Avec le trajet Ho Chi Minh Ville-Dalat, on teste notre premier bus de nuit vietnamien ! On retrouve le même bus couchette que la vieille (en plus vieux). Cette fois, on a des couchettes en hauteur, elles ne sont pas vraiment grandes, pas confortables non plus et on a la clim qui souffle juste au dessus. Ca ne sera donc pas une très bonne nuit (si dormir 2/3h peut s’appeler une « nuit »), et on arrive vers 5h du matin pas franchement frais.
Enfin pas frais psychologiquement, parce que physiquement, on se caille ! Dalat étant situé dans les montagnes, on savait qu’il allait faire plus frais (c’est même la raison pour laquelle elle a été construite, pour permettre aux coloniaux français de se rafraichir de la chaleur de Saïgon), mais là c’est carrément le grand froid avec un vent à décoiffer un chauve (on vous a dit qu’on était devenu des vieux, du coup, on utilise leurs expressions aussi) (on vous a épargné « Du vent à décorner un boeuf » quand même). Sur notre résa Booking, il y a marqué « Réception ouverte 24/24 » pour notre hôtel. Super, on marche donc une demi heure dans les rues pas toujours éclairées, on arrive devant notre hôtel qui est bien évidement fermé. Les descriptions Booking, c’est un peu comme les profils sur les sites de rencontres ou les CV, on met que des trucs cool pour draguer l’audimat, et l’audimat sera au final toujours déçu ! On sort les doudounes, les k-way et on attend dans le vent une bonne heure, pendant que la ville se réveille petit à petit #pauvgosses.
Les rideaux de l’hôtel se lèvent enfin peu après 6h, et bien sûr la chambre n’est pas prête, on laisse nos sacs et on file dans la boulangerie « Lien Hoa » citée par plusieurs blogs ! Et c’est un peu notre nouveau paradis pour les 3 prochains jours, surtout après une nuit comme ça ! Plein de gâteaux en tout genre, viennoiseries et autres gourmandises, et tout ça pour la modique somme de vraiment-pas-cher dôngs (la monnaie au Vietnam pour les gens du fond de la classe). On fait le plein, on déguste tout ça face au lac de la ville (où un rayon de soleil se pointe quand on se pose et repartira aussi vite quand on quittera les lieux) et en avant les visites, c’est ti-par mon canard !
Bon, on est vite coupés dans notre élan, la première visite qu’on voulait faire n’ouvre qu’à 8h30 (et il est à peu près 7h45, merci des conseils Jean-Michel Routard). On patiente (encore) (Mamax et sa patience sont ravis) dans le froid un resto en face, avec un bon thé et un Sprite (tu sais que tu n’es pas loin de toucher le fond quand tu bois un Sprite à 8h du mat quand même). Il est enfin 8h30, on peut commencer à visiter la « Crazy House », qui est en fait un hôtel créé par une architecte moderne. C’est un mélange d’une maison dans Disney et d’une oeuvre de Gaudi. C’est surprenant, étrange, barré, artistique, coloré et sans cesse en construction/rénovation. L’ambiance est donc assez sympa mais on ne s’y verrait tout de même pas y rester une nuit (il y a quand même des statues d’animaux, genre des tigres, avec des yeux rouges dans les chambres, c’est flippant). Un ouvrier nous dit de monter dans une partie encore en construction, du coup on est tous seuls, on marche quasiment sur la peinture fraîche, c’est marrant.
On continue notre visite pédestre de la ville en nous rendant dans le quartier des maisons coloniales. On en voit au final très peu, souvent cachées par les forêts avoisinantes. On tombera au final sur une cathédrale prise d’assaut par un groupe de Chinois, mais nous, elle nous en touche une sans faire bouger l’autre (bon c’est pas vraiment une expression de l’ancien temps, mais on l’aime bien, et après tout c’est celle de Chirac, qui n’est pas de toute première jeunesse !).
On finit notre balade de la matinée par la visite d’une ancienne gare ferroviaire, la plus ancienne du Vietnam qui aujourd’hui sert plus de musée, pause photos pour Chinois et coin pour blogguers-qui-veut-du-like-sur-sa-photo-Instagram que pour une gare ferroviaire. Mais pour pouvoir rentrer il faut payer. On se dit que ça a l’air sympa, mais bon, pas au point de payer non plus, on ira à Deauville, c’est la même gare et au moins c’est gratuit. On fait le tour, on trouve un chemin qui fait arriver par l’arrière, du coup on a notre photo de la gare sans rien payer #rebelles. On sort en marchant vite vite et en se cachant derrière un groupe pour pas que le mec qui nous avait demandé des sous nous voit #rebelles-mais-flippettes.
On mange, on rentre à l’hôtel et il est temps de faire un premier bilan de Dalat. Le centre-ville n’est franchement pas très beau, il fait super froid (pour palier ce froid, les Vietnamiennes ont trouvé l’astuce ultime : des chaussettes qui ont le pouce séparé, pour pouvoir mettre des chaussettes ET des tongs !), mais c’est super fleuri et ça mériterait une note de 4 fleurs sur l’échelle des villages fleuris en France. Mamie Mamax serait aux anges et Grand-Père Naatnat y trouverait lui aussi son bonheur. Comble de la chose, un festival de fleurs semble débuter le jour où nous partons de la ville.
Outre leur deuxième religion pour les fleurs, la deuxième passion ici semble être vouée aux karaokés ! Ils sont très nombreux, très bruyants, avec des enceintes XXL qui percent le tympan à 9h du mat comme à 18h le soir. Bref, ils en sont fous, le pratiquent en groupe ou en solo (oui oui), pour notre plus grand bonheur.
On finira notre aprem à l’hôtel, avant de renfiler notre doudoune le soir pour aller visiter la pagode Linh Son à quelques pas de notre guesthouse. Il faut grimper tout de même un peu, il n’y a pas grand monde et ça ne casse pas trois pattes à un canard (mais un peu celles de Mamax et Naatnat !).
On décide ensuite d’aller déambuler dans le marché (très) local de la ville avant qu’il ne ferme. On y trouve tous les trucs classiques d’un marché local (à savoir les fruits et légumes en veux tu en voilà, les viandes découpées en vrac qui puent la mort, les poissons entre la vie et la mort et les poulets avant la mort) et les trucs un peu moins classiques : plein de fraises et de confitures de fraise (la fraise étant la spécialité locale), les bouteilles d’alcools avec un serpent ou un scorpion qui baigne dedans (« Comment vous faites pour faire rentrer le crapaud à l’intérieur ? »), plein de bacs à bonbons au kilo (on n’a pas gouté parce que ça ne donnait franchement pas envie) et les fameuses chaussettes-claquettes !
On part ensuite se boire un verre dans un resto qui ne passe que des reprises des chansons de Noël, dont pas mal en boucle. Les grands gagnants sont incontestablement « Last Christmas » de Wham et « All I want for Christmas » de Mariah Carey, on les aura entendu des centaines de fois depuis notre arrivée au Vietnam, de plein de versions différentes, le truc à devenir complètement chèvre ! Pour dîner, on teste une nouvelle spécialité locale de street food, un truc mi-crêpe mi-pizza. Dit comme ça, ça peut avoir l’air trop cool, mais en fait c’est juste bon mais pas à se taper le cul par terre ! On finit à la boulangerie, qui est pour le coup une valeur sûre.
Une bonne grosse nuit de sommeil pour rattraper notre quasi nuit blanche et nous voilà frais comme des gardons (on essaye de placer le plus d’expressions possible dans cet article) ! On est excités comme des puces, car aujourd’hui c’est journée scooter. Normalement, les touristes n’ont pas le droit de conduire de 2 roues motorisés au Vietnam (même si tout le monde le fait hein), et la réceptionniste nous explique bien que c’est interdit et qu’il faut faire hypra-méga-giga gaffe du coup #merci-pour-la-confiance. On est donc un peu stressés, surtout que c’est le pays où le scooter est roi, et le code de la route en prison. Mais c’était sans compter sur Mamax-Schumi qui gère comme un pro, et à part sa sale manie de se garer au milieu du passage, il devient un très bon conducteur (mais ça n’empêche qu’il faut serrer les fesses à chaque croisement de route en centre ville).
On enfourche notre bolide, on fait notre halte contractuelle à la boulangerie, et c’est parti mon kiki, direction la cascade des éléphants !! Le lieu se trouve à un peu moins de 30km de notre hôtel, et nous fait emprunter une belle route. Quand on dit belle route ici, il y a l’aspect esthétique, où l’on trouve les paysages franchement superbes, et l’aspect technique, où la route est bien goudronnée et sans (trop de) trous, et ça, parole de scout(er), ce n’est pas négligeable ! Et puis, une fois qu’on quitte la ville, il n’y a quasi plus de traffic, et du coup c’est tout benef !
Après une petite heure, on arrive enfin à cette fameuse cascade ! On ne sait pas le pourquoi des éléphants dans le nom, mais la chute d’eau est vraiment magnifique, le débit énorme, la cascade assez impressionnante, on manque de glisser pas mal de fois sur les rochers, mais on passe un très bon moment. Et cerise sur le gâteau, cherry on the cake, le must du must, il y a du soleil, on crève de chaud avec nos couches et surcouches qu’on avait enfilé en quittant Dalat-le-pôle-nord.
On reprend le scoot pour 200 mètres afin d’aller voir une nouvelle pagode et surtout son gros Bouddha qui la surveille. Après le grand Bouddha de Leshan, le Bouddha en bronze de Hong Kong, les milliers de Bouddha de Birmanie, on commence à collectionner nos Bouddha célèbres telles des cartes Pokémon. Bref, il est gros, vert, rieur et nous amuse pas mal.
On a encore quelques visites de prévues avant de devoir rendre la bécane, on tchek notre Bouddha et on reprend la route dans le sens inverse, direction Dalat. Petite info intéressante, le Vietnam est le 2ème producteur mondial de café (c’est cadeau pour vos soirées entre potes, ça peut toujours en impressionner quelques uns…), et surtout, ils produisent un des café les plus chers du monde !
On avait déjà entendu parlé de ce truc, mais on a pu aller voir de nos propres yeux une ferme qui en produisait et pour vous faire court : c’est du café récolté dans les excréments de civettes asiatiques, qui mangent les cerises de caféier et qui ne digèrent pas les noyaux, et c’est vendu très cher (vous allez peut être passé pour une personne un peu trop passionnée par le café en sortant cette info dans votre soirée entre pote par contre) ! On n’est malheureusement pas amateur de café, mais le Me Linh Coffee Garden était sur notre route, et le processus nous intriguait tout de même pas mal (et la vue valait aussi une petite pause).
On reprend la route afin de trouver notre spot pour casser la croûte. On en trouve un idéal ! On vous fait le topo : une vue imprenable sur la vallée, de la baguette, du pâté, de la vache-qui-rit, du calme, le froid et le vent, on est au top (il nous en faut en effet pas beaucoup) !
Direction maintenant la pagode Linh Phuoc. Il faut encore faire une heure de route, il bruine, le soleil est resté à la cascade, et on se caille les miches sur notre bolide ! Mais tout cela en valait quand même la peine, la pagode est incroyable ! C’est assez difficile d’expliquer le lieu : il s’agit d’un ensemble de bâtiments incrustés de mosaïques, de céramiques, de terre cuite et de décorations en tesson de verre. Tout est gratuit, et qui dit gratuit et beau dit foule. Mais bon, en faisant abstraction des Chinois, c’est vraiment superbe, on en prend plein les mirettes !
On avait pour ambition de faire d’autres visites aujourd’hui, mais la météo nous fait comprendre qu’on n’est plus trop les bienvenus, le scoot fait vraiment mal aux jambes de Natnat, on décide de rentrer à l’hôtel « nous réchauffer » (entre guillemets, parce qu’il n’y a pas de chauffage, mais juste un mini truc électrique qui se rapproche plus du grille-pain que du chauffage). Après une bonne pause, on ressort manger, un bon resto, le petit tour à la boulangerie et retour au bercail !
Le lendemain, il est temps de quitter Dalat, notre bus est à 12h30, on n’a donc rien à faire de la matinée. Programme passionnant en perspective : on prend le petit dej, on fait les sacs, on patiente un peu, on va à la boulangerie faire le plein, on mange en attendant le bus et on quitte Dalat direction Hoi An ! Allez zou les loulous !