il fait nuit noire quand on commence notre « croisière » sur notre barque, et Martine file du coup une grosse lampe à Mamax pour qu’il l’aide à diriger et voir si des trucs se cachent à la surface de l’eau. C’est le genre de lampe que tu vois dans Titanic à la fin, quand les secours essayent de voir s’il y a des survivants sur les planches de bois qui flottent, mais les seules choses que l’on voit ici à la surface, ce ne sont pas Rose & Jack mais plus Feuilles & Déchets… Le Mekong c’est sale ! Très sale ! Du moins la partie que l’on visite (on ne veut pas généraliser non plus par peur de froisser des inconditionnels du Mekong, mais bon). On se disait que ce serait drôle de vider le Mekong un jour comme ils avaient vidé le canal St Martin à Paris et voir ce que les gens peuvent bien jeter.
"Merde, Mékong"
(l'originale c'est "merde mes tongs", au cas où personne à part Mamax ne l'avait...)
(car on ne vous l'a pas dit, mais Mamax est fan des Bronzés de père en fils
C’est tellement sale ici que toutes les 30 minutes, on est obligés de s’arrêter pour que Martine enlève les sacs plastiques qui se coincent dans les hélices du moteur. Tout le monde ici y jette ses déchets, c’est vraiment une poubelle géante. On ne sait pas si vous avez déjà vu (enfin on imagine que oui quand même) une fin de marché en France quand les stands ont été vidés et que les poubelles ne sont pas encore passées, ben c’est pareil ici mais sans la partie poubelle qui vient nettoyer après.
On arrive au premier marché après 1 heure (oui c’était très long !), et on voit alors ce théâtre à ciel ouvert. Ca joue aux marchands, ça bicrave, ça se passe des fruits et des billets d’un bateau à l’autre, on est aux premières loges du spectacle. Des gros bateaux transportant chacun des cargaisons différentes (ananas, citrouille, navets, pommes de terre…), des plus petits bateaux qui vendent des banh mi ou des fruits et des bateaux de touristes comme le notre qui circulent au milieu de tout ça. Dans notre bateaau, il y a deux avis assez différents : Mamax qui est un peu déçu (il pensait voir un marché avec des minis barques, un truc plus mignon quoi, alors que là ce sont des gros bateaux au milieu du fleuve, qui dégagent une odeur de merguez grillée, comme un soir de match de foot au Stade Lavallois aux abords de Le Basser) et Naatnat qui y voit l’authenticité et la gentillesse des gens (c’est la caution kikoulove du couple).
Après 20 minutes d’allers-retours dans le marché, il est temps de bouger, et de suivre la coulée de tous les bateaux à touristes, du coup Martine nous amène au second arrêt de la journée, sur la terre ferme cette fois : une usine pour faire des rice noodle ! Étant des assez grands amateurs de la chose, on est plutôt content d’enfin savoir ce qu’on bouffe depuis 3 mois ! Pause pipi (on vous dit tout hein) et on repart !
On va en direction maintenant d’un second marché flottant, à 1 heure d’ici (oui, c’est encore très long !). Dormir n’est pas interdit, mais très compliqué sur cette barque… et pourtant qu’est ce qu’on aimerait bien ! Martine a profité de notre visite de l’usine pour nous préparer un ananas chacun à déguster le temps du trajet (bon on se l’enfile en 5 minutes, mais ce fut 5 minutes de pur bonheur au milieu de cette heure monotone). On pense que Martine commence a bien nous connaître !
"Mékong de ta race"
(c'est une privante joke, mais c'est notre article, on fait keskon veut!)
Ah on a oublié de vous dire aussi, mais Martine, pour nous donner quelque chose ou dire qu’elle veut nous parler, elle nous crie un gros « YO YO YO », en mode rappeur débutant des années 90. Ca nous fait beaucoup rire (on commence à bien l’aimer notre Martine) ! Et on vous l’a dit, c’est une heure de bateau, c’est donc très long pour nous, mais aussi pour Martine. Du coup Martine aussi s’ennuie, et quand elle s’ennuie, elle en profite pour mettre en pratique ce qu’elle a appris en spé Arts Plastiques au collège pour nous confectionner ses plus belles couronnes et bracelets en feuille de palmier/bananier. Un cadeau comme ça ne se refusant pas (comme le fameux collier de pâte d’un mioche à la fête des mères/pères, tu ne peux pas dire non par principe, mais bon), on passe pour des joyeux touristes auprès de tous.
Vers 8:30, on arrive enfin au second marché, où on dénombre plus de barques de touristes comme la notre que de barques de marchandises, mais les barques sont plus petites, plus mignonnes, et ce sera surtout l’occasion pour Martine de nous acheter pleins de fruits : des mini mini bananes (plus c’est petit une banane, et plus c’est bon) (c’est comme pour les chiots, les services à thé et les barques du marché) et des mangues super bonnes (sans le sticky rice, mais c’est tellement bon que même Naatnat s’en moquait du riz !).
Le soleil commence à pointer son nez, et Martine nous propose de troquer nos couronnes de prince et princesse (rhaa flûte !!) contre les fameux chapeaux coniques vietnamiens ! Nous, grands touristes que nous sommes (et pour ne pas froisser Martine), acceptons d’enfiler ces beaux chapeaux pour confirmer encore un peu plus notre statut et assoir notre suprématie de gros touristes auprès des autres barques à touristes (même si on croise d’autres bateaux avec des touristes qui ont des bateliers ayant fait la même école d’art plastique que Martine…). On reste 15 minutes sur place puis on repart.
On va cette fois ci en direction d’un jardin pour goûter et apprendre des fruits qui nous sont inconnus, et tout ça avec Martine. Pour nous y rendre, il faut empreinter des canaux tout mignons, avec la jungle qui borde chacun des côtés. On se croirait dans Apocalypse Now, ce qui laissera Mamax ressortir ses phrases de film ricain préférés : « Naaan, pas Bobby !!!! » ou encore « C’était pas ma guerre putain ! »
On arrive donc à ce fameux jardin, et comme on vous l’a déjà annoncé, Martine ne cause pas un mot d’anglais. Elle nous montre donc des fruits dans les arbres qu’on ne connaît évidemment pas, on en goûte quelques uns, mais ça ne fait pas avancer plus que ça le schmilblik puisqu’on ne connaît même pas les fruits que l’on déguste. Ça ressemble plus à un dialogue entre sourds, à base d’onomatopées et de gestes avec les mains, mais Martine est rigolote et se donne vraiment à fond alors ça compense pas mal ! De surcroit, le jardin est vraiment mignon ! Et surtout, on a vu comment pousse un ananas ! C’est le genre de truc qu’on ne sait jamais, on ne cherche jamais trop à savoir, mais quand on le découvre, on est trop contents !
Fin de la visite du jardin, petite pause hamac au bar d’à-côté et on repart en bateau Simone Martine! Et là, Martine nous fait un petit gros kiff : un plateau de fruit qu’on aime : pastèque, mangue, banane et un fruit étoile qu’on ne connaît pas (mais lui il n’est pas bon alors on s’en fou!). De quoi faciliter notre transit ralenti par tout le riz du Cambodge (en espérant que ça ne le facilite pas TROP non plus) !
C’est donc avec ce bateau et ce plateau de fruits qu’on parcourt la fin du canal avant de rejoindre « l’autoroute » locale, puis d’enfin retrouver la terre ferme au bout d’1h30 de trajet.
PS : on n’a pas le vrai nom de Martine hein, c’était juste pour faire une mise en situation, mais vous pouvez remplacer Martine par Véro ou Pénélope, on s’en fout nous
On rentre à l’hôtel, et c’est déjà notre fin de séjour ici à Can Tho. Ce fut bref, mais l’ambiance de notre première soirée dans la ville et notre croisière sur le Mekong nous a remis un peu de moral après nos 2 semaines un peu difficiles au Cambodge. Prochaine étape : Ho Chi Minh !