On quitte le lac Titicaca aujourd’hui, direction la capitale, oui M’sieur ! On va par la même occasion pouvoir tester les bus boliviens, car en lisant les blogs d’anciens voyageurs, on a bien compris que cela a l’air d’être une sacrée expérience en soit #owi-owi. On avait même rencontré un voyageur en Colombie qui nous a dit « En Bolivie, avant de monter un bus, il faut que t’ailles vérifier l’état des pneus ! ». On ne sait pas comment il prenait les bus lui, mais nous on passe par les gares routières, on achète notre ticket, on attend que le bus arrive et c’est donc trop tard pour vérifier l’état des pneus (et puis en vrai, on n’est pas plus amateurs que cela en pneumatique et on ne saurait pas reconnaître l’état d’un pneu neuf d’un pneu qui sort d’une course de formule 1, donc bon). On part donc à 9h20 de l’hôtel, à 9h25 on est sur la place principale et on trouve un bus qui part à 9h30, on oublie de regarder les pneus, mais bon jusque là, tout va bien, Bolivie : Ten points (« YEAAAHHH !! ») (faut se mettre en condition « Eurovision » pour comprendre le « Yeah ») ! On sait que ce bus doit traverser un delta du lac Titicaca (en vrai on ne sait pas du tout si c’est un « delta », mais ça faisait con de dire « un endroit maritime où les bouts de terre sont assez proches », et puis là ça fait connaisseur) (ça faisait connaisseur*), mais selon nos recherches les histoires divergent : apparemment on doit sortir du bus et payer un bateau pour traverser et reprendre le bus après (qui lui aura traversé sur une grosse barque à côté), mais des fois non…
Bref, après 1 heure de route on arrive à ce fameux embarcadère. Des gens descendent, d’autres non, on oblige un couple de touristes espagnol à descendre, nous on nous dit rien (ou alors ils nous on dit un truc et on n’a pas compris, mais ils n’ont pas insisté non plus), du coup on reste dans le bus, on se cache un peu pour ne pas se faire prendre par la patrouille (au cas où), le bus commence à embarquer sur un mini radeau en bois (vu la fiabilité du truc, on comprend que les gens préfèrent payer un petit bateau en plus). Personne ne nous dit rien à l’arrivée non plus, on n’a pas compris mais on peut reprendre nos activités habituelles pour les 2h30 de route restantes (et il faut savoir qu’on a des activités passionnantes, mais las activités qui font l’unanimité sont : l’écoute de podcasts de ciné, l’écoute de musique et le gros dodo baveux).
Vers 13h on arrive à La Paz, on apprend en ayant une vue depuis notre bus que cette ville est en fait une immense cuvette, et on nous dépose un peu en hauteur de la ville (en vrai c’est tellement immense, on était déjà bien entrés dans La Paz, mais bon on est quand même bien en hauteur par rapport au centre ville). On marche 30 minutes jusqu’à notre hôtel en ne faisant que de la descente (dans ce sens-là ça va), puis on cherche un endroit qui est encore ouvert à 14h pour manger un bout ! On teste alors les empanadas d’ici, qui portent le doux nom de « salteñas ».
Les empanadas en Amérique du Sud
Pour tout vous avouer, on pensait que les empanadas venaient d’Amérique Latine (la faute au resto argentin à côté du boulot à Paris !), mais d’après Monsieur Wikipédia (ouais on a bossé cette fois-ci, pas comme cette histoire de « delta »), c’est originaire d’Espagne (ce qui est logique après tout vu que l’Espagne a colonisé l’Amérique du Sud) (vous remarquerez que l’on vérifie nos infos pour parler de bouffe mais pour parler de vieilles pierres ou de guerres on est moins consciencieux). Bref, ça reste toute de même un met très répandu en Amérique du Sud, et elles sont différentes dans chaque pays ! De base, le concept est toujours le même : un chausson fourré à quelque chose (viande, poulet, fromage la plupart du temps). C’est une mini calzone en gros (d’ailleurs les pizzas calzones sont dérivés des empanadas !) (merci Wikipédia, on a vraiment appris trop de trucs).
Au Chili, elles sont grosses et ressemblent vraiment à des petites pizzas. Au Pérou et Argentine, elles sont plus petites et parfois frites dans l’huile. En Colombie, elles n’étaient pas dingues, mais il y avait une constante : c’était toujours bien gras. Et donc en Bolivie, elles sont petites, elles s’appellent « salteñas » (parce qu’elles viennent de la région de « Salta » en Argentine), le dos est noirci et la garniture contient souvent une sauce liquide, du coup on mange d’abord un peu le dedans avec une cuillère.
Voilà, vous l’aurez compris, on adore les empanadas (et ça va, c’est pas compliqué à refaire chez soi, on va pouvoir en remanger !) (enfin on dit ça mais on aura sûrement la flemme et ça se finira en coquillettes/cordon bleu cette histoire).
Après cette pause gustative, on décide d’éliminer un peu tout ça en montant au mirador Kilikili (kiriii !). C’est très très raide. Il ne faut pas oublier non plus que La Paz est la capitale la plus haute du monde, entre 3800 et 4200 mètres (ça dépend si on est en bas ou en haut de la ville) (et d’ailleurs c’est une des rares villes du monde où les quartiers riches sont en bas et les quartiers pauvres en haut, juste à cause de ça), du coup entre l’altitude et le rhume qui nous bouche le nez plus que jamais (sans oublier de mentionner dans cette liste notre état sportif proche d’un escargot, mais vu qu’on en a honte, on préfère le mettre dans des parenthèses à côté), on galère pas mal. Tous ces efforts en valait quand même la peine, la vue est en haut est dingue !
Cette ville est vraiment immense, construite dans une grande cuve (c’était pour pas répéter le mot « cuvette » du début de l’article) avec des maisons et immeubles PARTOUT. En fond, on a d’un coté des montagnes enneigées (et nous on est des montagnes enneigées lovers-coeur-avec-les-doigts), et de l’autre la vallée de la Lune (on ne s’y rendra pas pendant nos quelques jours à La Paz, mais même de loin on voit les formations rocheuses qui ressemblent aux Pinnacles du « Seigneur des Anneaux » de Nouvelle-Zélande).
On redescend vers le centre ville, on passe sur la place principale et on tombe nez-à-nez sur une chiée de pigeons, la place en est littéralement remplie ! Il y en a partout, on ne distingue même plus le sol. Mamax n’est pas dans son état le plus serein et en vrai on trouve ça crado, mais les gens ont l’air de bien aimé, ils les nourrissent et ils rigolent quand une vingtaine de pigeons leur montent dessus. On a un peu l’image que c’est l’oiseau le plus sale de la terre mais certains ne doivent le connaître qu’à travers le poème : « Pigeon, oiseau à la grise robe dans l’enfer des villes, à mon regard tu te dérobes, tu es vraiment le plus agile » (on vous laisse chercher l’auteur pour les non-amateurs de cinéma belge).
On revient vers l’hôtel et on écume quelques agences qui proposent des treks en vélo sur la route de la mort, l’ancienne route dans les montagnes super dangereuse où il y a eu un nombre incroyable d’accidents avant qu’elle ne ferme, mais elle est toujours ouverte pour les vélos et quelques camions (on abandonnera finalement l’idée, pour cause de petite chatise et non-motivation de Natnat). Notre hôtel nous a donné un coupon avec un verre de bienvenue au resto d’en dessous, et ça, on ne passera pas à côté. On commande gaiement nos boissons, et une fois que la serveuse revient avec nos verres, elle nous dit « heu par contre faut commander à manger les cocos, c’est pas gratis gratis hein » (bon elle ne l’a pas dit comme ça mais c’était l’idée). Du coup nous voilà dans l’obligation de prendre des nachos et du guacamole, roooh pas d’pot #on-mange-local-mais-délocalisé (on finira même par aller manger après dans un resto mexicain, histoire de rester dans le thème).
Le lendemain, on teste le transport en commun le plus répandu ici, le téléphérique ! On a le petit guili-guili du vertige dans les premiers moments mais c’est rigolo, ça ne tangue pas trop et la vue de la ville est dingue. Une fois arrivés en haut, on prend 2/3 photos et on redescend direct car clairement, à part la vue et le téléphérique il n’y a rien à faire dans le tier-quar.
On passe ensuite à un nouveau mirador, celui privilégié semble-t-il par les futurs mariés en quête de photos ! Ils sont nettement moins drôles que les Chinois mais c’est sympa. On voit toujours ces belles montagnes et la vue est quand même bien cool ! On s’offre un nouveau repas salteñas avant de repartir.
On rentre en passant par l’immense marché « Mercado Rodriguez » ! Il y en a partout, il y a de tout : légumes, viandes, fruits, céréales, chaussures, habits, prises, fleurs, portables, télécommandes, manteaux pour chiens, enfants… On aime bien, c’est sympa et il y a un monde fou. Dans ce monde fou, ça nous permet surtout de rencontrer beaucoup de femmes dans leurs habits traditionnels qui font leurs emplettes, avec leurs gros baluchons colorés et surtout la petite touche mode qui est leur mini chapeau melon (on ne sait toujours pas pourquoi ils sont aussi petits par rapport à leurs têtes mais on aime bien l’effet).
On passe ensuite au « Marché de Sorcières ». Ce nom fait rêver, on imaginait plein d’étals avec des trucs chelous, des fioles, des plantes, des objets divers et variés, et des mamies sans dents avec les cheveux ébouriffés qui auraient voulu lire notre futur dans les restes d’une infusion de feuilles de coca. Malheureusement, il n’y avait que quelques boutiques qui vendaient des médocs à base de plantes, et qui avaient quelques foetus de lamas accrochés au-dessus de la porte, histoire de (apparemment, c’est une tradition d’enterrer un foetus de lama sous les bases d’une future maison, ça porte chance !). Pour le reste, cette rue aurait pu s’appeler « touriste-land » au nombre de boutiques à souvenirs présentes…
On fini notre balade du jour en nous rendant dans la Calle Apolinar Jaen, qui ferait l’unanimité auprès des blogueuses/influenceuses parisiennes (elles devraient vraiment penser à se délocaliser !), et en passant devant la belle église San Francisco !
Le jour d’après, on voulait aller à Tiwaku (l’endroit qui a inspiré Hergé pour « Tintin et le temple du soleil »), mais il pleut (et de toute façon ça avait l’air très chiant d’y aller, et pas incroyable au final). On voulait visiter la vallée de la Lune, mais il grêle. Repos forcé du coup (oh zut). On est finalement content de ne pas avoir réservé la route de la mort à vélo ! On prend quand même le téléphérique en fin de journée pour aller jusqu’à El Alto, une ville juste au dessus de la Paz. De là, on voit qu’il a bien neigé (encore plus) sur nos montagnes adorées !
Mais bon le truc à faire à El Alto un dimanche aprem, c’est le match de catch des femmes en habits traditionnels ! Apparemment, c’est pour dénoncer la violence faite aux femmes (mais bon vu que c’était en espagnol, on n’a pas vraiment saisi cette subtilité). On s’installe à 16h dans les gradins (c’était l’heure qui indiquée sur notre ticket d’entrée) avec notre sachet de popcorn, et à 16h15 le mec lance la phrase d’intro sur la sono « Señoreeees y Señoritas, bienvenidoooos al stadium de El Altoooo para la cuchaaaaa libreeee ! » (bon en vrai la phrase était plus longue mais on ne se rappelle plus).
On attendra jusqu’à 17h, soit QUARANTE-CINQ minutes de cette même phrase en boucle, le temps qu’un groupe de touristes arrive enfin et s’installe juste devant le terrain, au premier rang, en mode « installons-nous bien devant pour voir les autochtones de près » (ouais ça nous a un peu soulé de les attendre 45 minutes). Ca peut commencer ! Bon c’est super-méga-giga kitsch mais c’est marrant. Les femmes se tapent entre elles, s’écrasent des cagettes en bois sur la tête, se tirent les cheveux… Au final on se demande même si une fille s’était vraiment fait mal ou si elle jouait très bien le jeu.
Le plus drôle, c’est quand même les réactions des locaux dans le public. Ils jouent le jeu à fond, ils crient, ils engueulent l’arbitre, ils se lèvent, ils applaudissent… Puis tout ça en famille, ça va de 3 mois à 84 ans. Mais bon au bout de 3/4 d’heure on en a vu assez (parce que c’est marrant 5 minutes, après c’est un peu toujours pareil quoi), on reprend le téléphérique, il caille très très fort dehors ! On comprend pourquoi une fois qu’on a passé le nuage qui était en dessous d’El Alto, là il vente et il grêle super fort, le téléphérique bouge pas mal, on ne fait clairement pas les fiers.
On arrive finalement vivants en bas, on se prend une bonne pluie pour arroser notre dernière soirée à La Paz !